
#19 – Le coin des mangavores !
Comme nos journées ne font que 24 heures et qu’il m’en faudrait 45 pour pouvoir lire et critiquer toutes les sorties manga que nous proposent les différents éditeurs français, ce coin des mangavores vous permettra d’avoir une vue d’ensemble sur les dernières sorties parues et de ne rien louper de vos titres préférés. C’est parti, suivez le guide !
Ajin (T.10)
Voilà déjà dix tomes que le seinen de Gamon Sakurai nous captive et nous fait vibrer… ! Dix tomes, menés de main de maître, dans lesquels les lecteurs ont vu évoluer Kei Nagai, un jeune lycéen devenu soudainement immortel et dont la vie a basculé à tout jamais. Trahi, traqué et torturé, il a dû apprendre à vivre avec son immortalité. Une bénédiction ? Un fardeau ? Très clairement, l’auteur penche pour la seconde option. Par la force des choses, Kei est devenu l’un des remparts contre la folie meurtrière de Sato, un autre immortel aussi manipulateur, qu’impitoyable. Les derniers tomes étaient blindés d’action, ne laissant que très peu de répit aux lecteurs, mais ce dixième opus vient mettre un frein à la frénésie ambiante. Il fait véritablement office de transition dans le récit, remettant à plat les enjeux et ouvrant sur un nouvel acte qui sera probablement le dernier. D’un côté, Kei se remet en question et décide d’arrêter de s’opposer à Sato, pour vivre reclus loin de tout. De l’autre, Sato passe à la vitesse supérieure afin de mettre en œuvre la dernière phase de son plan terroriste. Tandis que l’un ralentit, l’autre accélère et connaissant le gars, ça risque de faire très mal ! Ce tome est également l’occasion de creuser d’autres personnages tels que Tosaki, hanté par la disparation de sa fiancée et qui ne cesse de prendre de l’épaisseur. Le tout est impeccablement emballé dans un style graphique soigné et ultra-précis. Putain, c’est beau ! Bref, le thriller surnaturel de Gamon Sakurai ne faiblit pas en termes de qualité. Une bombe !!!
Ajin (T.10)
De Gamon Sakurai
Édité par Glénat
Fire Force (T.3 & 4)
Très classique sur la forme et assez original dans le fond, Fire Force poursuit sa route. Shinra est désormais membre de la 8e brigade spéciale de la Fire Force, chargée de s’occuper des cas de torches humaines et de combustion, apparemment, spontanée qui se multiplient. Bien entendu, les différentes brigades se tirent la bourre entre elles, d’autant que des soupçons commencent à planer quant à l’implication de l’une d’entre elles dans la création artificielle de torches humaines. Après s’être frité avec Princesse Hibana, capitaine de la 5e brigade, Shinra et son collègue Arthur se voit confier la mission d’infiltrer la 1e brigade. Ces deux tomes, particulièrement le troisième, font bien avancer le récit, en définissant un enjeu global et la direction à prendre. Le shōnen d’Atsushi Ohkubo, pas avare en scènes de baston, nous offre quelques belles séquences de fight dans lesquels les adversaires redoublent d’attaques. C’est d’ailleurs clairement le style de combat de Shinra qui a le plus de gueule. Si l’idée de base autour de super-pompiers d’élite a le mérite d’être inédite, en ce qui concerne la structure, les personnages et leur dynamique, rien ne semble déroger au cahier des charges du shōnen. On reste en terrain conquis, c’est du shōnen classique, facile et confortable. Cependant, ça n’imprime pas complètement… Tout du moins, ça n’imprime pas autant que le précédent titre de l’auteur, Soul Eater, qui malgré ses nombreux défauts, possédait et cultivait un vrai grain de folie. Il semble manquer cette étincelle, ce truc qui lui donnerait une identité authentique pour que Fire Force puisse s’imposer réellement. Reste un titre sympathique avec un univers lorgnant vers le steampunk, ce qui est plus rare qu’il n’y paraît dans le manga. C’est fun, ça bastonne et ça annonce du lourd. Le cinquième tome sera ou ne sera pas l’avènement de Fire Force… !
Fire Force (T.3 & 4)
De Atsushi Ohkubo
Édité par Kana
Gunnm (T.7)
La réédition du culte Gunnm se poursuit dans un septième tome toujours autant en mode Mad Max. Gally qui bosse désormais pour Zalem continue sa traque du Dr Desty Nova, afin de retrouver Ido. Au cours de sa mission de destruction du Barjack, elle va retrouver d’anciennes connaissances mais va également faire d’étranges rencontres. Seulement sept tomes et pourtant, on a déjà l’impression d’avoir lu l’équivalent d’une vie. L’incroyable densité du récit de Yukito Kishiro et sa capacité à se renouveler constamment afin de faire avancer l’histoire, font du titre une œuvre-somme en très peu de tomes. Les arcs successifs ont forgé le mental mais également le corps de la jeune androïde devenue une véritable machine de guerre. La quête d’identité de cette incroyable poupée de métal semble sans fin. Mais alors même qu’elle voit son corps malmené, fracturé, déchiqueté et maintes fois remplacé et amélioré, son esprit lui, reste aiguisé, concentré et focalisé sur son but, retrouver Desty Nova et du coup Ido. Après s’être battu contre des ennemis de taille dans les précédents tomes, ici, c’est habillée d’une robe de mariée qu’elle va affronter Den du Barjack. Comme d’habitude, Kishiro nous régale avec ce tome complètement hallucinant. Foisonnant d’idées visuelles, son manga reste incroyablement moderne et puissant et Gally s’impose toujours autant comme icône badass du seinen. En attendant la croûte… pardon, l’adaptation de Robert Rodriguez au cinéma, avec son héroïne aux yeux radioactifs, il est franchement bon de (re)découvrir ce classique du genre.
Gunnm (T.7)
De Yukito Kishiro
Édité par Glénat
Red Dragon (T.2)
En deux petits tomes, Red Dragon a parfaitement trouvé sa place, juste entre Hawkwood de Ohtsuka et The Heroïc Legend of Arslan de Arakawa. Une fresque historique épique et flamboyante dans la Chine médiévale. Après leur première victoire, Liu Bang et Lu Wan attirent tout les regards, notamment celui de Xiang Liang, qui lui aussi compte bien faire tomber la dynastie des Qin au pouvoir. Liu Bang sait s’entourer de personnes de choix qui lui permettent d’accomplir des miracles comme lors de la bataille qui, dans ce tome, l’oppose à Li You, commandant en chef d’une armée de trente mille soldats. Masahiro Ikeno, qui a fait du chemin depuis Malicious Code, nous offre un récit ambitieux et prenant sur la naissance d’une révolte, l’envie de renouveau face à la tyrannie. Une histoire maintes fois racontée mais qui reste et restera toujours d’actualité. Entre pacte, trahison et guerre d’ego, les différents protagonistes se mettent en place et avancent leurs pions. L’auteur semble aussi à l’aise dans les scènes de dialogues que celles d’action. Ces dernières sont particulièrement efficaces et sont l’occasion de quelques magnifiques pleines pages. Les guerres de pouvoir n’ont jamais été autant à la mode et Red Dragon surfe habilement sur la vague. Une nouvelle fois, Glénat semble avoir misé sur le bon cheval, en espérant que le titre continuera sur sa lancée.
Red Dragon (T.2)
De Masahiro Ikeno
Édité par Glénat