
On a vu…que Arrow et John Constantine repartaient sur de bonnes bases (Critique de Arrow 4.05 – Haunted)
Après une saison envoyée ad patres au bout de treize épisodes sur NBC, le sorcier badass revient traîner ses guêtres sur un autre network, celui de la CW. C’est donc chez l’Archer Vert qu’une autre chance est donnée au personnage qui, gageons le, méritait un bien meilleur sort que son intrigue peu inspirée l’an passé. En attendant de spéculer sur son avenir, c’est surtout Arrow qui bénéficie de cet apport nécessaire sous une saison définitivement mystique, et pour l’instant, bien mieux aboutie que les années précédentes. Retour sur une série à la direction plus prometteuse et un come-back inespéré et réussi donc, celui de John Constantine.
Un univers toujours plus partagé
L’année dernière, NBC désirait ardemment bénéficier, elle aussi, d’un peu de super-héroïsme dans sa grille de programme. Contre toute attente, la récupération de John Constantine par le Network laissait dubitatif. On le voyait plus chez AMC ou Showtime, étant donné le ton très adulte du comics, la vulgarité assumée du personnage et surtout la noirceur parfois franchement désespérée de son intrigue. La qualité de la série n’étant pas véritablement au rendez-vous après le démarrage d’un pilote bas du front et d’un film foireux qu’on évitera d’évoquer ici, tout laissait à penser que cet antihéros n’était pas près de reprendre vie à l’écran. Même Stephen Amell, interprète de Green Arrow, avait proposé d’intervenir dans la série pour rebooster l’audimat, tout en ayant déjà l’envie de créer un pont supplémentaire avec son univers partagé commencé depuis peu avec Flash. Qu’à cela ne tienne : il n’y a qu’à le faire intervenir dans sa propre série pour résoudre le problème, et nourrir intelligemment sa storyline, largement la meilleure depuis qu’Arrow existe. Avant donc d’évoquer le cas John Constantine, il est utile de cerner pourquoi cette série repart sur de très bonnes bases.
La quatrième, c’est la bonne ?
Car Arrow, et votre serviteur en est le premier étonné, semble avoir appris beaucoup de ses erreurs de l’année passée. Cela commence par quelque chose de plus durable, de plus permanent dans l’esprit et le ton de la série, dont on ressentait déjà les prémices dans le season premiere et dont on peut tirer quelques premières conclusions depuis cet épisode : son ambiance. Depuis cinq épisodes, et malgré les actes assez violents des protagonistes, les personnages récupèrent un surplus de connivence, une volonté de se comprendre et de communiquer bien plus correctement qu’auparavant. Oliver, plus déridé, en est le meilleur artisan, et sa faculté à être plus à l’écoute et plus ouvert, fait progresser rapidement des conflits internes que l’on aurait cru étiré jusqu’à plus soif. Que ce soit avec sa rancune concernant John Diggle et le meurtre de son frère, le voyage à Nanda Parbat de Laurel et Thea, ou la résurrection de Sara, le personnage comprend mieux son entourage et relativise. Les secrets de chacun ne sont plus considérés comme un problème mais parfois comme un mal nécessaire. Oliver le sait et a toujours été le premier à en être le principal problème. Il n’a désormais plus qu’à l’accepter pour les autres. Stabilisé depuis sa relation avec Felicity, le héros de Star City admet que son entourage lui laisse entrevoir des éléments qu’il ne peut plus gérer seul. Qu’il soit candidat à la mairie et en proie à une dangereuse médiatisation, il écoutera sa sœur quand elle lui dit de ne pas s’éloigner de ses proches, malgré son passé houleux. De même, il acceptera la résurrection de Sara et la décision de Laurel à ce sujet, le temps d’une conversation. Qu’il est loin le temps où le moindre problème conflictuel, ou désaccord, s’éternisait durant beaucoup trop d’épisodes. Quant à son rôle de leader, Oliver Queen est sorti de sa zone de confort. Il n’est plus celui qui prend toutes les décisions de façon arbitraire. Il est moqué quand il se lance dans la politique mais en contrepartie, il a définitivement pu acquérir un sens du groupe (en créant un chouette quartier général en ce sens), au lieu de penser de manière individuelle (il consulte désormais les autres avant d’agir).
Flash, une formule qui fonctionne
Ce virage à 90° s’explique aussi par une volonté qui a très bien fonctionné pour son acolyte de Central City, Flash. Lui empruntant une certaine bonne humeur et un humour plus marqué que d’habitude, Arrow construit sa saison de manière plus posée, en gardant une direction toujours assez sombre mais affublée de teintes plus détendues, plus récréatives. Résultat : la série prouve qu’elle est plus à l’aise dans la construction de son récit en entretenant bien mieux les relations de ses personnages. De plus, à l’instar de Harisson Wells, il est toujours bon de rappeler qu’un bon vilain permettra toujours de mieux créer des enjeux et des conflits de qualité dans un récit. Damien Darhk (Neal McDonough) en est ici un excellent représentant. Bénéficiant d’une puissance hors norme tout en conservant élégance et raffinement, cet antagoniste de première classe, par sa seule volonté, permet à la série de toucher à plusieurs niveaux l’ensemble du cast. En effet, toutes les storylines des personnages sont directement ou indirectement impliquées par lui (oui, même pour ceux que vous n’imaginez pas encore…), conférant à la série une base solide et homogène dans son récit. Et ce dernier étant un magicien de tout premier ordre, l’intervention de John Constantine dans Arrow ne pouvait que, par la force des choses, devenir une évidence.
Hellblazer
Pour introniser correctement le sorcier de l’occulte, la justification devait être importante, et surtout, enrichissante. La résurrection de Sara Lance, si elle n’était qu’un secret de polichinelle, créait une problématique ennuyeuse une fois revenue d’entre les morts, puisque son côté « berserk » la rendait ingérable. Si la solution prend forme avec les connaissances du maître de l’occulte, l’intérêt véritable de l’épisode reste tout de même l’apport de John Constantine lui-même. Nonchalant, caustique, flanqué de son sempiternel imper beige et de sa cravate desserrée, le magicien débarque à nouveau avec sa panoplie verbale habituelle, bardé de piques et de sarcasmes en tout genre. Seul à connaître un monde obscur qu’il perçoit à longueur de temps, à affronter des démons et des forces cachés de tous, son unique présence développe ici un intérêt grandissant à l’univers mystique qu’Arrow cherche à mettre en place depuis l’apparition de Damien Darhk. La présence du démoniste permet aussi le premier flash-back utile de la saison, nous racontant l’origine de sa rencontre avec Oliver Queen. Tout comme Flash, le duo fonctionne avant tout sur une opposition des caractères, des genres et des modus operandi. Goguenard, comique et diablement efficace, l’ajout de Constantine dans cet épisode, a priori le seul de la saison selon le producteur Greg Berlanti, concrétise une rupture de ton bienvenue. Car si la série Constantine était une adaptation de piètre qualité et très éloignée du génial comics éponyme, le retour de Matt Ryan procure un plaisir indéniable lors de son come-back, en réendossant le rôle avec toute la causticité nécessaire et grinçante du personnage. On reste évidemment bien loin du côté hardcore et ultra-violent de ses aventures papiers. Mais l’alchimie entre ces deux héros aux antipodes, que l’on n’imaginait pas une seconde ensemble, se voit fonctionner ici avec une franche efficacité. Qui plus est, introduire John Constantine exploite ici l’ampleur de puissances sous-jacentes non dévoilées qui régissent l’univers d’Arrow et Flash, et qui pourront servir de terrain scénaristique à creuser dans le futur, tout comme le fait d’agir comme une extension supplémentaire qui ne cesse de s’enrichir, caracolant déjà entre monde urbain, voyage dans le temps et terres parallèles. Et si Constantine connaît déjà d’ailleurs le fameux Damien Darhk, qui, comme on l’a expliqué auparavant, occupera une place grandissante dans la vie de l’univers partagé des trois séries de la CW, il faut savoir qu’il sera intimement lié à Vandal Savage, bad guy du futur spin-off de Flash et Arrow, Legends of Tomorrow.
« In the future your are not heroes, you are legends »
Tirade déjà culte de Rip Hunter (Arthur Darvill) aperçue dans le trailer de Legends of Tomorrow, cet épisode d’Arrow rassemble aussi beaucoup d’éléments en ce sens. La résurrection de Sara Lance associée au retour futur de Ray Palmer sont ici sans équivoque. Et maintenant, voilà que John Constantine, désormais introduit, débarque à son tour. Même s’il n’est pas envisagé pour le moment pour intégrer le roster de L.O.T., il est bon de préciser que la série utilisera des ficelles chères à Game of Thrones ou encore à Walking Dead pour le traitement de ses personnages. A savoir que quiconque sera susceptible d’être un traître potentiel (Coucou Heatwave), tué ou bien d’être porté disparu, sera remplacé par un nouveau membre pour renforcer l’équipe dans sa quête contre le vilain Vandal Savage. Y voir débarquer un John Constantine passé une seule saison n’a donc rien d’une gageure. Et pour ceux qui suivent la saison 2 de Flash, les membres, connus ou moins connus, continuent eux aussi d’affluer de leur côté, dans le même ordre d’idée. Bref, voilà un épisode qui rassemble nombre de directions épiques pour le futur spin-off, afin de nous préparer décemment à son cross-over ultime d’ici fin novembre et dans lequel on nous promet une séquence gigantesque avec pas moins de 9 super-héros !
A l’instar d’Oliver Queen, les scénaristes veulent faire les choses différemment et c’est tant mieux. La série s’en porte très bien jusque-là et le meilleur reste à venir jusqu’à la mid season prochaine, pour constituer la fameuse équipe de Legends of Tomorrow. La plus value concernant John Constantine a aussi créé une importance indéniable et plus concrète à l’intrigue de cette saison. Et si une réapparition future du maître des arts occultes n’est, pour l’instant, pas sur les rails, gageons que son retour, sous quelque forme que ce soit, n’en sera dès lors que plus savoureux.
« La qualité de la série [Constantine] n’étant pas véritablement au rendez-vous « .
Heuuu… je trouve qu’elle enfonçait largement en qualité arrow, quelle que soit la saison. Certes le ton était différend du papier pour pas mal de raisons, mais sur la forme, et dissocié du matériau d’origine elle tenait carrément la route a défaut d’être surprenante.
Et Matt Ryan quoi.
Comme expliqué à un collègue, je ne me suis pas étalé sur le sujet mais la deuxième moitié de la saison, relevait un peu l’ensemble mais rien d’extraordinaire non plus à mon sens. Et comme dit dans l’article, le retour de Matt Ryan était très agréable. C’est d’ailleurs quasiment que pour lui que j’ai tenu une saison sur sa propre série… Quand à ce que je pense d’Arrow, en particulier sur la saison 3, ce n’est pas moi qui tarirait d’éloges dessus
Par contre, Laurel Lance, faut vraiment faire quelque chose… Depuis la première saison elle est insupportable !
Ne m’en parles pas… Mais prépare toi psychologiquement Beth, parce que pour peu que les scénaristes respectent le matériau d’origine, Oliver et Laurel finiront ensemble… Donc, à un moment donné, Felicity va prendre la porte je pense.
Je… Je… Non… Noooooooon !
Parfait. Les étoiles sont en alignement. Ensuite, ils font un ménage à 3 avec Iris West (pour former la team des handicapés émotionnels), Cisco déprime et rejoint CSI, et Quentyn et Thea lancent leur nouveau show : « you LIED to me, how could i forgive you… »
Pas mal. Tu tiens quelque chose je pense !
et supergirl dans tout ça ???^^