Anti-Seiche (Splatoon)

Anti-Seiche (Splatoon)

Note de l'auteur

Splatoon

Après une rapide et brève entrevue du côté des calmars, voici venu le verdict final sur Splatoon, la nouvelle licence de Nintendo, qui se lance sur du multijoueur compétitif dans le domaine du TPS, genre dans lequel le géant nippon n’a jamais tenté sa chance. Évidemment, nul besoin d’arme à feu pour lutter contre les cadors du genre que sont les CoD et Battlefield. On dit toujours que la plume est plus forte que l’épée. Ici, c’est partiellement vrai puisqu’en l’absence de plume, c’est l’encre qui va servir à se mettre sur la tronche.

WiiU_Splatoon_13_mediaplayer_largeOn encre dans la mêlée !

Je rappelle rapidement le principe, déjà longuement étalé dans la preview ci-dessus : le jeu oppose huit joueurs, quatre dans chaque équipe. Pendant trois minutes, le but est de recouvrir le plus possible à l’aide de peinture le terrain avec l’arme à votre disposition, tout en « liquidant » les opposants du camp adverse. Petite subtilité, vos personnages peuvent se transformer en pieuvre ayant la capacité de nager dans la peinture de votre couleur, pouvant ainsi se cacher de l’ennemi tout en rechargeant vos précieux tubes à peinture. L’obtention du niveau 10 débloque les matchs pros qui consistent à conserver un point bien précis avec de la peinture afin de sécuriser cette zone le plus longtemps possible pour gagner. À noter que le jeu dispose d’un mode multi local à un contre un absolument anecdotique, le gros attrait du titre étant le multijoueur en ligne.

À votre disposition, vous aurez de nombreuses armes aux caractéristiques variées mais réparties dans trois genres bien précis, calés sur la distance d’attaque. Au corps-à-corps, on aura principalement le rouleau, une sorte de « tank » qui permet de peindre un maximum de terrain très rapidement et pouvant balancer de la peinture au moment de se lancer à l’assaut, utile pour attaquer un ennemi un peu trop loin. Une version alternative est une sorte de pinceau pouvant balancer de la peinture un peu partout mais à la portée réduite. À moyenne distance se trouve le lanceur, une sorte de mitraillette basique, parfait pour commencer. Les variantes du lanceur jouent surtout sur la cadence de tir et la portée plus ou moins grande pour compenser. Enfin, à longue distance se trouve le fusil, permettant de charger le tir pour balancer de la peinture sur une ligne face à vous et dégommer les ennemis assez loin. Efficace en combat mais assez nulle pour recouvrir le terrain de peinture. À vous de choisir si vous voulez remporter la partie ou jouer à la fête foraine en tirant sur tout ce qui bouge. Les variantes jouent sur la puissance et la durée de charge. À noter que chaque nouvelle arme est comprise dans des packs, accompagnée d’armes secondaires (grenades, tourelles, murs de peinture) et de pouvoirs spéciaux (sonar indiquant les ennemis, bazookas, grenades illimitées,…). Les sets ne sont par contre pas customisables : il faudra choisir celui qui vous convient le mieux mais n’espérez pas choisir une arme ou un pouvoir bien précis.

1431014157-5140-cardEn pleine partie, force est de constater que la sauce prend facilement : les joutes sont dynamiques et rapides, et même si ce n’est pas évident au premier abord, le gameplay bénéficie de quelques subtilités bienvenues pour les plus fourbes d’entre vous. Le fait de pouvoir se planquer dans la peinture comme un barbouze dans la pampa permet de créer des guets-apens très facilement, tout en veillant à garder un coin de peinture de votre couleur. Vu que l’adversaire ne pense jamais à peindre les coins de murs, la planque est toute trouvée et l’attaque furtive et lâche fait des ravages. On saisit au fur et à mesure les différences entre les portées des armes. On n’hésite pas à rester à distance lorsqu’un rouleau arrive droit devant soi, une classe qui n’est finalement pas si dangereuse et « cheatée » que ça. À noter que certaines maps sont plus difficiles pour certaines classes : les cartes aux nombreux couloirs sont bien plus faciles pour les « tanks » alors que sur des zones plus dégagées, ils font des cibles parfaites. Libre à vous de choisir votre rôle dans l’équipe, puisque chacun pourra faire ce qu’il veut, la communication étant réduite à de simples onomatopées pas très explicites. On pourra alors rester dans un coin tranquille pour mettre de la peinture partout, ou rejoindre la ligne de front en un éclair en touchant l’emplacement de votre camarade sur votre mablette pour le rejoindre instantanément.

9b9dd555bccbacf21f41d56f24255cfbe0a2fbc9.jpg__0x1500_q85Liquidation des stocks

Nintendo a réussi un petit tour de force : un gameplay fort et plus riche qu’il n’y paraît, sans tomber dans les méandres du TPS générique. Le faible temps de jeu lors des joutes permet aux parties de ne pas être trop longues et on se retrouve très souvent dans des matchs à l’issue serrée. Un « chatrbitre » (ne rigolez pas) comptabilise le pourcentage de recouvrement du niveau dans chaque camp, et la visibilité de la couleur sur la map en temps réel durant la partie permet de vite se rendre compte de là où il faut aller pour reprendre l’avantage. Le level design est plutôt malin, laissant très peu de possibilités de camper au point de respawn, avec une utilisation assez judicieuse des murs pour bloquer l’accès au camp adverse. Reste une anomalie sur le jeu en ligne, l’impossibilité de jouer sur la map que l’on veut. À chaque session du jeu, une sorte de bulletin vous informe les deux maps accessibles durant les quatre prochaines heures. Une fois ce délai dépassé, un roulement se fait, permettant de modifier les cartes utilisées dans les deux modes de jeu. Un choix très étrange, qui coupe pas mal la variété du jeu en forçant le joueur aguerri à jouer sur des cartes qu’il n’a peut-être pas envie de parcourir. Idem pour le jeu en local : alors que la force de Nintendo est le jeu à plusieurs, il réduit la possibilité de s’amuser avec ses potes dans le salon à un vulgaire 1 VS 1 pas très intéressant. Peut-être que les limitations techniques de la console force le constructeur à opérer dans ce sens, reste que c’est un poil décevant.

splatoon_922952349Pour ce qui est du reste du contenu accessible dans le menu du jeu représenté par une sorte de grande place qui symbolise le hub du jeu, on trouve un petit mode solo qui permet d’appréhender facilement les contrôles de son personnage et les subtilités du jeu. Plutôt sympathique sans être non plus transcendant, cette petite campagne propose une trentaine de niveaux à traverser utilisant des mécaniques de gameplay précis (gonfler des éponges avec de la peinture, se transformer en poulpe pour traverser des grilles) mélangés avec deux niveaux par monde aux objectifs similaires : l’un où vous affrontez des personnages avec les mêmes capacités que vous (pratique pour s’entraîner), l’autre où vous devez atteindre le bout du niveau en évitant des tornades de peinture envoyées par un mini-boss que vous vous ferez un plaisir d’éclater une fois arrivé à bon port. On échappe pas au traditionnel boss de fin de monde, pas très compliqué, avant d’arriver au boss final, plus long que les autres mais loin d’être un calvaire. La progression débloque quelques nouvelles armes au passage, et si vous avez craqué pour les amiibos, vous pourrez refaire les niveaux avec des armes spécifiques histoire de récupérer de l’équipement. Équipement que vous achèterez avec votre pécule dûment gagné lors des joutes en ligne et qui, outre vous offrir un style indéniable et absolument accrocheur pour n’importe quel gamin de 10 ans, vous permet d’avoir accès à des capacités passives comme nager plus vite dans la peinture ou réapparaître plus rapidement. Ces équipements s’améliorent même en les utilisant, permettant de gagner des bonus supplémentaires.

Bref, Splatoon est un jeu solide, disposant d’un gameplay vraiment original et fort. Même la jouabilité avec la fonctionnalité gyroscopique de la mablette fait des merveilles et permet une jolie précision plus compliquée à avoir avec une simple manette. La volonté de Nintendo de proposer un TPS en ligne sans tomber dans la violence a permis de créer un gameplay adapté et qui propose des idées fraîches et vraiment réjouissantes. La technique n’est pas incroyable mais le rendu de la peinture fonctionne aussi extrêmement bien. Quant au manque de contenu pointé du doigt par les critiques à sa sortie, avec déjà deux maps et cinq ou six nouvelles armes ajoutées en moins d’un mois, et ce gratuitement, force est de constater que le suivi de Nintendo est exemplaire sur ce point. Quelques bémols l’empêchent néanmoins d’être un incontournable : outre le fait que le gameplay est peut-être plus redondant que pour les cadors du genre, le fait de forcer les joueurs à combattre sur deux maps toutes les quatre heures et de ne pas avoir un multi local à la hauteur sont des erreurs étranges et malheureusement difficilement oubliables. Mais ça ne l’empêche pas d’être un très bon jeu !

Splatoon
Développé et édité par Nintendo
Prix : 50 euros

 


Splatoon – Trailer de lancement par Gamekult

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