100 personnages de séries, épisode 2 (Data, Abed Nadir, Andy Sipowicz, Sheldon Cooper)

100 personnages de séries, épisode 2 (Data, Abed Nadir, Andy Sipowicz, Sheldon Cooper)

Aujourd’hui dans 100 personnages de télé : un robot, un flic, et deux personnes qui semblent être atteintes d’Asperger ! Un quatuor au sein duquel notre numéro 7 (Andy Sipowicz) passe pour un mec normal. S’il n’était pas raciste. Et alcoolique.

5. Data, Star Trek The Next Generation (Bret Spiner)

Par Jérôme Tournadre

« Data a t-il une âme ? »… C’est avec ces mots extraits de l’épisode 2.09 de Star Trek – The Next Generation que celle-ci entre dans une ère de richesse créative qu’elle ne quittera plus. Et c’est somme tout logique que cette grande série de SF entame son âge d’or avec un épisode centré sur Data, tant celui-ci est le reflet de la création de Gene Roddenberry et de son désir de quête et de découverte.

Descendant des écrits d’Isaac Asimov et de son robot R.Daneel Olivaw, le lieutenant-commandant Data s’inscrit également dans cette famille de personnages cher à Star Trek qui, de par leur nature, sont les observateurs critiques de l’être humain. On peut d’ailleurs voir en Data l’expression ultime de la quête de Spock. En effet, étant un androïde doté d’un cerveau positronique, Data est un être de pure logique. Et pourtant…

« Data a t-il une âme ? »… C’est une question fondamentale qui va parcourir les sept saisons de Star Trek : The Next Generation. Alors que Spock aspire à la logique, Data est en quête d’émotions. Les épisodes centrés sur cette recherche font partie des plus beaux de la série avec tête le magnifique “The Offsprings” (3.16) dans lequel Data crée une fille androïde.

Totalement affilié à Star Trek : The Next Generation au même titre que Spock l’est pour la série originale Star Trek, Data reste un personnage remarquable qui doit une grande part de son succès à l’interprétation de Brent Spiner. Il n’est pas évident de jouer un personnage dénué d’émotions et qui pourtant doit en provoquer au spectateur. Spiner saura trouver le juste équilibre et arrivera à nous faire rire des déboires de l’androïde qui découvre les paradoxes de l’humain mais également à nous faire peur (notamment via Lore, le double maléfique de Data) et nous faire pleurer quand il comprendra peu à peu des notions tels que l’amitié ou bien l’amour.

Quand elle est portée par des scénaristes de qualité, la science-fiction peut nous offrir des portraits hors du commun et des personnages mémorables. Data en fait définitivement partie.

 

6. Abed Nadir, Community (Danny Pudi)

Par Dominique Montay

Abed marche sur un fil. Depuis 4 ans (et même pendant les atermoiements d’Harmon et la relève inepte Guarascio-Port) Abed Nadir captive. Il n’était qu’un type assez agaçant dans le pilote, avec sa façon de débiter ses phrases à toute vitesse sans jamais croiser le regard des autres.

Très vite, Abed se fait une place dans nos coeurs. Superficiellement, d’abord. Parce qu’il est drôle, parce qu’il est le vehicule du méta, dans la série. Parce qu’il dit “cool cool cool”, parce qu’avec Troy, il forme un duo qui file la banane. “Troy and Abed in the Morning”, quelle idée de génie !

Mais passée la superficialité, Abed a plus à offrir. Il y a une dimension tragique dans ce personnage, qui fait écho à la condition de son auteur, Dan Harmon. Quand Harmon se lance sur Community, il pense que son point de vue est celui de Jeff Winger. A force de se heurter aux incompréhensions de ses collaborateurs dans le monde réél, et de faire preuve d’une incapacité constante à vivre en société, Harmon percute. Il est Abed. Abed, c’est lui.

Dans son monde, incapable de faire la différence entre le réel et la fiction, esprit brillant mais confus, Abed Nadir nous touche autant qu’il nous fait rire. On aimerait le voir s’ouvrir aux autres et vivre dans la réalité. Profiter de ses intéractions avec les autres. Il en est pour l’instant incapable.

Pendant longtemps, on a cru que le but de Community était de voir tout le monde choper son diplôme, et Jeff redevenir un avocat. On se trompait peut-être. Le but de Community est peut-être de voir Abed Nadir s’épanouir. Enfin.

 

7. Andy Sipowicz, NYPD Blue (Dennis Franz)

Par Nicolas Robert

L’univers de la télévision est étonnant. Sans cet alcoolique repenti, constamment confronté à ses accès de violence et à ses reflexes racistes, il n’y aurait pas eu de Tony Soprano. Ni de Vic Mackey ou de Don Draper. Et pourtant, aujourd’hui, plein de gens l’oublient.

Au départ, Andy Sipowicz devait mourir à la fin du pilote de NYPD Blue. Criblé de balles par un malfrat qui lui a glissé entre les doigts. Finalement Steven Bochco et David Milch ont changé d’avis. Ce qui a permis aux producteurs de raconter une superbe histoire de rédemption, ponctuée de hauts (« Lost Israël », en saison 5, où il sauve la mise à un SDF accusé du meurtre d’un enfant) et de bas (« A Death in the Family », en saison 3 : un épisode qui ouvre un triptyque époustouflant).

Pendant près de six saisons, tout cela est raconté de manière assez bluffante. La série, elle, en durera douze. Ce qui ne servira pas forcément Sipowicz, parfois piégé dans des intrigues de soap en fin de parcours. Mais les premières saisons restent un must : voir ce flic combattre ses démons, faire face à ce qu’il est, constitue un très beau moment de télévision.

 

8. Sheldon Cooper, The Big Bang Theory (Jim Parsons)

Par Marine Pérot

S’il est une chose intéréssante à constater au sujet du personnage de Sheldon Cooper, c’est bel et bien le rapport drastiquement différent qu’il entretient avec les autres personnages de The Big Bang Theory et avec le public de la série. Leonard, Penny, et les autres trouvent Sheldon insupportable.

Malgré cela, ils l’aiment et c’est la raison pour laquelle ils prennent sur eux les nombreuses bizarreries de Sheldon sans jamais vraiment broncher. Mais ça fait 7 ans qu’ils le répetent tous : Sheldon est un vrai cas d’école, un personnage socialement étrange et ô combien casse- pied.

Pourtant, aux yeux du spectateur, Sheldon est loin de tout cela. Il est la voix de l’honnêteté, celui qui dit tout haut ce que personne n’ose déclarer, celui qui agit véritablement comme il le sent sans se préoccuper de la norme et sans jamais s’excuser de son comportement.

Mais par dessus tout, Sheldon est l’un des personnages les plus drôles que l’on ait pu voir à la télévision ces dernières années. De part sa personnalité hors du commun et la performance de Jim Parsons, Sheldon a gagné le coeur des spéctateurs en moins de temps qu’il n’en faut pour frapper trois fois à la porte de Penny.

Alors oui, si on devait vivre avec lui on serait peut-être plutôt de l’avis de Leonard et on aurait peut-être des envies de meurtre à son égard, mais n’être que simple spectateur des agissements saugrenus de Sheldon reste un pur délice.

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