20 moments terrifiants de télé, épisode 1 (Twin Peaks, Six feet Under, Angel, The Twilight Zone)

20 moments terrifiants de télé, épisode 1 (Twin Peaks, Six feet Under, Angel, The Twilight Zone)

Pour fêter Halloween, la rédaction séries du Daily Mars vous propose un revival de son dossier « 100 moments de télé » avec un angle particulier : l’horreur (oui, en même temps, c’est Halloween, vous vous en doutiez). Aujourd’hui, on démarre avec Twin Peaks (3/10 sur l’échelle du Spoiler), Six Feet Under (2/10), Angel (2/10) et The Twilight Zone (4/10).

1. BOB

par Dominique Montay

La série : Twin Peaks

L’année : 1990

Les épisodes : 1×01 – Northwest Passage, et plus

Quand l’une des images les plus mémorables de la télévision est le fruit d’un hasard complet. Au début de Twin Peaks, Bob n’existait pas. Celui qui allait devenir l’antagoniste principal de la série n’était même pas un peu dans les esprits. Toute l’histoire autour du meurtre de Laura Palmer était un fait divers tout ce qu’il y a de plus réaliste et glauque.

Mais quand on confie un projet à David Lynch, le normal, le commun n’a pas sa place très longtemps. Sur le tournage du pilote, un membre de l’équipe fait une blague à Frank Silva, du département déco. Il lui dit de faire gaffe à ne pas s’enfermer dans la chambre de Laura Palmer en bougeant les meubles. Lynch réagit tout de suite, imagine Silva enfermé dans la pièce et veut le filmer.

Plus tard dans la journée, Silva se trouve encore au centre des attentions. Penché pour éviter d’être filmé, il apparaît dans un miroir et “flingue” une scène. Mais Lynch aime sa présence. Il veut garder l’image. De cette erreur, Lynch créera un personnage inoubliable, et surtout des images qui resteront gravées à jamais dans l’esprit du téléspectateur. Des images terrifiantes. Comme celles de la mère de Laura qui, horrifiée, se rend compte avoir croisé le visage de Bob.

Ou bien quand Maddie Hayward, pauvre Maddie, a cette vision en pleine journée. Une vision d’horreur.

 

2. David Fisher et une foutue histoire de chien

par Nicolas Robert

La série : Six Feet Under

L’année : 2005

Les épisodes : 4×05 – That’s my Dog

Oui, l’idée est bizarre. Mais quand on m’a demandé une liste de moments de série terrifiants, le chef n’a pas précisé qu’il fallait à tout prix des bêtes affreuses, des trucs plein de SF… et ça tombe bien, parce que ce n’est pas ce que je regarde le plus.

Et puis surtout, quand on me demande de raconter un moment qui met fichtrement mal à l’aise, qui tétanise sur son fauteuil, « That’s My Dog » se pose là.

A la base, c’est un exemple classique de ce que peut faire Six Feet Under. Une histoire de décès, le déroulement classique des intrigues liées à chacun de Fisher… jusqu’à ce que David parte en camion et prenne avec lui un auto-stoppeur qui parle de son chien.

La grande force de cet épisode, c’est de faire basculer un personnage d’un univers bien balisé à un autre totalement incertain et très éprouvant. Au passage, David Fisher embarque avec lui le téléspectateur. Ce qui est un sacré tour de force.

Je n’en dirai pas trop pour ne pas gâcher l’effet de l’épisode… Mais bon sang, que c’est long, que c’est violent (psychologiquement), que c’est traumatisant ! Je connais pas mal de monde qui a mis du temps pour sortir de cet épisode franchement dérangeant. Et ça sans que le réalisateur Alan Poul ni les scénaristes n’aient recours à des effets spéciaux. Les scénaristes ? Alan Ball et… Scott Buck, producteur des dernières saisons de Dexter. Oh bon sang : ça aussi, ça fait flipper.

 

3. L’exorcisme de Ryan

Par Marine Pérot

La série : Angel

L’année : 2000

L’épisode : 1×14 – I’ve got you under my skin

Il fallait bien qu’un jour ou l’autre, Angel soit exposé à ce type de démon : celui qui prend possession du corps d’un enfant. Alors je ne sais pas vous, mais moi, tout ce qui touche à la possession et à l’exorcisme, ça ne me met pas hyper à l’aise. Peut-être est-ce lié au visionnage du film L’exorcisme d’Emily Rose, qui se targue d’être basé sur une histoire vraie. J’ai beau ne pas être impressioné par les histoires de fantômes, ça je trouve que c’est terrifiant.

Alors quand Angel rencontre une charmante petite famille dont l’enfant est possédé par un horrible démon, on plonge dans la version télé de L’exorciste, avec un petit garçon au visage défiguré par le démon qui le possède et des parents complètement démunis face à l’état de leur fils. Et comme si la scène de l’exorcisme de cet enfant, mené d’abord par un Wesley plus ou moins confiant puis par Angel, n’était pas suffisamment déstabilisant comme ça, les scénaristes de l’épisode David Greenwalt et Jeannine Renshaw ont décidé de jouer la carte de l’enfant pyromane. Au final, le démon révèle à Angel qu’il a possédé un enfant complètement dérangé et que sous ses traits innocents, le petit Ryan est en réalité un véritable sociopathe en puissance. Et ça, aucun exorcisme ne peut le corriger !

4. L’auto-stoppeur

par Dominique Montay

La série : The Twilight Zone

L’année : 1960

L’épisode : 1×16 – The Hitch Hiker

« Are you gonna go my way ? » Lenny Kravitz

Une femme seule sur la route, en plein road trip. Elle vient de subir un accident, mais s’est faite dépanner. Au moment de repartir, un type en costume foncé et chapeau fait de l’auto-stop, souhaitant qu’elle le fasse monter. Elle refuse. Quelques kilomètres plus loin, elle le retrouve.

Nan Adams a 27 ans et toute la vie devant elle. Son trajet à travers l’amérique ressemble à un cauchemar. Où qu’elle aille, aussi vite qu’elle puisse aller, elle se trouve toujours face à ce type, le pouce levé. IL n’est pas agressif, ni revendicatif. C’est à peine si on décèle la vraie nature de son sentiment en voyant Nan ne jamais s’arrêter : la déception.

Nan est terrifiée. Dans les instants les plus solitaires de son trajet, elle est prise de panique. Elle ne veut pas faire demi-tour, mais refuse de s’arrêter. Elle pense qu’à force, ce type digne de Droopy va finir par disparaître. Il n’en est rien.

Voir ça à l’enfance, c’est la certitude de faire des cauchemars éveillés, quand, dans la voiture familiale, on traverse le paysage dans la nuit, comme seuls au mondes. Une peur panique de croiser, comme Nan, toujours et encore la même personne. Et transformer la simple vue d’un homme banal en vision d’horreur.

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