BEST-OF : Rétro Lucio Fulci

BEST-OF : Rétro Lucio Fulci


Entre décembre et janvier, je vous proposais une rétro centrée sur cinq films du « Parrain du gore » : le grand Lucio Fulci.
Metteur en scène durant la seconde partie de sa carrière de films fantastiques présentant une violence extrêmement graphique, Fulci est principalement connu pour avoir la main lourde sur les gros plans crados.

Pourtant il serait bien réducteur de limiter la carrière de ce grand monsieur à un tas de tripailles harmonieusement répandues sur le sol ou à des explosions de boîtes crâniennes bien cadrées. Non, Fulci était incontestablement un véritable artiste versatile et s’est essayé depuis les années 50 à de nombreux genres avec plus au moins de succès, mais toujours avec une grande liberté de ton et un réel savoir-faire en matière de mise en scène. J’ai donc humblement essayé dans cette rétro de passer en revue une sélection de cinq œuvres de ce grand artisan parfois mal connu et souvent déconsidéré qui nous a quittés le 16 mars 1996.

 

La Longue Nuit de l’exorcisme (1972)

« Troisième incursion de Fulci dans le genre typiquement transalpin du Giallo après Perversion Story (Sull’Altra) en 1969 et Carole (Una lucertola con la pelle di donna) en 1971, La longue nuit de l’exorcisme (Non si sevizia un paperino) est l’un de ses films les plus intelligents et aboutis. Injustement conspué à sa sortie et encore sous-estimé de nos jours, il préfigure pourtant les thématiques qui jalonneront la carrière du maître et propose une expérience subversive s’affranchissant des carcans formels imposés par le genre pour dépasser le simple exercice de style. »

4 de l’apocalypse (1975)

« Film singulier empreint de mysticisme, 4 de l’apocalypse propose une relecture sombre et pessimiste du grand ouest américain. Loin des clichés usés jusqu’à la corde, Fulci livre une expérience contemplative et sans concession, plus proche du road movie psychédélique New Age que du western spaghetti classique. »

L’Enfer des zombies (1979)

« Délaissant l’angle politique et social développé par Romero dans Zombie, Fulci explore les origines vaudous du mythe et propose un film excessif et roboratif. Une œuvre nihiliste, maîtrisée de bout en bout qui redéfinira pour les années à venir les limites de la violence graphique et vaudra au petit maître italien le surnom mérité de Godfather of Gore. »

Frayeurs (1980)

« Influencé par les nouvelles de l’écrivain américain H. P. Lovecraft, Lucio Fulci livre avec Frayeurs un film audacieux et maîtrisé. Poème macabre parsemé d’éclats de violence toujours plus excessifs, le métrage présente un univers oppressant d’inspiration gothique confirmant, s’il en était besoin, le goût du réalisateur italien pour les ambiances paranoïaques empreintes de pessimisme. Pinacle de sa maîtrise stylistique, cette œuvre riche impose une vision décomplexée, enfin libérée des contraintes narratives traditionnelles pour élever le travail du maître vers les sommets du cinéma d’horreur des années 80. »

L’au-delà (1981)

« Aboutissement artistique et thématique de vingt-deux ans de carrière, L’au-delà est un admirable concentré maîtrisé de toutes les préoccupations du maestro. Mêlant répulsion et fascination, cette œuvre éminemment personnelle représente une certaine perfection « Fulcienne » entre épure narrative et complexité visuelle. Un film testament avant l’heure, témoin des phobies profondes de son auteur et apothéose artistique démontrant le savoir-faire incroyable d’un artisan passé maître dans son domaine. »

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