
Nos adieux à Banshee (En attendant… l’ultime saison de Banshee)
Article certifié sans spoilers
C’est l’heure des adieux. Banshee s’apprête à nous quitter, au terme de quatre ans d’existence, avec l’ouverture de son ultime saison. Cette rubrique sera donc un peu particulière aujourd’hui. Elle ne se cantonnera pas à vous résumer benoîtement le récit de l’année précédente, mais plutôt à vous donner l’occasion de revenir sur cette série singulière et sur ses innombrables qualités. C’est pourquoi, durant les huit semaines qui marqueront son chemin de croix, nous vous proposerons de revenir sur les aspects les plus essentiels qui définissent Banshee de manière si exceptionnelle, et pourquoi elle mérite tant que l’on parle d’elle.
C’est un fait. On ne parle pas assez de Banshee. On n’écrit pas assez dessus d’ailleurs. On n’en discute jamais autant qu’on le devrait. Entre collègues, amis ou sur les réseaux sociaux, elle ne bénéficie pas de cet échange privilégié entre les téléspectateurs. D’autres fictions, moins méritantes, bénéficient pourtant de ces avantages non négligeables. Cela signifie qu’elles restent suffisamment attractives, malgré tout, pour déployer une fanbase véritable. Nous ne prétendrons donc pas que Banshee se trouve être la seule dans ce cas, loin de là. Par contre, nous aurons l’arrogance d’estimer qu’elle mérite une reconnaissance véritable de la part du public, et cela commence surtout par savoir… qu’elle existe.
Oui Banshee, tout le monde s’en moque. Non, pas toi lecteur ! En ce moment même, tu n’es pas concerné bien sûr. Tu t’apprêtes à découvrir ou redécouvrir ce qui caractérise Banshee dans ses grandes lignes. Mais avant tout, pourquoi (mais bon dieu pourquoi ?!) cette dernière semble si lointaine auprès des téléspectateurs ? Pourquoi demeure-t-elle ignorée par toute une frange du public ? On peut soulever quelques hypothèses à ce sujet. La communication autour de la série est faiblarde. Son pilote, même si très efficace, ne reflète pas assez tout le potentiel caché de la série. Et puis gageons qu’au vu de la cible un brin racoleuse de la chaîne câblée Cinémax, cela n’est guère étonnant. Excepté la patriot-action show Strike Back ou depuis peu, la surprenante The Knick, la chaîne se trouve plutôt spécialisée dans la création de séries érotico-niaisouilleuse qui rappelle le charme vaseux de certains dimanches soir sur M6. Clairement, la chaîne ne fait guère dans la dentelle. (Enfin, ça dépend laquelle mais je m’égare, je m’égare…). En soi donc, la réputation sulfureuse de Cinémax en termes de contenu adulte, n’aide pas à la magnanimité à son encontre. J’ignorais donc à quoi ressemblait de près ou de loin Banshee et cela m’allait très bien. Mais ça, c’était avant. Une bande-annonce diffusée alors sur Canal+ par le plus grand des hasards me stoppa net. Je découvrais une séquence d’action hallucinante, tellement incroyable dans son exécution que je me demandais de quel film il s’agissait… Oui, un film. Confondre le format grand écran avec le petit peut étonner, j’en conviens. Seulement, c’est le propre de Banshee qui est une série aux qualités éminemment cinématographiques.
Une particularité totalement surprenante pour une fiction télé qui se révèle, qui plus est, être un authentique produit de série B. Elle possède une identité visuelle forte, bardée d’un cadrage et d’un découpage que l’on accorde rarement à une production de ce genre. Il suffit de se retrouver face aux flash-backs anxiogènes et aux séquences pleines de tension de la série pour vous prouver qu’elle sait capter la rétine du téléspectateur. De sa photo soignée à sa gestion ahurissante de l’espace, Banshee bénéficie d’un réel cachet formel dans son déroulement, alternant plénitude sobre et fureur soudaine. On oublierait presque d’ailleurs de le préciser, mais Banshee demeure avant tout une série d’action. Trop souvent, ce genre s’est vu considéré comme le parent pauvre d’un type de fiction maintes fois maltraité. Dans Banshee, tout le contraire. Elle se voit galvanisée, magnifiée. L’action, toujours filmée avec une violence frénétique, embrasse l’écran avec une générosité débordante.
Doit-on d’ailleurs encore préciser que la série possède les meilleures scènes de combat que l’on ait vu jusqu’alors sur le petit écran ? Si Daredevil et Into the Badlands se défendent assez bien dans leurs propres genres, Banshee exprime a contrario une crédibilité bienvenue dans ses affrontements. Les mano a mano se démarquent ici par une authenticité souveraine, où l’on refuse la stylisation à outrance. À tel point que le rendu provoque très souvent l’empathie des combattants à notre égard, nous faisant souffrir en même temps qu’eux quand les coups pleuvent. Dès le pilote, Greg Yaitanes, metteur en scène émérite (House, Lost), insuffle une personnalité formelle exceptionnelle. Si la réalisation obtient rarement une reconnaissance certaine dans les séries, il suffit de regarder Banshee pour vous convaincre du contraire, pour que cette évidence saute aux yeux. Elle ne cherche d’ailleurs jamais à compenser les vacuités de son scénario par sa puissance visuelle. Banshee agrémente en effet ses atours par une écriture solide, toujours maîtrisée.
Écrite par deux romanciers débutants, Jonathan Tropper et David Schickler, la série ne semble pourtant jamais prise au dépourvu par le manque d’expérience des scénaristes. La liberté totale accordée par la chaîne Cinémax aux auteurs démontre bien une incroyable faculté à tout oser, mais toujours dans l’intérêt de son intrigue et de ses personnages. Irrévérencieuse, politiquement incorrecte, mélangeant conflits communautaires, mafia locale et forces de l’ordre dans une violence absolument démentielle, Banshee s’autorise tout et ne se refuse rien. Enjambant la dimension pulp d’un certain Quentin Tarantino, ou sublimant le soft porn très plaisant par les créatures qui la parsèment, les scénaristes semblent évoquer une sorte de récit malade, presque aliénant. Chacun des individus paraît ne pouvoir que s’exprimer par une violence viscérale, jusqu’au-boutiste, sorte d’ultimatum personnel qu’il confine au fond de lui, jusqu’à l’explosion. Banshee se compose aussi de toute une galerie de personnages génialement atypiques, où anti-héros, criminels, victimes et policiers intervertissent les rôles plus qu’à leur tour. D’ailleurs, rarement une série n’aura généré un tel tableau de « gueules » aussi incroyables, aussi dérangeantes et aussi charismatiques. Un casting d’orfèvre, composé en grande partie d’inconnus, dirigé d’ailleurs de manière impeccable, sur lesquels nous ne manquerons pas de revenir…
Derrière son titre somme toute un peu falot, Banshee cache un vrai concept jubilatoire, transcendé par une liberté de ton absolue. La série bénéficie d’une grande richesse au vu du nombre de ses qualités artistiques. Que ce soit sur sa plastique formelle, son casting ahurissant, sa badasserie sans nom ou sa caractérisation aux petits oignons, la série de Jonathan Tropper et David Schickler peut bomber le torse. Sa carrure n’a rien à envier à tant d’autres, tant elle en impose. Nous oserions même dire qu’elle pourrait largement enseigner beaucoup de choses à ses congénères. Voilà une splendide série, sans aucune concession, fichtrement viscéral et d’une gigantesque générosité pour le téléspectateur. Alors certes, Banshee va nous quitter et nous la regrettons déjà. C’est pour cela que nous reviendrons à son sujet chaque semaine durant sa diffusion afin de lui offrir la haie d’honneur qu’elle mérite et que l’on parle enfin d’elle comme il se doit. So long, Banshee…
Pour terminer cet article, je vous invite à découvrir les web séries de Banshee, intitulées Banshee Origins. Chacune d’entre elles vous permettra de développer un peu plus la caractérisation des personnages. Il vous suffit d’aller par là.
Banshee – Cinemax / Canal+ Séries
Écrite par : David Schickler, Jonathan Tropper
Réalisée par : Greg Yaitanes, S.J. Clarkson, Miguel Sapochnik, Dean White
Producteurs exécutifs : Greg Yaitanes, Alan Ball, Peter Macdissi, David Schickler, Jonathan Tropper
Avec Antony Starr, Ivana Miličević, Ulrich Thomsen, Ben Cross, Frankie Faison, Hoon Lee, Trieste Kelly Dunn, Ryann Shane…
Je n’aurais pas dit mieux…..
D’ailleurs, Kurt Bunker est pour moi un des meilleurs perssonage de la série (et incarner PARFAITEMENT par Tom Pelhery)!
Une série autour de lui serait génial ^^.
En tout cas. La saison 3 terminé… De façon grandiose si je puis me permettre avec une nouvelle intrigue et qui m’as plus marqué que la fin de l’histoire du Colonel Stowe et ça bande de joyeux copains, c’est Bunker ! Voilà, Bunker un personnage assez complexe qui j’ai trouvé excellent au cours de cette épisode et je pense aura un grand futur un peu comme Lotus maintenant.. Donc nous aurons Bunker & sont frère, Job à sauver ( d’ou le fait du changement de lieu de la prochaine saison ! ) Kaï Proctor back to buisness et en forme !
Mon dieu que ça risque d’être long a attendre …
Un petit adieu au personnage qui est mort aujourd’hui & qui commençais à me sortir par le nez… Même si j’avoue il a l’air plutôt badass dans cette épisode et bien je suis content qu’il ne soit plus là !
Les amis plus qu’un ans a attendre cette série qui ce bonifie de saison en saison autant niveau scénario, qu’autant dans le jeu des acteurs qui certains sont vraiment très très bon ( Bunker est vraiment LA révélation de la saison je trouve et j’espère vraiment que sont personnage sera travaillé comme il se doit ! )
Les créateurs nous ont promis de boucler la série de façon grandiose… J’espère que ce sera le cas. J’ai passé de très très bons moments avec les 3 premières saisons qui ont été bien généreuses en action pure, rebondissements et personnages tordus. Vive Banshee !