Alice au pays des morts-vivants : joyeux non-anniversaire zombie-style

Alice au pays des morts-vivants : joyeux non-anniversaire zombie-style

Note de l'auteur

Les zombies sont une source d’inspiration foisonnante. S’ils ont été mélangés déjà aux histoires d’amour de Mr Darcy, dans Orgueil et préjugés et zombies de Seth Grahame-Smith, place ici à un mix détonnant entre morts-vivants et personnages Lewis Carolliens.

alice-au-pays-des-morts-vivants-753364L’histoire : Alice a toujours vécu au Pays des morts, en Inde, dans un monde post-apocalyptique, où les zombies grouillent de partout. Elle a dû apprendre à se battre très jeune, et manie aussi bien le couteau que le fusil. Elle poursuit un jour un drôle de mort-vivant avec des oreilles de lapins sur la tête, et tombe dans un trou profond. Alice se rend alors compte que tout n’était pas comme ce qu’elle pensait, et que le monde est bien plus complexe qu’humains contre zombies.

Mon avis : Franchement distrayant, ce roman plutôt young adult propose donc une relecture d’Alice, version « mordeur », tout en citant l’existence du célèbre ouvrage de Lewis Caroll. Nous suivons la jeune Alice, qui n’a jamais connu autre chose que la guerre dans son univers et va découvrir ce que c’est de grandir, devoir faire des choix, et surtout l’espoir.

Véritable roman de passage à l’âge adulte, Alice au pays des morts-vivants est très dur, en termes de violence, de morts. Mais sans être graphique pour autant, on suit juste le drame et les violences de la guerre (et des zombies). Zombies et armées sont tout le temps comparés, dans une démarche presque politique, sur l’acceptation de la différence (même si la différence se trouve dans notre régime alimentaire, salut tout ceux qui me cassent les pieds sur mon végétarisme). L’analogie Pays des Merveilles/Pays des Morts n’est pour autant ni trop lourde, ni trop poussée et le récit prend très vite sa propre route.

Ici, nous sommes plus dans un débat liberté contre dictature, survie contre utopie, armée contre guérilla. Alice doit-elle son rôle à ses qualités, ou à sa ressemblance avec Alice Liddell, sa célèbre homologue ? Aurait-elle joué un autre rôle si personne n’avait cru en elle ? Alors, amateurs de sensations fortes, de Walking Dead ou Resident Evil, passez votre chemin. Les zombies sont une réflexion sur l’après fin du monde, sans être une philosophie pour autant.

Mainak Dhal.

Mainak Dhar.

Alors, certes, le côté méchants très méchants est parfois un peu lourd, tout comme l’utopie qui règne dans la famille d’Alice. C’est aussi dommage pour un récit qui se passe en Inde, dont la majorité des personnages sont indiens, que les deux principaux antagonistes soient américains. Mais ce récit se dévore en deux-deux, et attention a celui qui aurait voulu avoir toutes les réponses tout de suite. Certains mystères restent entiers même après avoir tourner la dernière page.

Si vous aimez : Celle qui a tous les dons de M. R. Carey, plutôt que World War Z.

Autour du livre : L’auteur, Mainak Dhar, est indien et a écrit quatre autres livres à la suite d’Alice au pays des morts-vivantsUne série adaptée de ces livres est en cours de réalisation.

Extrait : « Elle était restée dans l’obscurité si longtemps que la lumière du soleil l’éblouit. En plissant les yeux, Alice regarda autour d’elle et comprit qu’ils se trouvaient au centre de ce qui autrefois avait été la ville de New Dehli. Aujourd’hui ce n’était plus qu’un tas de décombres, mais elle reconnut le bâtiment détruit que l’on appelait l’India Gates. Elle en avait seulement entendu parler, car c’était une zone contrôlée par les Mordeurs et que les humains l’évitaient. Et en effet, elle observa tout autour d’elle des petits groupes de Mordeurs qui avançaient de leur démarche claudicante. Lorsque deux d’entre eux l’aperçurent, ils se mirent à grogner, prêts à se jeter sur elle. Grandes Oreilles en repoussa un et grogna une menace à l’autre. Alice ignorait ce qu’il leur avait dit mais elle l’entendit prononcer son nom plusieurs fois : ce qui eut un effet immédiat sur les Mordeurs. Ils avaient tous reculé, comme s’ils avaient peur d’elle, et elle put continuer à avancer avec le groupe qui la menait vers une destination inconnue. »

Sortie : 12 mai 2016, Fleuve éditions, collection outrefleuve, 266 pages

 

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