Beyond Two Souls : une histoire, deux âmes

Beyond Two Souls : une histoire, deux âmes

Note de l'auteur

Quatrième et dernier jeu en date du studio Quantic Dream, Beyond Two Souls succède à un Heavy Rain qui en avait laissé beaucoup sur leur faim. Pour ma part, nullement rancunier, je signe pour tester cette nouvelle production de David Cage. Convaincu par la phrase sortie tout droit du livret d’un célèbre revendeur jeux vidéo affirmant que celui-ci était « quatre fois plus gros que Heavy Rain« , je me laisse à imaginer les possibilités de la motion capture 3 ans après le jeu du tueur aux origamis. C’est ainsi que je me lance dans l’aventure …

Tout d’abord un brin d’histoire :

Le joueur incarne Jodie, une jeune femme « liée » à Aiden, une entité venue d’un monde parallèle au nôtre. Ils vivent en symbiose, partageant le même corps et échangeant via la télépathie (Jodie ressent les peurs mais aussi les pensées d’Aiden… et inversement).
Comme mentionné dés le début, Jodie décide de raconter ce qu’elle a vécu, depuis aussi loin que va sa mémoire. Ses souvenirs arrivent désordonnés, divisés en chapitres. Une fois arrivé à la fin, on a toutes les clés pour reconstituer l’ensemble de l’histoire dans l’ordre que l’on souhaite. Les souvenirs revenants au fur et à mesure, le récit s’en trouve déroutant sauf si la véritable finalité du jeu est justement la construction de cette histoire…

Le jeu passe par différents niveaux chronologiques entre passé lointain et passé récent. L’ensemble des séquences de jeu sont entrecoupées de visions donnant des indications sur les différents lieux (comme par exemple le cimetière navajo).

L’histoire respecte bien l’aspect humain du personnage. Le récit parcourt les souvenirs de Jodie depuis ses 5 ans (à noter qu’il est très difficile de se souvenir de son passé avant cet âge). La période autour de ses 5 ans est relatée par les personnes de son entourage (Aiden, Nathan, ses parents etc…) . L’histoire regroupe tout un ensemble de croyances. On passe des Navajo avec les esprits, aux mayas avec les notions d’inframonde, le tout sur fond de recherche scientifique.

Jodie

Jodie au cours d’une de ses missions

Un jeu sans gameplay ?

Au risque de décevoir ceux qui pensaient avoir affaire à un film, je le dis tout de suite : il s’agit effectivement d’un jeu avec assez peu d’interactions… Rien à voir avec un Assassin’s Creed ou encore un Fable. Le gameplay est simple : on avance, on regarde, une touche pour effectuer l’ensemble des actions, une autre pour passer de Aiden à Jodie, puis dans les phases de choix croix/triangle/carré/rond (des manettes de PS3 ) pour l’ensemble des possibilités proposées. Certaines scènes interminables sont à mourir d’ennui et, après réflexion, n’apportent que peu d’éléments au scénario lui-même. Certains passages se jouent très rapidement et paraissent sans aucun intérêt. En apparence. Car on ne connait pas l’impact de nos choix sur la suite. Certains modifient légèrement le scénario tandis que d’autre sont pure décoration (comme le fait de mentir ou dire la vérité).
En gros, on est parfois acteur de l’action et d’autres fois spectateur, ce qui nous permet au moins de savourer des cinématiques… Mais attention, ne lâchez jamais la manette sous peine de louper une action de dernière seconde.

Un choix ???? appuyez vite  sur une touche

Une ambiance sonore et multimédia digne d’un film ?

La bande-son est exceptionnelle, vraiment à la hauteur de son créateur (Hans Zimmer), un OST à base de mélodie au piano et au violon. Coté graphisme, rien à redire sur l’aspect des visages, de la gestuelle et les expressions des acteurs sont parfaitement reproduits (même si par moment, Ellen Page n’est pas forcément à son avantage). Petit bémol pour les paysages, dont certains décors sont imprécis. L’herbe, notamment dans le désert, est mal rendue et certains objets est mal modélisés. Sans ces quelques points noirs, le jeu aurait pu être graphiquement parfait.
Pour finir sur une note musicale, voici le thème de Jodie : B2S – Jodie Theme (youtube)

Conclusion

Selon moi, Beyond Two Souls est un jeu poignant produisant beaucoup d’émotion, même si Jodie pleure beaucoup trop et parfois sans raison. L’ambiance sonore est exceptionnelle et participe pour beaucoup à l’ambiance. Après un Heavy Rain, Beyond : Two Souls m’a convaincu. Tellement convaincu que par curiosité, me voilà reparti pour le finir à 100% avec l’ensemble des 23 fins possibles (oui oui 23 en comptant les 5  fins et leurs différentes variantes).

Beyond: Two Souls possède une âme et véhicule beaucoup d’émotions. L’ensemble forme un tout cohérent et même si parfois on remarque des faux raccords ou encore des passages mal dessinés, je n’en reste pas moins convaincu. Ce jeu, parce qu’il s’agit bien d’un jeu et non d’un film, possède tout un univers bien spécifique. Vivement le prochain titre de Quantic Dream (un petit B2S II ???? ).

 

Mon bilan de joueur : 

Ce que j’ai le plus apprécié dans ce jeu ? L’aspect jouabilité à deux. On peut avec une seconde manette jouer Aiden même si cette possibilité est cependant mal exploitée. Sans partir sur un jeu avec un écran scindé, on aurait pu avoir la présence de deux personnages en vue ce qui aurait permis ainsi d’avoir les deux protagonistes à l’écran sans pour autant se gêner. Le monde permet une relative liberté notamment lors de la mission d’assassinat. Dans d’autres, la liberté est très limitée ce qui est frustrant (le désert avec le cheval). Certains passages essentiels pour faire une transition sont longs et ennuyeux sans parler des jeux de caméra gênants. Celle-ci passe d’un point de vue à l’autre sans raison pour nous montrer un aspect de la scène bien précis.

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