Battleborn : Guardians of the Galaxy

Battleborn : Guardians of the Galaxy

Note de l'auteur

Disponible depuis le mois de mai, Battleborn a injustement souffert de la comparaison avec Overwatch. Malgré les apparences, le dernier jeu de Gearbox est clairement différent du shooter compétitif de Blizzard. Mais, avant de rentrer dans le vif du sujet, il faut savoir que le studio américain possède une griffe bien particulière, celle de mélanger avec brio les genres du jeu vidéo. Brothers in Arms, premier projet du studio, combinait déjà FPS (First Person Shooter) et tactique, tandis que les très appréciés Borderlands avaient réussi haut la main le pari d’incorporer des éléments Hack’n Slash à la Diablo dans des FPS complètement déjantés. Pour Battleborn, c’est au tour du très en vogue MOBA (League of Legends, Dota 2) de fusionner avec un Hero Shooter en FPS. Pour le meilleur ou pour le pire ?

Gorillaz rencontre Guardians of the Galaxy

20160519004426_1Moins mature que Borderlands, l’univers de Battleborn m’a souvent donné l’impression de jouer à un cartoon de Guardians of the Galaxy. On retrouve le même type d’humour décalé, mais aussi le même esprit que le comics, c’est-à-dire protéger la galaxie ou ce qu’il en reste contre un grand vilain. Dans le jeu, vous êtes dans la peau d’un des nombreux Battleborn, des soldats d’élite envoyés par chaque race de l’univers dans un effort commun pour mettre un terme aux sombres desseins de Lothar Rendain et l’Empire Varelsi. Comme on pouvait s’y attendre de la part de Gearbox, Battleborn ne se prend pas du tout au sérieux et nous balance sans cesse des blagues à travers des dialogues croustillants et un casting de héros haut en couleur. Certains aimeront, d’autres n’accrocheront pas du tout à ce style un peu foufou qui se dégage du jeu.

 

Space Fantasy sous stéroïdes

20160519020311_1Niveau gameplay Battleborn est avant tout un arcade Hero Shooter comme Overwatch ou bien le futur Quake Arena. Le joueur a le choix entre pas moins de trente héros (vingt-cinq au lancement du jeu) avec des caractéristiques et habilités uniques. Durant les parties, que ce soient les missions scénarisées en PVE (Player versus Environment) ou le multijoueur en PVP (Player versus Player), on se retrouve toujours dans une équipe de cinq, d’où l’importance d’une bonne composition à la manière d’un League of Legends ou d’un Dota. Chaque joueur a son rôle (tank, assassin, soigneur, etc.) et doit mettre en avant le Team Play s’il espère gagner. Le premier problème qui se pose avec Battleborn est le souci de l’équilibrage entre les personnages. En effet, tous n’ont pas vraiment la même utilité, et on se retrouve assez souvent avec des compositions similaires malgré le nombre de héros disponibles.

2Le mode « solo et coop » ressemble énormément à du MMO en PVE avec son lot de donjons et de boss gigantesques (les fameuses « instances »). Enchaîner les maps en éliminant des hordes d’ennemis avec ses compagnons est au début jouissif. Malheureusement, après un certain moment, le concept finit par se répéter et par lasser le joueur, la faute à un contenu un peu faible et une histoire trop en retrait. Au final le mode solo/coop est parfait pour tout d’abord débloquer les nombreux héros, mais surtout pour s’entraîner et se familiariser avec les compétences de ses personnages préférés. Pour un jeu qui se tourne avant tout vers le multijoueur PVP, Battleborn propose un mode solo/coop plutôt sympathique.

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20160519150049_1Chaotique, anarchique et fun

Pour ce qui est du multijoueur compétitif, Battleborn propose trois modes : Conquête, Fusion et Incursion. Le premier est un simple « capture et défense de points en équipes », classique, mais efficace. Les deux autres sont plus intéressants puisqu’ils utilisent les fameux codes du genre MOBA (Multiplayer online battle arena). Le mode Fusion consiste à escorter des minions au centre de la map où ils sont ensuite tués par un incinérateur (ne cherchez pas à comprendre), l’équipe qui aura sacrifié le plus de sbires gagne la partie. En plus d’escorter ses minions, chaque équipe va donc essayer d’éliminer les sbires adverses avant qu’ils n’atteignent l’incinérateur. Le résultat est un mode très intéressant qui demande un team play efficace.

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20160519142726_1Incursion se révèle être plus proche d’un MOBA classique avec pour objectif de détruire la base adverse grâce à la progression des minions. Est-ce que la recette marche ? Oui et non. Battleborn est fun, cela ne fait aucun doute. Mais le dernier bébé de Gearbox est également trop souvent chaotique. Jouer à un MOBA avec une vue en FPS peut vite s’avérer brouillon et illisible à l’écran. Si League of Legends et Heroes of the Storm se jouent avec une caméra en vue du dessus à la manière d’un RTS (Real-time strategy), c’est pour une bonne raison. Cela permet d’anticiper les mouvements de son adversaire, mais aussi de planifier une stratégie. Dans Battleborn, l’action frénétique se fait donc souvent au détriment du côté tactique des MOBA.

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 Sous-estimé et mal aimé

Développé sous le désormais vieillot Unreal Engine 3, le jeu a une réalisation technique plutôt moyenne, voire au mieux correct. La direction artistique avec l’effet cartoon des années 80 est sympathique, mais loin d’atteindre le niveau d’un Borderlands avec son magnifique Cell Shading. Quid de la partie audio ? Eh bien la musique du jeu est légèrement en dessous par rapport à ce à quoi nous avait habitué Gearbox, mais reste néanmoins de bonne qualité. Le doublage (en version originale) est globalement de bonne facture même si les acteurs en font parfois un peu trop pour essayer de coller à l’ambiance déjantée du titre.

Battleborn est un bon jeu, complet et fun, surtout entre amis. Malheureusement, il traîne sa fausse réputation de clone d’Overwatch et a du mal à se constituer une fan base, indispensable à tout jeu multijoueur. Et c’est bien dommage, parce que le dernier titre de Gearbox est bourré de qualités et de bonnes idées qui ne demandent qu’à être exploitées par les joueurs. En plus d’avoir un multijoueur compétitif avec des éléments de MOBA, Battleborn se permet même d’avoir une campagne solo/coop courte (environ sept heures), mais intense. Certes, le jeu n’est pas exempt de défauts, et au prix de vente actuel (60 €) il faut vraiment que vous aimiez les FPS arcade ET les MOBA pour apprécier l’expérience. Pour les autres et en attendant Borderlands 3, je le conseille une fois qu’il sera descendu en dessous de la barre des 20 €, voire carrément passé en Free-to-play.

Battleborn

Développeur : Gearbox Software
Éditeur : 2k
Prix : 60 €

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