
BEST-OF : Premieres Amours
Bonjour à tous ! On commence les hostilités estivales avec un récapitulatif d’une rubrique aujourd’hui disparue (snif…), « Premières Amours », qui avait pour ambition de vous décortiquer des pilotes de grandes séries. Avec cette chronique, vous pourrez revoir ces articles, ou les découvrir (il paraît qu’on publie beaucoup, vous les avez peut-être loupés, du coup). Bonne lecture !
Murder One, roman noir en gros plan (par Nicolas Robert)
« Dès le pilote, Murder One dessine les contours d’un univers foisonnant sans pour autant noyer le téléspectateur sous les infos. Dès le départ, on sent, on sait, qu’on est face à une grande série.
À toutes ces considérations de fond s’ajoute une maîtrise de la forme assez remarquable. À sa sortie (1995), on a souvent décrit la série comme une brillante adaptation télévisuelle de l’univers du roman noir. Ce qui est tout à fait juste. Mais c’est aussi et surtout un exercice assez bluffant sur la question du point de vue. »
The Larry Sanders Show, entre réalité et fiction (par Dominique Montay)
« D’abord un écran noir et la voix d’Hank Kingsley (Jeffrey Tambor), douce, chaude, posée. Un laïus systématique qu’il lance aux spectateurs dans la tribune du Larry Sanders Show. Amusant, volubile, aimé du public, Hank n’est pourtant qu’un faire-valoir, le « sidekick » de la star, celui qui va faire rire la salle : Larry Sanders. Il déboule après un générique très 90’s, balançant son monologue. Du talk-show US pur jus. Ah tiens, une vanne sur Clinton. Tout est filmé en vidéo jusqu’à la rupture. Le recul. On passe en pellicule, on voit les caméras, l’équipe, son producteur Artie (Rip Torn), Larry est loin. Non, vous, téléspectateur, n’assistez pas à un talk show de plus, comme le Late Show with David Letterman. Le Larry Sanders Show est une série qui parle d’un talk-show. De ses enregistrements en public. De ses coulisses. De ce que personne ne vous montre habituellement. »
New York 911, flics et pompiers à l’heure de pointe (par Nicolas Robert)
« Très efficace parce qu’en 42 minutes, le job est fait et très bien fait. En quatre actes, Wells et Bernero, qui collaborent pour la seconde fois ensemble après l’échec de Trinity (série inédite chez nous, avec Tate Donovan, John Spencer et Charlotte Ross au générique), esquissent le portrait de 10 personnages : quatre flics (Sullivan, Davis, Yokas et Boscorelli), cinq secouristes (Doc, Carlos, Kim, Bobby et Jerry) et un pompier (Jimmy Doherty)… tout en sachant que l’un d’eux ne fera pas long feu. Alors que les événements s’enchaînent, les deux créateurs ne perdent jamais de vue l’objectif de poser des personnages. C’est fait de façon furtive mais cohérente. »
Homicide, l’anti-NYPD Blue (par Philippe Guedj)
« Homicide, c’est une série 100 % policière “classique” (meurtres/enquêtes/interrogatoires/arrestations), qui va aussi s’attarder sur le jardin privé de ses héros mais qui, à l’intérieur de ce format, va faire exploser presque toutes les règles du genre. Le résultat, magnifique, passionnant, fait d’Homicide une œuvre capitale dans l’histoire de la télévision. Le chaînon manquant entre Hill Street Blues et The Wire , une œuvre au croisement de l’écriture sérielle et littéraire, dont la quasi absence dans le “bruit médiatique” des séries, encore aujourd’hui, relève d’une scandaleuse injustice. »
Alias, la reine du cliffhanger (par Dominique Montay)
« Alias a toujours été une œuvre en mouvement, rarement ancrée dans une formule (pour des raisons d’audiences, majoritairement). Le pilote ne dit en rien comment la série va être construite ensuite, et fonctionne quasiment comme une histoire bouclée. Il n’annonce pas l’aspect ultra-feuilletonnant de la suite de la saison 1 (avec ses enquêtes bouclées qui commençaient dans un épisode, puis se terminaient dans le suivant). »