
Better Call Saul (S1), le test du DVD
Vous connaissez peut-être Saul Goodman, étrange avocat qui rôde dans la série Breaking Bad ? Saviez-vous qu’avant d’être Saul, il s’appelait Jimmy McGill ? Non ? À l’occasion de la sortie de la saison 2, retour sur les DVD de la première saison.
La série : 4.5/6
Il faut d’abord avouer que je fais partie des cinéphiles qui ne connaissent absolument pas Breaking Bad. Oui, oui, ça existe. Je suis complètement passée à côté du sujet à l’époque. Donc notre grand rédac’ chef série à tous, Guillaume, a décidé qu’il était opportun que je donne sa chance à Saul Goodman, et à son histoire avant la série qui l’a rendu célèbre. Dans Better Call Saul, nous sommes donc face à Jimmy McGill, avant sa rencontre avec Walter White. Alors, de facto, j’ai raté tous les easter eggs, les clins d’œil, et ne connaissais aucun des personnages types : « Hey, regarde, tu le connais ? Il est dans Breaking baaaaad ! ».
Mais, alors, est-ce que ça marche quand même ? Hé bien, oui ! Déjà, parce que le personnage de Jimmy McGill, jeune et nouveau avocat, est passionnant de pseudo-idéaliste, tiraillé entre une certaine vision de la loi et sa transformation d’épisode en épisode en « Slipping Jimmy », notre avocat véreux, apparemment bien connu dans un autre univers, interprété par un Bob Odenkirk, monumental et très bien entouré. Parmi les seconds rôles les plus intéressants, notons Jonathan Banks, dans le rôle de Mike Ehrmantraut, qui non seulement a une gueule, mais montre comment jouer tout en retenue face à l’hystérie théâtrale de Jimmy. Howard Hamlin, interprété par Patrick Fabian est parfait dans la tête à claque/nemesis personnelle de notre anti-héros, parfait golden boy (qui fait très étrangement penser à Harvey Dent dans The Dark Knight, version pré-Joker), tandis qu’on ne sait toujours pas sur quel pied danser avec Kim, amie ou amoureuse jouée par Rhea Seehorn.
Seul défaut, l’absence de personnages féminins forts pour le moment, dans un monde où pourtant, elles pourraient être légions. Seule Kim travaille pour la firme HHM. Jimmy a un frère qui a une place importante dans sa vie et est atteint de sensibilité aux ondes électromagnétiques. Bref, l’univers des rôles importants est envahi de chromosomes Y. Cela reste une bonne série, mais c’est juste dommage.
Better Call Saul, ce sont 10 épisodes, un de 60 minutes et les autres de 45 minutes, diffusés en France sur Netflix, et aux États-Unis sur AMC.
Synopsis : La série se passe six ans avant les événements de Breaking Bad. Jimmy McGill est un avocat sans grand succès, qui a bien du mal à se verser un salaire en tant que commis d’office. Il va donc tenter de petites arnaques pour récupérer des cas plus intéressants… tout en s’occupant de son frère malade, avocat dans une grande firme, et en se prenant la tête régulièrement avec le responsable du parking du palais de justice.
Son : 3/6
Si on parle en termes de qualité, pas de soucis, c’est bien là. J’ajouterai même que les bruitages peuvent être particulièrement dérangeant, mais dans certains cas seulement (genre, le bruit d’une jambe cassée). Après, l’identité auditive de la série passe avant tout par la voix et le ton de Bob Odenkirk. Mais bon, nous ne sommes point là dans une série musicale, même si son identité est quand même bien marquée, à base de folk et de classiques bien ricains. Ça sent l’ouest sauvage, ça sent Albuquerque !
J’en prendrai pour un dollar ? 4/6
Excellente histoire, très bon casting, une série qui se vaut à elle toute seule, aucun souci. Il n’est pas nécessaire donc d’avoir regardé Breaking Bad pour apprécier pleinement Better Call Saul, qui a le mérite de nous faire rire, tout en gardant un propos bien sombre par moment. La photo et les couleurs sont en parfait équilibre, du jaune brûlant du désert, à l’obscure atmosphère étouffée de l’appartement de Chuck, sans compter un petit côté Pushing daisies : en effet, Jimmy vit… dans un salon de manucure chinois. De quoi supporter par contre le manque de bonus qui se consacrent uniquement aux commentaires des épisodes (perso, c’est très rarement ma came).
Audio : Anglais (Dolby Digital 5.1), Français (Dolby Digital 5.1), Espagnol (Dolby Digital 5.1)
Sous-titres : Espagnol, Français, Anglais, Néerlandais, Arabe
25 euros version DVD
27,90 euros version Blu-ray
(La critique des deux premiers épisodes de la série par Philippe Guedj, c’est par là)
BETTER CALL SAUL créé par Vince Gilligan et Peter Gould. Pilote de 60 minutes et 9 épisodes de 45 minutes. Avec Bob Odenkirk, Patrick Fabian, Rhea Seehorn, Michael McKean. Sortie DVD, BRD le 18 novembre 2015
Dispo en 4K sur Netflix, donc sans bonus à part les commentaires audio le coffret fait superflu.