On a lu… Barracuda (T.05) de Jean Dufaux et Jérémy

Note de l'auteur

L’histoire : À la suite du tome 4, Raffy est emprisonné par Fine Flamme, la prostituée dont il a brisé le cœur. Puerto Blanco, envahie par les espagnols de La Loya. Sur une île voisine, Dona Maria, Emilio, Goudron et Jean Coupe-Droit soignent Madame Si-Non, récupérée sur le Barracuda qui voguait à la dérive. L’équipage entier a été décimé par le mal des eaux profondes, son capitaine, seul survivant et détenteur du célèbre diamant du Kashar, prisonnier d’une tribu cannibale.

Mon avis : En avant la flibuste ! Les intrigues politiques, les quêtes de pouvoirs se mêlent à des scènes de bagarres de hautes volées. Barracuda, c’est, selon la volonté de son auteur, une histoire de pirates, vue par ceux qui sont restés à quai. Alors, certes, nous partons sur des histoires avec personnages types, indigènes cannibales, inquisition extrémiste, amoureux transis et promesses à tenir.

Mais nous sommes facilement happés par cette histoire de diamant maudit, qui a transformé à jamais la vie de Maria, vendue comme épouse et esclave adolescente, Emilio, obligé de s’habiller comme une femme et de cacher son genre pour survivre, Raffy, qui n’a pu suivre son père sur les mers. Dans cet avant-dernier volume, la guerre contre les Espagnols se met en place. Les secrets de Jean Coupe-Droit, la maîtresse du mystérieux Faucon Rouge remontent petit-à-petit à la surface et la tension est à son comble.

Le trait de Jérémy rend hommage à une certain idée de la piraterie, guenilles à la pirate des Caraïbes, saleté de la vermine et combats à l’épée. Les malédictions et la sorcellerie existent, les promesses sont éternelles et l’honneur plus flottant. On aime retrouver ces personnages, et leurs aventures, dans une atmosphère lourde et humide, de tempêtes et de sable. Si parfois le rythme des albums précédents pouvait laisser à désirer, avec de longs moments de flottement et une accélération subite, celui-là est bien plus équilibré, grâce peut-être à un récit qui se joue sur deux endroits à la fois.

Si vous aimez : Les combats de cape et d’épée, les beaux pirates et les femmes de caractère.

Autour de la BD : Comme pour le volume précédent, Dargaud organise un concours, qui permettra au vainqueur de figurer dans le volume 6 de Barracuda. 

En accompagnement : Un verre de rhum arrangé, bien entendu. Et la musique de Pirates des Caraïbes.

Extrait : « -Rares sont les personnes qui échouent sur les îles ignorées même des cartes maritimes. Qu’est-ce qui vous amène ?
-Nous… Nous sommes à la recherche du capitaine à qui appartient le navire échoué dans la crique…
-Ah ! Vous voulez parler de Blackdog, cette vieille canaille !…
– !!?
– La tribu des Moori l’a recueilli. Autant vous prévenir, ce sont des cannibales. Ils mangent de la chair humaine. »

Sortie : le 5 juin, éditions Dargaud, 54 pages, 13,99 euros.

Ouvrage lu en version numérique.