A la recherche du jeu vidéo : OXO Vs Tennis for Two !

A la recherche du jeu vidéo : OXO Vs Tennis for Two !

Sous ce titre pompeux, je vous propose une série de billets (si Wildstar m’en laisse le temps …) pour revenir sur les éléments charnières de ce qui est devenu un phénomène de société, une révolution ludique et un marché mondial extrêmement juteux : le jeu vidéo.

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Je vous invite à explorer ce formidable univers que ce soit en décryptant une catégorie, en revenant sur un jeu spécifique ou en pérorant sur ma vision étriquée, biaisée et d’une mauvaise foi patente, sur ce qu’était l’univers vidéoludique à l’époque bénie où je pouvais enchaîner les nuits blanches sans que cela grignote mon espérance de vie !
Comme toutes les grandes histoires, la légende du jeu vidéo est riche de polémiques et de versions antagonistes, aussi je vous propose de traiter, avant toute chose, du schisme initial au sein de la communauté des No-life !
Plus violent que le conflit Amiga/Amstrad, plus disputé que la lutte disquette souple ou rigide, plus acharné que le non débat entre les consoles et les PC, plus profond que le combat Apple/PC et plus sanglant que l’opposition clavier/joystick… Revivons l’instant zéro du big-bang vidéoludique, le germe porteur de tous les conflits qui suivront : quel fut le premier jeu vidéo ? OXO ou Tennis for Two ? Le débat n’est pas aussi anodin qu’il n’y paraît !

Avertissement :
À ce stade, le lecteur considéré comme « normal » commence à émettre de sérieux doute sur l’intérêt de cet article, aussi je confirme que nous entrons effectivement de plain-pied dans une des caractéristiques première du Geek / Nerd /etc, à savoir : l’enculage de pixel !
Ce travers consiste à donner une importance démesurée à des détails secondaires et disparates, en les associant à l’encontre de la logique la plus élémentaire. L’exercice peut être sympathique voire comique. Et poussé à l’extrême, peut engendrer théorie du complot, maccarthysme et autres formes de paranoïa… Si je ne renie en rien la pratique que j’ai portée au niveau d’art, l’âge et la cataracte précoce m’ont permis de m’auto-diagnostiquer ce comportement typique du geek. Aussi j’invite le lecteur sain d’esprit à poursuivre la lecture si ce n’est pour le fond, au moins pour observer la forme !

Pour en revenir au débat, il oppose un très officiel « plus ancien » jeu-vidéo le OXO de A.S. Douglas, à son cadet de 6 ans le Tennis for Two de W. Higinbotham. (Cf. l’avertissement plus haut pour ceux qui seraient pris de vertige face à l’absurdité de ce duel.)

OXO

OXO n’est pas que la planète d’origine de l’extra-terrestre de la soupe aux choux, ce fut avant tout un jeu vidéo créé en 1952 dans la perfide Albion par A.S. Douglas pour illustrer sa thèse sur l’interaction entre homme et ordinateur. Ses atouts sont :

  • Chronologiquement, il est le premier jeu vidéo.
  • Il a été créé et joué sur un réel ordinateur (l’ EDSAC), et non pas via le minable détournement d’un simple oscilloscope.
  • C’est un jeu de réflexion et non pas une incitation à la dépravation que représente le sport en général et le tennis en particulier.

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Tennis for Two fut créé en pleine guerre froide (1958) chez nos amis Yankees par W. Higinbotham, en vue des portes ouvertes de son laboratoire. Il développa son jeu pour sauver les visiteurs du péril mortel non pas de la folie nucléaire mais de l’ennui abyssal de ses travaux sur les trajectoires de missile.
Ses atouts face à son adversaire sont :

  • Un jeu créé pour jouer et pas pour argumenter une thèse ennuyeuse !
  • C’est un détournement d’un appareil scientifique à la base chiant à mourir et qui traumatisa des millions d’élèves de spécialité scientifique. La démarche subversive est jubilatoire !
  • Plutôt qu’un minable cadran téléphonique, il bénéficie de manettes fait maison et dédiées !
  • Contrairement à son opposant confiné à son université et aussitôt oublié, ce jeu bénéficia de plusieurs versions et restera la source indiscutable du premier jeu massivement populaire : PONG !
  • Tennis for Two n’est pas la simple transposition virtuelle d’un concept déjà débile dans la réalité.
  •  Ultime et décisif argument, Tennis for Two est un programme multijoueurs et qui plus est, un jeu d’opposition ! Deux facteurs déterminants pour un jeu vidéo et qui seront des éléments fondamentaux, à travers toutes les époques et jusqu’à nos jours, pour évaluer l’intérêt et la convivialité d’un jeu.

Sur la base de ce comparatif très objectif, le lecteur éclairé ne pourra que me rejoindre dans le choix de cœur, si ce n’est de calendrier, pour décerner le titre de premier jeu vidéo à Tennis for Two. Pour les qualités autrement plus importantes que de simples critères techniques ou chronologiques tels que l’esprit du jeu, la démarche du concepteur, la convivialité du résultat final, la créativité de l’ensemble du projet …

Une fois, cette pierre fondamentale posée, nous pourrons, lors de prochains articles,  explorer d’autres aspects de l’univers des jeux vidéos soit en revisitant d’autres débats (car les Gamers sont encore plus cloisonnants et chipoteurs que les footeux ou les fans de tuning !) soit, de manière plus concrète, en évoquant des jeux mythiques voire même, si Saint Steeve et Saint Bilou m’en donnent la force, des nouveautés ! (Si, si ! Il y aurait quelques trucs récents à sauver de la bile des vieux cons !)

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