
2013, une année de rencontres sur Mars (1/4)
Alors que 2014 pointe à l’horizon, notre rédaction vous propose une sélection de citations que vous avez lues ou entendues sur ce site. Interview en tête à tête (le plus souvent) ou table ronde avec des confrères (parfois, et c’est indiqué dans le sujet d’origine), ces propos vous permettront de faire un tour d’horizon des douze derniers mois passés avec nous. Avec du Hero Corp (c’était une grosses année pour la série de Simon Astier), du Tarantino vu par de fins observateurs, pas mal de cinéastes, beaucoup d’acteurs, de producteurs, de scénaristes et plein d’autres. Une sélection qui rassemble 51 morceaux choisis (!)… en attendant la suite l’an prochain !
« Marier la télé US et la télé britannique est un peu illusoire. Elles sont très différentes. Je ne suis pas pour que ça s’aplanisse. Il ne faut pas aller à contre-courant de sa culture. Quand Canal+ veut faire du HBO, tu as juste envie de leur coller des baffes » (Nicolas Botti, spécialiste de la fiction britannique – 9 janvier)
« (Willem Dafoe) faisait partie de la short list d’acteurs avec qui je voulais travailler sur ce film. Il avait déjà tourné en Australie et on m’avait dit qu’il était professionnel et, surtout, qu’il n’était pas un trou du cul (rires). On lui a envoyé le script, je pensais qu’on allait attendre six mois avant d’avoir un “non” très poli, mais en deux semaines, nous avons reçu un message nous disant que Willem était intéressé »
(Daniel Nettheim, réalisateur du film Le Chasseur, avec Dafoe dans le premier rôle – 22 janvier)
« On est tous des accidentés des relations humaines et on a aussi envie de parler de ça. Ca fait partie de notre génération : on a 31 ans, on vit dans une coloc avec 13 lecteurs DVD et il fallait qu’on mette des mots là-dessus, sur ces histoires de rapports humains » (Alexandre Philip, cocréateur et acteur de Lazy Company – 23 janvier)
« Le premier truc (qu’Anthony Hopkins) m’a dit m’a fait halluciner : “J’ai vu Anvil trois fois, et j’ai adoré”. On partait donc sur de bonnes bases. Il m’a aussi demandé comment allait le groupe, et du coup j’ai appelé le chanteur, Lips, et lui ai passé au téléphone. Ils se sont parlé au moins dix bonnes minutes comme deux vieux amis » (Sacha Gervasi, réalisateur du film Hitchcock, qui raconte comment il a convaincu l’acteur du Silence des Agneaux de jouer le rôle-titre – 30 janvier)
« (France 4 sait) que si on fait une série sur une flic divorcée, ça va toucher les ménagères et les gens qui aiment les chiens. C’est souvent comme ça que les programmes se font et les petites chaînes comme France 4 ont un rôle à jouer et doublement, en glissant vers le genre. Finalement, on est cousin, eux et nous (Simon Astier, sur le tournage de Hero Corp saison 3 – 1er février)
« J’adore notamment Breaking Bad, Mad Men. Mais (pour Flight) c’est surtout un certain cinéma américain des années 70 que j’avais en tête, y compris dans la mise en scène. Et oui, c’est triste mais la télé est devenue le nouveau cinéma adulte et le cinéma est devenu l’endroit (d’une) pop culture un peu débile, les places se sont inversées. D’ailleurs, si le bon sujet se présente, surtout pas sur un network mais plutôt sur le câble ou Netflix, je serais ravi de tenter l’expérience » (Robert Zemeckis, réalisateur du film Flight avec Denzel Washington – 13 février)
« Je ne voulais pourtant pas vraiment revenir au genre fantastique (…) J’ai fini par céder parce que j’avais besoin d’argent pour financer un documentaire que je prépare sur le séisme et le tsunami de mars 2011 (…) C’est… inévitable. J’ai été bouleversé par le témoignage d’un pêcheur qui a tout perdu dans la catastrophe : ses deux enfants de deux et trois ans, sa femme, ses parents… absolument toute sa famille a disparu. Je ne pouvais pas me contenter de regarder à la télé ces gens qui ont tout perdu sans rien faire » (Hideo Nakata, réalisateur de « The Complex » – 22 février)
« Aujourd’hui, j’ai l’impression que le fantastique est à nouveau considéré comme un sous genre. Alors que c’est un réservoir à talents, où l’on peut montrer une belle histoire avec peu de moyens… Et pourtant il y a une vraie panne du film de genre en ce moment » (Christophe Lambert, après le festival de Gérardmer – 12 mars)
« Sur Le Monde fantastique d’Oz, pour créer cet univers fantastique, je ne dessine plus le film, j’ai un story-boarder qui dessine mieux que je ne pourrai jamais rien ; je ne m’occupe plus de la caméra, j’ai le meilleur chef opérateur du monde qui éclaire et qui cadre ; je ne m’occupe plus de l’animation, j’engage les meilleurs animateurs 3D du monde. Ca me brise le cœur car tout le monde est meilleur que moi : je suis le plus nul sur plateau » (Sam Raimi, réalisateur du Monde fantastique d’Oz – 13 mars)
« J’ai grandi à Puerto Rico, où ils rediffusaient le Doctor Who avec Tom Baker en prime… Je regardais la série doublée en espagnol et j’adorais ça au plus haut point. The Middleman doit beaucoup à Doctor Who, qui était clairement présent dans notre série, et par les nombreux clins d’oeil qu’on a pu glisser dedans. Si The Middleman avait été un succès, la série était conçue pour survivre au départ des acteurs, et nous aurions eu de nouveau Middlemen à des périodes différentes… » (Javier Grillo-Marxuach, créateur de The Middleman – 22 mars)
« Même si dans la rue, la plupart des gens ignorent son nom, personne n’oubliera jamais son travail. Dès qu’on parle de Jason et les Argonautes, les réactions sont immédiates : “Ha ouiii, j’ai vu ca quand j’étais petit, l’attaque des squelettes !”. Ray laissera un souvenir d’enfance permanent » (Alexandre Poncet, journaliste à Mad Movies et producteur du documentaire Ray Harryhausen : le Titan des effets spéciaux, interrogé après la disparition de Harryhausen – 22 mai)
« Avant la cérémonie, Quentin (Tarantino) m’avait demandé de dire aux organisateurs qu’il avait passé un moment formidable à Cannes, qu’il avait vu plein de films, et qu’il comprenait parfaitement s’il n’avait pas de prix. Mais il ne voulait pas être présent à la cérémonie s’il n’avait rien. À ce moment-là, il s’est tourné vers moi et m’a dit « On s’est fait avoir ! », même si je pense qu’il n’a pas été aussi poli sur le coup. » (Jean-Pierre Vincent, attaché de presse qui raconte les dernières minutes avant que le réalisateur ne reçoive la palme d’or pour Pulp Fiction en 1994 ; série « Quentin Tarantino vu par… » – 27 mai)