
6 choses à retenir de la conférence Empire au festival de Monte-Carlo
Hier au 55ème Festival de Télévision de Monte-Carlo, Danny Strong, Terrence Howard et Taraji P. Henson sont venus parler de la série Empire lors d’une conférence de presse. Le Daily Mars y était et vous propose de revenir sur ce dont il a été question à travers six points clés.
Taraji P. Henson face à l’idée de jouer Cookie
« J’ai eu un entretien sur Skype avec Lee Daniels pour parler du script, mais à l’époque je n’avais pas particulièrement envie de faire de la télévision. Je venais de quitter une série et j’étais de nouveau sur les planches. Cependant, mon manager m’a forcé à lire le scénario d’Empire et en le lisant je pensais que l’idée de faire une série avec du hip-hop était absurde… jusqu’à ce que je sois interpellée en lisant que Cookie sortait de prison. Quand j’ai appelé Lee, je lui ai dit que je pensais qu’il avait là un scénario vraiment incroyable et que je trouvais Cookie épatante, mais que je ne serais pas intéressée à moins que Terrence (Howard) ne soit engagé pour jouer Lucious. Quand j’ai lu le scénario, je me suis dit que si Lucious et Cookie ne fonctionnait pas, l’empire ne marchait pas non plus. Ils avaient besoin de cette indescriptible alchimie, et il semble que Terrence et moi partageons ce type de connexion dans la vraie vie puisque je n’arrive pas à me débarrasser de lui… (rires) » – Taraji P. Henson
Les abus de Lucious envers Jamal inspirés d’une histoire vraie
« C’est vraiment arrivé à Lee Daniels, son père la traité de la sorte quand il avait 8 ans et un jour alors que nous discutions du scénario il m’a raconté cette histoire sur son enfance. Quand il m’a raconté ça, je me suis dit qu’il fallait que je mette ça dans la série, mais je savais très bien qu’il ne fallait pas que je lui dise car il serait bien évidemment contre. Je trouvais que c’était le moyen idéal pour dramatiser l’un des éléments clés de notre histoire, à savoir la relation homophobe d’un père envers son fils. Quand on a lu le premier jet du scénario, Lee m’a dit qu’il n’arrivait pas à croire que j’ai pu mettre cet élément dans notre histoire et que cela le mettait mal à l’aise. Je lui ai dit de ne pas s’en faire, et brouillon après brouillon j’ai continué à lui dire de ne pas s’inquiéter. Finalement il a finit par accepter que cela face partie de l’histoire mais ce fut une scène très difficile à tourner pour lui. » – Danny Strong
Tout le monde aime Cookie
« Cookie est devenue une sorte de modèle pour beaucoup de gens (rires). J’avais un peu peur au départ, du fait qu’elle agit parfois de façon discutable, que les gens soient offensés par son personnage et puis je me suis dit que si je la jouais de manière à montrer aux gens pourquoi elle est telle qu’elle est, alors ils éprouveraient de la compassion à son égard. Je pense que c’est ce qu’il s’est produit et que les gens ont vu en elle des aspects qui leur ont parlé. Certains hommes m’ont dit qu’ils aimeraient avoir le cran de Cookie, et des femmes m’ont dit qu’elle trouvait que je donnais plus de pouvoir aux femmes à travers Cookie.
Cookie n’hésite pas à dire la vérité, sans mâcher ses mots. […] Je pense que c’est en partie ce pourquoi les gens sont autant captivés par ce personnage. D’une part, ils lui font confiance car ils savent qu’elle est franche même si, comme on dit, la vérité blesse, et elle ne fait pas de compromis. Cookie se bat pour ses idées et elle n’accepte pas qu’on lui dise non. D’autre part, elle aime profondément ses enfants et je pense que les gens le voient. Elle les aime tous autant, même s’il peut sembler qu’elle aime plus Jamal. Elle le connaît juste mieux que les autres, mais elles aiment ses trois fils de la même façon. Et puis elle aime toujours Lucious, même si je ne suis pas sûre de savoir pourquoi (rires). » – Taraji P. Henson
Une saison 2 sur les traces de la première
« On ne va pas essayer de surpasser la première saison, on va juste tâcher de poursuivre notre histoire, d’y être fidèle ainsi qu’à ses personnages et son univers. Espérons qu’en saison 2 les déboires de la famille Lyon continue d’être aussi dynamiques et intéressants que dans la première saison. […] On a fait la saison 1 sur six mois, sans savoir comment elle serait reçue. Maintenant on sait que la série marche, et on sait ce qu’on fait. Du coup, l’idée c’est de remettre ça. Ce n’est d’ailleurs pas une série facile à faire, il n’est pas simple de concevoir son histoire car elle ne suit pas un modèle précis. Ce n’est pas une série qui traite d’un crime ou d’un cas médical par épisode. Chaque épisode a en quelque sorte sa propre histoire. Il y a bien sûr une intrigue globale autour de la famille et de leurs relations, avec différents arcs narratifs, mais les épisodes sont parsemés d’intrigues de comédie musicale, de série policière, de thriller financier… Empire n’est pas simple à faire, mais on l’a fait l’an dernier et on le refera cette année. » – Danny Strong
L’influence du jeu d’acteur
« Je constate que mon expérience en tant que comédien a été un élément central de mon développement en tant qu’auteur. […] Je joue chacun des personnages dans ma tête quand j’écris. » – Danny Strong
Le succès de la série à l’étranger
« Je pense que la narration de la série à un caractère universel et qu’au bout du compte la série traite d’une famille riche qui se déchire pour l’argent et le pouvoir. En plus, Empire contient de la très bonne musique et fonctionne un peu comme une comédie musicale avec plusieurs numéros musicaux par épisode, ce qui devrait plaire aux gens à travers le monde. Par ailleurs, nous avons déjà projeté la série dans plusieurs autres pays et jusqu’ici la réception a été très positive. » – Danny Strong
« À Hollywood, on m’a toujours dit que tout ce qui avait un rapport avec les Afro-américains ne pouvait pas marcher à l’étranger. Si vous aviez une distribution entièrement afro-américaine par exemple, personne n’achèterai votre œuvre à l’étranger. J’ai toujours entendu ça, encore plus à l’époque du boom de réseaux sociaux. Mais en regardant mon compte Twitter, j’ai réalisé que j’avais des fans au Brésil, en Nouvelle-Zélande, etc. Alors qu’on ne vienne pas me dire que je n’ai pas de fans à l’international ! […] Mais pour moi ce qui est le plus gratifiant c’est de voir que cela transcende les histoires de couleur de peau. Les gens ne voient pas un casting afro-américain, ils se voient eux-mêmes, ils voient l’humain. C’est tout ce que j’ai toujours souhaité et j’ai hâte qu’on en arrive enfin à ne plus se préoccuper de la couleur. Chaque être humain comprend la douleur, la perte, l’amour… C’est universel et pour moi c’est pour ça que la série a du succès. On a pris un pari en faisant Empire et ça a marché. » – Taraji P. Henson
Propos recueillis par Marine Pérot lors de la conférence de presse Empire au 55ème Festival de Télévision de Monte-Carlo.