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On a Lu… L’aigle et la salamandre (1- Naissance dans le brasier) de Piatzszek, Quattocchi, Lapo et Davidenko

On a Lu… L’aigle et la salamandre (1- Naissance dans le brasier) de Piatzszek, Quattocchi, Lapo et Davidenko

Note de l'auteur

Polar réaliste, glaçant et historique, ce premier tome est une descente dans les enfers de la Rome du Ier siècle. Le feu ne purifie pas tout et surtout pas les relations complexes entre les citoyens de la cité éternelle. Gaius, le héros, va l’apprendre à ses dépens.

LAigle et Salamandre 01.indd’histoire : Gaius Atius Mus réchappe par miracle au Grand incendie de Rome mais ne peut sauver son père, brûlé vif. En 64 de notre ère, ce jouisseur plébéien se retrouve ruiné par les affaires paternelles. Une occasion saisie par le préfet du prétoire Tigellin pour l’asservir et le faire enquêter sur ce grand fléau qui a, en partie, détruit la ville aux sept collines. L’empereur Néron exige un coupable mais il est aussi accusé d’en être à l’origine. Gaius parviendra-t-il à une forme de vérité ?

Mon avis : les premières planches sont apocalyptiques. Le feu et les flammes ravagent la capitale impériale. Le décor est sinistre, les Romains ont l’air de pauvres hères complètement paniqués et j’ai failli décrocher car les dessins de Lapo et Quattrocchi, Italiens de leur état, sont particuliers. Le trait m’est apparu infidèle pour signifier les incendies. Autant les émotions passent, autant les flammes et les décors sont peu réalistes.

Bien mal m’en aurait pris de ne pas aller plus loin. Les dernières flammèches éteintes, on plonge dans une Rome dévastée et c’est là que cette aventure, prévue en deux tomes, débute réellement. L’intrigue historique est à la hauteur.

Aigle et Salamandre 01.inddLa vie n’avait été qu’un rêve pour Gaius Atius Mus, lettré et riche à la faconde proverbiale. Sauf que son père, qu’il n’a pu sauver dans l’incendie de sa maison, lui laisse un héritage encombrant. Alors qu’un sinistre ravage Rome tous les trois jours, le pater familias avait fait fortune en vendant des assurances contre le… feu.

Le rejeton décide d’abord de se saouler dans une taverne avant d’assumer. Sauf que dans ces élucubrations offertes par Bacchus, il insulte la prose de Néron qui se voulait poète. Bannissement et exil lui sont signifiés. Le voilà obligé de passer un marché de dupes avec le préfet Tigellin. Accusé d’avoir lui-même mis le feu à sa maison, le capo de la garde prétorienne aspire à être innocenté. Gaius doit s’y coller. Et va se retrouver confronté à d’autres sphères : les premiers chrétiens persécutés et les manigances du pouvoir.

Le rapport entre le pouvoir « absolutiste » et les citoyens, entre citoyens de la plèbe et de la noblesse, entre les citoyens et les esclaves, c’est une fresque antique qui dépeint parfaitement les ambivalences de ce Ier siècle après Jésus-Christ (et non pas le Ve comme indiqué par erreur sur la quatrième de couverture). Au milieu de ce brasier de sentiments contraires, Gaius doit garder son sang-froid, d’où son surnom de salamandre, et ne pas se perdre face aux exigences de Néron, l’aigle de Rome, et de ses sbires. C’est donc un polar historique avec les faux-semblants d’une société très hiérarchisée.

Aigle et la Salamandre T01_C1C4.inddSi vous aimez : les cours à l’UFR lettres de Besançon de François Favory en Histoire ancienne et la série télévisée Rome.

En accompagnement : une exquise et inoubliable glace à la figue de chez Il Gelato di San Crispino, à deux pas de la fontaine de Trevi.

Extrait : « Tu me dois toujours 300 sesterces. »

« Un simple oubli, Afer passera te payer. »

« Avec quoi ?! Toute la ville sait que tu n’as plus rien. »

« Je ne me souviens pas que tu me parlais comme ça quand j’étais riche. »

« Regarde autour de toi Gaius. Mon salon a brûlé, la moitié de mes clients sont morts et je dors dans la rue. Ma survie passe juste un peu avant l’amitié. »

Sortie : 20 janvier 2016, éditions soleil, collection Quadrants, 48 pages, 14,50€.

 

 Doumé Nikoni

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