Annihilation : les monstroplantes à l’attaque

Annihilation : les monstroplantes à l’attaque

Note de l'auteur

Dans ce premier tome d’une série, La Trilogie du rempart sud, Jeff VanderMeer nous emmène à la découverte d’un monde étrange, la Zone X, où une mission scientifique tente de découvrir ce qu’est cet univers voisin du nôtre et quelles sont les règles qui le régissent.

COUV-VANDERMEER-Annihilation-PL1SITEL’histoire : Elles sont quatre. Quatre femmes, quatre scientifiques à avoir passé la frontière de l’étrange Zone X, tenté de la cartographier, de l’étudier. Pour cela, chacune d’entre elles tient notamment un journal et nous suivons la Botaniste. Or, il existe un étrange artefact, qui n’a pas été cartographié par les expéditions précédente : une tour (ou alors s’agit-il d’un tunnel ?) qui les attire, alors qu’un étrange hurlement perce le coucher du soleil chaque soir.

Mon avis : Dès le début, l’histoire est mystérieuse. Voilà quatre femmes, dont nous ne connaîtrons que les fonctions, pas les prénoms, pour cause de préparation mentale à la mission. Elles font partie de la douzième expédition et les précédentes n’ont pas toutes été un succès (suicide collectif, décès, étrange retour…). Dès leur arrivée dans la Zone X, nous suivons le carnet de bord de l’une d’entre elles. Plantes inconnues, étranges phénomènes visuels, tout n’est que prétexte à l’entretien d’un malaise rampant.

En effet, si le monde d’où viennent nos scientifiques semble être le nôtre, rien n’est indiqué sur la mystérieuse Zone X. Des bribes d’informations sont lancées au fil des souvenirs de la Botaniste, et ce monde semble à la croisée des chemins d’Un Monde Perdu d’Arthur Conan Doyle, et  de la version cauchemardesque d’Alice de l’autre côté du miroir. Le moindre bruit devient suspect, la simple mousse peut être quelque chose de plus qu’elle ne paraît, et il s’agit aussi d’un travail d’équipe. Peut-on, dans un tel environnement, se faire absolument confiance les uns et les autres ? Sans compter les souvenirs qui surgissent, d’enfance ou de l’âge adulte, souvenirs d’un jardin ou d’un mari…

Spirale, de Junji Ito.

Spirale, de Junji Ito.

Alors, oui, tout d’abord, je dois avouer avoir été surprise, en bien, de voir que les quatre personnages principaux de l’expédition sont des femmes. Et c’est assez rare pour être souligné. Et ce n’est ni un frein au récit, ni source de disputes internes. Chaque personnage à sa personnalité, ses interactions, ses compétences. Mais en tant que premier volume, il reste dans une certaine mesure, introductif : nous sommes à la découverte des mécanismes d’un univers qui, si vous êtes lecteur de manga, vous fera penser sans mal à Spirale de Junji Itō, avec la lente détérioration de l’homme dans un monde en mouvement. Roman assez court, il nous laisse un peu sur la faim… En attendant le deuxième volume.

Si vous aimez : Jouer à l’explorateur et au petit chimiste.

Autour du livre : Annihilation a été le lauréat du Prix Nébula 2014. Jeff VanderMeer fait par ailleurs partie du mouvement du New Weird, comme China Miéville (Kraken).

Extrait : « Nous étions quatre : une biologiste, une anthropologue, une géomètre et une psychologue. J’étais la biologiste. Il n’y avait que des femmes, cette fois, choisies pour intégrer l’ensemble complexe de variables qui régissait l’envoi des expéditions. La psychologue, plus âgée, exerçait les fonctions de chef d’expédition. Elle nous avait toutes placées sous hypnose pour traverser la frontière afin d’être sûre que nous garderions notre calme. Il nous avait ensuite fallu quatre jours de difficile marche à pied pour atteindre le littoral.
Notre mission était simple : poursuivre l’enquête gouvernementale sur les mystères de la Zone X en progressant lentement à partir du camp de base. »

Sortie : 11 mars 2016, édition Au Diable Vauvert, 224 pages, 18 euros.

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