#21 – Le coin des mangavores !

#21 – Le coin des mangavores !

Comme nos journées ne font que 24 heures et qu’il m’en faudrait 45 pour pouvoir lire et critiquer toutes les sorties manga que nous proposent les différents éditeurs français, ce coin des mangavores vous permettra d’avoir une vue d’ensemble sur les dernières sorties et de ne rien louper de vos titres préférés. C’est parti, suivez le guide !

 

Yûna de la pension Yuragi (T.1)

Voici le nouveau titre gentiment coquin de l’éditeur Pika. Dans la droite lignée de Love Hina ou encore He Is My Master, Yûna de la pension Yuragi joue la carte de la comédie romantico-érotico-fantastique. Kogarashi est un jeune homme qui, depuis son enfance, se fait régulièrement posséder par des esprits malins. Son seul moyen pour les exorciser est de leur mettre de grands coups de poing dans la gueule. À la recherche d’un logement bon marché, il déniche une occasion dans la pension Yuragi. Le deal est le suivant : s’il se débarrasse du fantôme qui hante les lieux, il pourra y vivre gratuitement à vie. Mais il y a un hic car l’esprit en question est une gentille et innocente jeune fille, et Kogarashi ne se voit pas lui mettre son poing dans la tronche. Qui plus est, la pension est occupée par des locataires féminines au tempérament bien trempé et accessoirement, aux formes voluptueuses. Quiproquos, situations cocasses et blagounettes potaches, le manga de Tadahiro Miura n’a pas d’autre prétention que de faire sourire le lecteur. Car oui, il ne faut pas se voiler la face, le titre s’adresse avant tout à la gente masculine, qui pourra se rincer l’œil, bien comme il faut. Dans l’ensemble, ce premier tome atteint sa cible sans chercher à se prendre pour ce qu’il n’est pas. Vous savez à quoi vous attendre…

Yûna de la pension Yuragi (T.1)
De Tadahiro Miura
Édité par Pika

 

Gunnm (T.8)

On approche doucement mais sûrement de la fin du titre culte de Yukito Kishiro et cette réédition proposée par Glénat aura été l’occasion de redécouvrir la richesse du manga. En huit tomes, Gally aura vaincu de nombreuses vies, endossé de multiples rôles et affronté des adversaires plus tarés et coriaces les uns que les autres. Dans ce dernier arc, la voilà aux prises avec le Barjack mené par le sanguinaire Den bien décidé à faire tomber Zalem, objet de tous les désirs. Derrière sa croisade contre le groupe terroriste se cache un objectif plus précis pour la jeune cyborg : retrouver Ido, avec qui tout a commencé. Malheureusement pour elle, leurs retrouvailles ne vont pas se passer comme elle l’escomptait, d’autant que le professeur Nova va entrer en action. Comme à l’accoutumée, ce tome est incroyablement riche tant sur le plan graphique que sur le plan scénaristique. La quête d’identité de Gally se meut en tragédie grecque et ses blessures physiques et psychologiques sont légions. Malgré une volonté de fer, rien ne lui est épargné et elle doit ici faire face à un clone d’elle-même. Sur la forme, Kishiro fait des merveilles, son trait vibre et nous balance à chaque page des décharges visuelles hallucinantes. Les planches fourmillent de détails et le design général est d’une incroyable clarté. Quant aux scènes d’action, elles sont toutes parfaitement lisibles, mettant à l’amende, bon nombre de titres plus récents. Bref, c’est avec délectation que l’on se replonge dans les aventures de Gally et cette réédition rend justice à ce classique de la SF. Juste un must… !!!

Gunnm (T.8)
De Yukito Kishiro
Édité par Glénat

 

Dragon Ball Super (T.3)

Tandis que l’anime a tendance à se perdre à travers des épisodes franchement dispensables, le manga signé Akira Toriyama et Toyotaro va droit au but. En seulement trois tomes, le titre a déjà couvert une soixantaine d’épisodes, ce qui fait en moyenne une vingtaine d’épisodes par tome. Nous voilà déjà arrivés au quatrième arc dans lequel on retrouve Trunks du futur, une nouvelle fois en bien mauvaise posture. Après être revenu dans le passé suite à l’attaque des cyborgs C-17 et C-18, le voilà de nouveau de retour pour demander de l’aide à Goku et Vegeta. En effet, dans le futur, un sosie de Goku, appelé Black Goku, sème la terreur, allant jusqu’à éradiquer un à un les Kaios. Contrairement aux premiers arcs qui reprenaient le récit déjà vu dans les films d’animation, celui-ci nous offre enfin quelque chose un tant soit peu nouveau. Bien que Toriyama ait pu regretter à une époque d’avoir introduit dans son récit le voyage dans le temps, il décide ici d’aller à fond dedans et d’en tirer profit au maximum, quitte à tomber dans le piège des paradoxes temporels. Malgré cela, on ressent un réel plaisir à la lecture de DBS car il ne faut pas se le cacher, l’effet madeleine de Proust opère. On retrouve tous les personnages comme on retrouve une bande de potes que l’on n’a pas vus depuis longtemps. L’univers de Dragon Ball s’enrichit par petites touches et parvient à garder une vraie cohérence, ce qui n’est pas donné à tout le monde (coucou Saint Seiya). De son côté, Toyotaro, adoubé par Toriyama, fait un excellent travail. Son trait demeure fidèle à celui du maître et là encore, la magie opère. Bien entendu, DBS n’a pas d’autre objectif que de jouer sur la nostalgie tout en s’efforçant de toucher une nouvelle génération de fans. Nous ne sommes pas dupes sur les intentions marketing qui se cachent derrière une telle suite mais force est de constater qu’on se laisse facilement et docilement avoir et on aime ça…

Dragon Ball Super (T.3)
D’Akira Toriyama & Toyotaro
Édité par Glénat

 

Winged Mermaids (T.3)

Voici le troisième et dernier tome du titre d’Etorouji Shiono. Alors qu’il s’est malheureusement quelque peu perdu avec Übel Blatt, le mangaka a décidé de partir sur une histoire courte pour Winged Mermaids. Un récit en trois tomes, relatant une guerre armée pour la conquête du pouvoir et faisant la part-belle à d’impressionnantes scènes de fight aériens. Le jeune pilote chevronné Ishito, obligé d’endosser le rôle du prince Asagito après que celui-ci ait été tué, doit ici faire face à l’un de ses anciens élèves, un dénommé Yoki qui est passé du côté de l’ennemi. Contrairement à de nombreuses autres mini-séries, celui-là parvient à se suffire à lui-même, développant un récit trouvant une conclusion convenable qui ne nous laisse pas sur notre faim. Même si la courte durée du titre ne permet pas à Shiono d’aller au fond des choses, l’auteur propose un récit relativement dense et suffisamment bien construit pour conserver notre entière attention. Les nombreuses scènes d’aviation font écho au titre Tenjin et dans une moindre mesure, au long métrage The Sky Crawlers. De nombreux auteurs semblent trouver dans l’aérospatial, une source grande d’inspiration. Pour eux, cet univers semble servir de métaphore sur la vie, la liberté et l’évasion, voire l’élévation. Bien que les prétentions de Winged Mermaids soient moindres, elles n’en restent pas moins intéressantes. Après les errances de Übel Blatt et la déception que fut Zelphy, ce titre est peut-être bien le meilleur de son auteur.

Winged Mermaids (T.3)
De Etouroji Shiono
Édité par Doki-Doki

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