
100 moments de télé, épisode 5 (Friends, Damages, Dead Like Me, Doctor Who, Misfits)
De l’humour, de la poésie, de l’émotion… et un gros truc kitsch : le cinquième épisode des cent moments de télé du Daily Mars évoque aujourd’hui Friends saison 5 (Indice spoiler : 7), Damages saison 1 (Indice spoiler : 7), le pilote de Dead Like Me (Indice spoiler : 3), Doctor Who saison 3 (indice spoiler : 8) et Misfits saison 2 (indice spoiler: 8). Vous avez déjà envie de découvrir la suite ? Alors, rendez-vous lundi !
21. Phoebe dit adieu à ses triplés
par John Plissken
La série : Friends
L’année : 1998
L’épisode : 5×03 – The One hundredth
La redécouverte de Friends en blu-ray nous rappelle, entre autres qualités de la série, son exceptionnel niveau d’interprétation et sa belle écriture, du moins avant l’essouflement des dernières saisons. Lisa Kudrow, généralement consignée à d’hilarantes répliques louf’dingues dans le rôle de l’excentrique Phoebe, réussit là une très jolie performance dans ce 100e épisode, centré sur l’accouchement de la plus fofolle des « Friends ». Une conception osée de la part des scénaristes puisque Phoebe porte les triplés de son frère Frank et sa femme ménopausée après fécondation in vitro, dans un acte de générosité ultime. La construction de l’épisode est brillante (génial montage parallèle entre le travail Phoebe et l’opération en urgence de Joey affligé de calculs rénaux), les gags drôlissimes (l’obstétricien est obsédé par Fonzie et mate Happy Days en plein accouchement)… Mais c’est bien lors de son épilogue que The one hundredth tient sa promesse d’émotion légitimement attendue des fans.
A l’hôpital, Phoebe a passé tout l’épisode à tenter vainement d’enrôler Rachel pour convaincre Frank de lui laisser un des trois bébés. Mais une fois ces derniers mis au monde, la réalité reprend ses droits : ces triplés que Phoebe a porté pendant 9 mois ne sont pas les siens. Elle doit leur dire au revoir et ces adieux sont un crève-coeur qu’elle avait sous-estimé. Elle demande à ses amis de sortir de la chambre pour un dernier moment d’intimité avec les bébés, ces touts petits bouts tenus dans ses bras. Lisa Kudrow se lance alors dans un monologue d’abord drôle, puis touchant… puis déchirant, nous arrachant une larme inévitable avec une réplique finale aussi émouvante que géniale dans sa façon d’user d’un ultime trait d’humour mâtiné de pudeur désespérée. Friends révélait ici le coeur de sa matrice addictive : sous les gags, une écriture profondément humaniste et attachée à des personnages que l’on a vu vieillir, aimer, souffrir, s’aimer. Bref, traverser la vie ensemble.
22. On offre un cadeau kitsch à Ellen Parsons et à son mec
par Dominique Montay
La série : Damages
L’année : 2007
L’épisode : 1×02 – Jesus, Mary and Joe Cocker
Entre la jeune et naïve Ellen Parsons, et celle qu’elle est devenue quelques mois plus tard, rien n’est plus pareil. Entre temps, pour résumer, elle a croisé la route d’une broyeuse d’âme : Patty Hewes. Une rencontre qui va lui coûter son couple.Damages a une particularité, c’est de raconter deux époques en même temps: le présent, sous forme de saynètes aux couleurs délavées, et le passé (la portion large de la saison). L’art du flashforward est ici maîtrisé au possible.
Dans une scène, c’est encore plus flagrant. D’abord, dans le passé, nous voyons Ellen Parsons et son homme recevoir en cadeau des serres livres hideux qui représentent la tête de la Statue de la Liberté. Ellen est polie, elle dit qu’elle les adore. Dans le plan suivant, on voit le corps sans vie de son homme, dans une baignoire, le crâne fracassé. Puis l’arme du crime, recouverte de sang : un serre livre en forme de tête de la Statue de la Liberté.
23. “Que Sera Sera”
par Nicolas Robert
La série : Dead Like Me
L’année : 2003
L’épisode : 1×01 – Pilot
Si Dead Like Me est une série à part, son pilote l’est encore plus. Ecrit par Bryan Fuller, qui a imaginé la série avant d’être très vite débarqué, ce premier épisode est un bijou d’équilibre. A la fois drôle (la scène de la mort de George, l’héroïne), hyper-rythmé (la scène de la banque avec les Sepulcreux) et remarquablement construit (mine de rien, expliquer le concept des Faucheurs dans une fiction où l’on doit aussi présenter des personnages forts et complexes, c’est pas simple).
La suite réservera aussi son lot de bonnes surprises, mais ce lancement pose avec une force incroyable le caractère étonnant de la série, capable de mêler non-sens, réflexion et poésie. La séquence qui magnifie tout ça, c’est bien évidemment celle où George doit récupérer sa toute première âme. Lorsque l’on découvre à qui elle appartient, c’est le choc : la série glisse de la fiction douce et dingue au récit métaphysique en conservant une unité et une maîtrise épatantes.
Oui, Dead Like Me est souvent empreinte de folie, mais c’est une série qui n’oublie jamais que ceux qui sont le plus souvent confrontés à la folie du monde, ce sont des adultes. Et dans ce pilote, cette vérité est appréhendée avec une grande justesse, pour toucher le téléspectateur droit au coeur.
Tout ça au rythme d’une jolie reprise, celle de Que Sera Sera, signée Pink Martini.
24. Le professeur Yana est un Time-Lord
par Dominique Montay
La série : Doctor Who
L’année : 2007
L’épisode : 3×11 Utopia
La seconde partie de la saison 3 (de la renaissance de 2005) de Doctor Who reste encore à ce jour ce qui a servi de base à mon amour de la série. Après un double-épisode assez émouvant où le Docteur cache sa nature de Time-Lord dans une montre pour échapper à de belliqueux extra-terrestres, puis un des tous meilleurs épisodes de la série « Blink », la saison se terminera par un double-épisode assez formidable traitant de l’affrontement entre le Docteur et le Maître.
Entre ces gros morceaux, un épisode quasi anecdotique. « Utopia », ou une histoire de professeur qui essaie de construire une navette spaciale pour sauver les derniers humains de la planète et les emmener donc, sur Utopia. Pas follichon, un peu ronronnante. Reste que le professeur est joué par Derek Jacobi. Donc ça, c’est déjà pas mal. Et qu’il est obsédé par le bruit des tambours. Et qu’il triture tout le temps sa montre à gousset… et que, pour ceux qui ont un peu de mémoire (genre 4 épisodes avant), une montre à gousset peut être parfois bien plus qu’une simple montre à gousset.
Le final d' »Utopia » ne réintroduit rien de mieux que le Maître, ennemi juré du docteur, Time-Lord renégat qui s’était caché au bout du temps. Une surprise absolue, issue d’une progression naturelle, qui ouvre sur un final épique.
25. Un monstre ! Un monstre ! Ah non, c’est juste le placenta. Au temps pour moi
par Sullivan le Postec
La série : Misfits
L’année : 2010
L’épisode : 2×07 – Christmas Special
C’est l’un de mes plus gros fou-rire provoqué par une série, parce qu’il est surprenant tout en étant ancré dans le quotidien – en fait une réalité toujours omise dans les dizaines de scènes d’accouchement en pleine nature qu’on a vu au fil des années à la télé.
Dans le dernier épisode de la saison 2 de Misfits, qui était aussi un épisode de Noël, la petite-amie de Nathan mettait son enfant au monde. L’accouchement se passe au sein du centre de travaux d’intérêt général, et après un premier instant de panique, se passe bien.
Nathan avait juste oublié qu’il restait encore l’expulsion du placenta. Voilà ce que c’est de sécher les cours de biologie à l’école !
(Insérer vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=LIJF2d70y6M)
Totalement d’accord avec toi Dominque pour cette très jolie 2e partie de saison 3 de Doctor Who qui m’a vraiment emportée avant la géniale saison 4. J’ai redécouvert Derek Jacobi dans la très tendre minisérie Last Tango in Halifax où il est incroyablement touchant.
Sullivan : cette scène de Misfits est également l’un de mes plus gros fous rires devant une série (bon ok, Kaamelott est hors compétition).
Interessant que tu cites les tambours du Doctor Who , j’ai revu les Specials : La fin du temps (S4 je crois) ou on parle aussi des tambours et de leur role.
si il s’agit des mêmes tambours ,c’est énorme de voir que des elements d’un episode de S3 est repris pour un final en S4
ahah quand je repense à l’accouchement de Phoebe, je revois sortir son frère en courant de la chambre et annoncer : « chandler est une fille !! chandler est une fille ! » un des moments qui m’a le plus marqué 🙂
Dead like me… cette série était terrible !
Rha là là, que du lourd là. Hormis Damage que je n’ai pas vu (on peut pas tout voir), j’ai vécu tout ces moments de télé.
Il y a des moments dans les séries qui me touchent plus que d’autres, les mariages (romantisme quand tu nous tiens ^^) et les naissances. Etre devenue moi-même mère n’a fait qu’accroîte l’émotion ressentie dans ces scènes là. Et la naissance des triplés en fait partie. Le « high five » que Phoebe fait avec ses neveux et nièces… rien que d’y repenser, les larmes montent, c’est terrible.
Pour Dead Like me, je me demandais pourquoi, maintenant, quand j’entends Que Sera sera de Pink Martini, j’ai la gorge qui se noue. Merci d’avoir remis le doigt sur cet épisode et cet instant si touchant. Cette petite fille qui devait mourir et dont les lumières sont un magnifique parc d’attraction. George face à ses responsabilités, à sa nouvelle « vie? ». C’est vraiment une série à part, je regrette beaucoup qu’elle se soit terminée si vite.
Doctor Who… rah là là, comment rester sobre pour cette série là ^^ Grand moment que celui-là pour une saison que, malheureusement, j’ai beaucoup de mal à revoir (ayant énormément de mal avec le non jeu de Freema Agyeman, je bloque… et ça m’aggace puisqu’il y a de si belles perles : Blink, John Simm, Captain Jack… grumpf. Et le retour du Maître (dont on mesure toute la portée quand on met le nez dans les classics) est juste énorme. Pire, quand on revoit toute la saison, on voit à quel point c’était déjà là. Sacré Russell ^^
Et Misfits enfin, quelle poilade cette série, c’est franchement jubilatoire. Et Nathan était franchement parfait. Bon la suite nous gâte aussi niveau casting et je ne me lasse toujours pas. Mais alors cet accouchement doit être un des rare à m’avoir tiré des larmes de rire
Grosso modo tout pareil que Yeles, sauf qu’en plus de Damages, je n’ai jamais regardé Friends non plus. (Par contre, j’ai vu plein de séries dont la plupart des gens ignorent jusqu’à l’existence, mais ça n’est pas le propos.)
Oui, merci pour la piqûre de rappel de Dead like me. Cette série me manque comme peu d’autres. C’était vraiment une œuvre unique.
Pour le Docteur, Utopia est quand même un épisode qui ne casse pas trois pattes à un canard. Heureusement, effectivement, qu’il y avait Derek Jacobi et la révélation finale. Rappelons à ce propos qu’il s’avérait que Yana signifiait en réalité « You are not alone » !
Quant à Misfits, c’était la belle époque, celle où la série était à son top. Elle reste plaisante à suivre, mais des moments aussi réussis dans le total n’importe quoi, on n’en voit plus.
Dites, il y aura du Farscape, dans ces 100 moments ? Parce qu’on y trouve quelques moments marquants que je verrais bien figurer ici !