
20 moments terrifiants de télé, épisode 2 (The Shield, The Walking Dead, Alfred Hitchcock Présente, Doctor Who)
Pour fêter Halloween, la rédaction séries du Daily Mars vous propose un revival de son dossier « 100 moments de télé » avec un angle particulier : l’horreur (oui, en même temps, c’est Halloween, vous vous en doutiez). Aujourd’hui, on démarre avec The Shield (7/10 sur l’échelle du Spoiler), The Walking Dead (6/10), Alfred Hitchcock Présente (7/10) et Doctor Who (4/10).
5. La police retrouve Shane Vendrell
Par Nicolas Robert
La série : The Shield
L’année : 2008
L’épisode : 7×23 – Family Meeting
Le final de The Shield est un monument télévisuel. Pour sa construction, pour ses dernières images remarquablement pensées. Et aussi pour la scène qui marque la fin de sa première partie. Après de longues heures de cavale, Vendrell et sa famille sont finalement repérés par la police de LA. Lorsque ses officiers passent la porte, ils ne se doutent pas qu’ils vont trouver. Le téléspectateur, lui, a compris. Mais il ne devance les forces de l’ordre que de quelques secondes.
Là encore, tout est une affaire de mise en scène. Clark Jonhson, qui a mis en scène le pilote de la série, privilégie la simplicité et l’esquisse pour mieux frapper le public en pleine tête. Comme pour mieux mettre en images une expression célèbre : “Le mal est déjà fait”.
Une séquence plus traumatisante que terrifiante ? Sans doute. Mais c’est sans doute celle qui, du même coup, illustre le mieux ce jeu de massacre que peut-être l’histoire de The Shield.
6. Les zombies sur l’autoroute
Par Dominique Montay
La série : The Walking Dead
L’année : 2011
L’épisode : 2×01 – What Lies Ahead
The Walking Dead a toujours plus ou moins réussi ses débuts de saisons. Le pilote était plutôt bien troussé. L’ouverture de la saison 3 était assez formidable. Celle de la saison 2 possède une scène d’anthologie. Ne pas réussir à faire peur avec des zombies, ça frôle la faute professionnelle. Et la série alors showrunnée par Frank Darabont a très souvent fauté.
Pas ici. Rappel des faits : les survivants sont dans un embouteillage de voiture sur une autoroute. Ils s’apprêtent à dépouiller les morts pour se ravitailler. En dehors du cheminement sans intérêt des personnages (Andrea est suicidaire et va peut-être se tirer une balle et… on s’en fout), on va connaître un moment de tension rare.
Car les zombies… non, les marcheurs, zombies étant un mot qui n’existe pas dans leur vocabulaire. Bref, les marcheurs arrivent. En masse. Donc il faut se planquer.
Sous une bagnole, dans une bagnole… enveloppés dans la puanteur des cadavres, les survivants passent inaperçus. Jusqu’à ce que tout se mette à foirer. Andrea qui était prête à crever deux minutes plus tard bute un mort-vivant au corps à corps. Les survivant s’enfuient, dans la panique.
Bien sûr, après coup, entre la perte de la gamine, le passage obligé dans l’église et surtout « La Ferme ! » on a envie de dire « tout ça pour ça ». On passe d’une séquence si bien fichue qu’on en oublierait presque de respirer à toute une cargaison où le bâillement est à l’honneur.
Mais tout de même, que cette scène était bien troussé.
7. Dummy
Par Dominique Montay
La série : Alfred Hitchcock Présente
L’année : 1957
L’épisode : 3×01 – The Glass Eye
Occasionnellement, l’anthologie Alfred Hitchcock Présente a offert des épisodes qui flirtaient plus avec l’horreur qu’avec son genre d’origine, le noir. Dans « The Glass Eye » nous suivons le personnage de Julia Lester, jeune femme solitaire qui tombe follement amoureuse d’un ventriloque, le fantastique Max Collodi.
Derrière cette histoire peu crédible (tomber amoureuse d’un ventriloque ? sérieusement ?) se cache une des révélations les plus surprenantes et flippantes de la télévision.
Pendant 20 minutes, l’épisode ressemble à une romance contrariée mais qui évolue. Elle aime Max de loin, l’admire mais ne sait comment lui avouer ses sentiments. La confrontation finale entre elle, Collodi et sa marionnette est à faire tomber la mâchoire. Touchant le bras de l’homme derrière la marionnette, elle le fait tomber comme une masse, révélant sa véritable nature : l’homme était en fait la marionnette.
Le vrai Collodi se lève alors d’un bond et se jette sur la table, offrant son visage de cire à Julia qui ne supporte pas cette vision d’horreur. L’épilogue fait un peu retomber la tension, donnant une explication rationnelle à la situation.
Reste cette image forte, qui parlera à tous les gens terrifiés par les marionnettes.
8. Les anges pleureurs
Par Dominique Montay
La série : Doctor Who
L’année : 2007
L’épisode : 3×10 – Blink
Au départ, c’est une série pour enfants. Et pourtant, dans cette épisode, son auteur Steven Moffat fait fonctionner son récit avec toutes les ficelles de l’horreur pure. Pendant l’ère Russel T. Davies, obsédé par l’influence du Docteur sur la vie des gens, il existait une tradition. Chaque saison, 1 épisode se déroule sans le Doctor. Des épisodes plutôt réussis, d’ailleurs.
Dans celui-ci, considéré par un grand nombre de fans comme étant le meilleur épisode de Doctor Who nous suivons la jeune et charmante Sally Sparrow (interprétée par la formidable Carey Mulligan. Oui, regarder des séries britishs, c’est aussi savoir 5 ans avant tout le monde quels acteurs vont devenir des stars). Très vite, nous nous attachons à elle, ses proches.
Quand elle se trouve face aux Anges Pleureurs, nous avons peu pour elle. Les Anges Pleureurs, pour rappel, bougent quand vous ne les regardez pas, une grimace terrifiante sur le visage. Leur but ? vous toucher et vous extraire de votre temps. Et les Anges Pleureurs sont flippants. Très flippants.
Moffat reviendra chez les Anges deux fois après cet épisode. Pour lui, ils sont ses Aliens. « Blink » est Alien. Il joue sur le minimalisme d’une angoisse réelle. Le double-épisode « The time of Angels / Flesh and Stone » est son Aliens. Il y a des militaires, on maximise les enjeux. L’ultime apparition substantielle arrivera dans « The Angels Take Manhattan ». Plus sombre car il pousse un personnage au sacrifice. Oui, ça fait penser à Alien3.
Croisons les doigts pour qu’il n’ait pas vu Résurrection.
Ouch, je confirme, « Blink » est l’un des épisodes les plus mémorables de Doctor Who. D’autant plus que le Docteur est quasiment absent (il revient dans ce message qui passe en boucle, aussi mystérieux que terrible), et que les héros sont beaucoup plus proches de nous. Tiens, je ne me souvenais plus du tout de Carey Mulligan, merci du rappel…
Si je devais parler d’un autre épisode, je me souviens que « The Empty Child » (1×09) était aussi bien flippant, avec les masques à gaz. Brrr.
Avec « blink », Moffat fait entrer le Dr dans l’ere des tres grandes series. Car, des le pre-generique, l’episode fait peur, et on sait qu’il fera peur.
Autant un film d’1h40 qui reussie a faire peur, c’est normal, mais 53 minutes de serie TV, c’est du grand art.
Le monologue de cloture de « The Angels Take Manhattan »… Moffat, je te hais!