100 personnages de séries, épisode 13 (Sydney Bristow, Walter Bishop, Sarah Lund, Roger l’Alien)

100 personnages de séries, épisode 13 (Sydney Bristow, Walter Bishop, Sarah Lund, Roger l’Alien)

On arrive à la moitié du dossier avec un agent secret au look changeant, un papa concerné par l’avenir de son fils, une flic en pull et un alien.

49. Sydney Bristow, Alias (Jennifer Garner)

Par Marine Pérot

Sydney Bristow, recrutée par le SD6, agent double pour la CIA, espionne de qualité et élue… En cinq saisons d’Alias, Sydney en aura vu de toutes les couleurs, frôlé la mort à plusieurs reprises et même disparu pendant deux ans. Sa vie est loin d’être de tout repos et s’il est une chose que l’on peut dire sur la jeune femme, c’est qu’elle est tenace. Le SD6 a tué son fiancé, alors Sydney n’en démordra pas pour le détruire. Deux années de sa vie lui ont été arrachées, et elle ne reculera devant rien pour découvrir ce qui lui est arrivé. En bref, Sydney Bristow est une femme déterminée et obstinée.

Sydney Bristow est un personnage fort de la télévision, dans la lignée de Buffy Summers, parce qu’elle donne une image forte de la femme, indépendante et complexe. Sa force de caractère a été forgée dans la déconstruction de sa cellule familiale. Elle s’est élevée seule, car entre un père absent et une mère prétendument décédée, Sydney n’a eu d’autre solution. Malgré ses origines, elle parvient à mener une vie saine et se montre bien plus émotive et humaine que ses parents. Certes, les hommes ne font pas le poids face à elle mais malgré son apparente invulnérabilité, Sydney est aussi plus fragile qu’elle n’y paraît.

En effet, il y a aussi Sydney la douce, l’amie, la compagne, l’étudiante, celle qui est moins une dure à cuire et plus sensible. Derrière son côté badass, elle est aussi une femme qui aspire à être ordinaire, qui souffre de la perte de l’être aimé, et qui essaye a tout prix d’avoir le contrôle sur son existence pour pouvoir vivre normalement. Elle aimerait enseigner, passer du temps avec ses amis, loin de la CIA, loin de sa carrière si risquée d’espionne. Avec son grand amour Michael Vaughn, ils finiront par y parvenir et c’est au bord d’une plage que Sydney et sa famille finissent la série, dans un coin paisible où finalement tout ce qui compte pour eux, c’est d’être ensemble.

 

50. Walter Bishop, Fringe (John Noble)

Par Dominique Montay

L’homme par qui tout est arrivé. Quand on dénombre les catastrophes qui se succèdent dans l’univers de Fringe, de la destruction programmée du monde parallèle ou de la prise en main de la terre par les observateurs, la faute revient à une seule personne : Walter Bishop.

Bishop s’est pris pour Dieu, rien de moins. Quand son fils risquait de mourir, il a TOUT tenté pour le sauver. Lui qui était si intelligent, si précurseur, si au-dessus de tout le monde, il était impensable que son enfant périsse d’une maladie.

Walter a connu un destin des plus tragiques. Même s’il trouvera le moyen de “voir” ce qui se passe dans l’univers parallèle pour l’aider à trouver un vaccin pour Peter, il échouera. Son fils est bien mort. Mais constatant que son double (Walternate) est passé bêtement à côté de la solution, il franchira un portail, se rendra dans l’univers parallèle, et ce dans un seul but : sauver ce Peter.

Il ne rendra jamais Peter, créant un déséquilibre dans l’univers parallèle, qui ne se corrigera qu’au prix d’un grand nombre de morts. Par arrogance et égoïsme, Walter va provoquer une suite de catastrophes et sombrer dans la folie, volontairement.

L’histoire de Walter, c’est celle d’un homme qui désespère de se faire pardonner. De son fils qu’il a négligé. De ceux (très nombreux) qu’il a fait souffrir. Pour ce, il va d’abord se mutiler, enlever des parties de son cerveau afin de changer sa personnalité. L’homme se déteste et veut être un autre, meilleur, laisser ses meilleurs instincts prendre le dessus.

Walter est un personnage émouvant, désarmant. Et John Noble est le parfait vecteur pour cette direction. Vieil homme usé, charmant… qui ne possède qu’un lointain souvenir de ce monument d’égo qu’il était autrefois. Une nouvelle personnalité qu’il s’est imposée, et ce dans un but : se faire aimer de son fils, qu’il adore plus que tout. Un fils pour qui il a failli mettre fin au monde.

 

51. Sarah Lund, Forbrydelsen (Sofie Grabol)

Par Dominique Montay

Sarah Lund, c’est d’abord un pull hideux. Un pull qui résume bien le rapport qu’entretient Lund avec son physique : c’est une commodité. Son corps lui aide à aller d’un point A à un point B, ses vêtements lui permettent d’avoir chaud, et son esprit de résoudre des crimes. Ses cheveux sont sur sa tête, et c’est tant mieux pour eux, mais ça s’arrête là.

Elle se fout du décor, de la façon dont elle est perçue par les autres. Elle parle peu, ne se confie pas. Abrasive, distante, limite asociale. À la création des deux personnages de flics de Forbrydelsen, les auteurs se disent qu’il serait amusant de modifier les caractéristiques habituelles des personnages masculins et féminins en les inversant.

En offrant des clichés féminins au personnage masculin, et les clichés masculins à Lund, ils donnent l’impression, justement, de sortir des clichés. Jan Meyer parle sans arrêt, semble au bord de la crise de nerf, tout dans l’émotion. Lund est dans la retenue, garde tout pour elle, forte et silencieuse, elle ne laisse rien paraître.

Malgré cette légère manipulation qui donne l’impression de nouveauté alors qu’il y a juste “un truc”, Sarah Lund reste un personnage fascinant. Et son interprète, Sofie Grabol réussit à merveille, en jouant sur cette palette de sous-jeu, tout en subtilité, à nous surprendre et nous émouvoir.

 

52. Roger l’Alien, American Dad (Seth MacFarlane)

Par Nicolas Robert

L’univers de Seth MacFarlane, c’est un peu le crash test de la série d’animation pour network. Soit on apprécie le ton de sale gosse qui imprègne un sacré paquet d’épisodes (et qui a tendance à cacher ceux où l’on retrouve une certaine ambition différente), soit on est vite lassé de la débauche permanente de gags servis scène après scène.

Il est pourtant une réalité difficilement contestable : dans le monde de MacFarlane, rien ne roule jamais mieux que lorsqu’un de ses personnages un peu plus haut en couleurs entre en scène. Chez les Griffin, c’est Stewie. Chez les Smith, dans American Dad !, c’est Roger.

Pince-sans-rire, violent et susceptible (la vengeance est un de ses passe-temps préférés), accro à tout ce qui se sniffe, se fume, se boit ou… se porte (il adore se déguiser. Tout le temps. Sa penderie ferait fantasmer Kim Kardashian), Roger vit chez Stan Smith, avec toute la famille de ce dernier depuis qu’il l’a sauvé en plein milieu de la zone 51. Il est surtout le pourvoyeur de très nombreuses intrigues/sous-intrigues aussi barrées que stupides. À tel point que lorsque l’on regarde la série, on se surprend parfois à penser “Qu’importe le Stan Smith pourvu qu’on ait l’Alien”.

Tour à tour facétieux, bête comme ses pieds mais pas dénué d’une certaine sensibilité (bon, d’accord : en fait, il chouine souvent), c’est le joker d’American Dad ! Le personnage qui vaut à lui seul (parfois pour une réplique) le visionnage de la série quand elle tombe dans ses travers. Sans doute parce qu’à travers son amour du cinéma et de la télé, Roger (qui se rêve grand acteur) apporte une petite touche auto-réflexive qui fait du bien à la série. Et il faut dire ce qui est : la propension des scénaristes/réalisateurs à mettre le petit bonhomme gris dans de multiples costumes (hommes, femmes, autres) vaut à elle seule le déplacement. Normal : l’animal est en plus pansexuel.

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