Bilan à mi-saison : Go On

Bilan à mi-saison : Go On

Note de l'auteur

Matthew Perry est Ryan King, en chair et en carton pâte. Photo Universal

Matthew Perry est-il en passe de réussir son retour télé ? Dans le costume d’un animateur radio qui essaie de surmonter un deuil, il est plus souvent attachant que drôle. Paradoxe pour une sitcom qui cherche encore la bonne formule, mais dont l’univers possède un charme particulier.

Pour ceux qui n’ont pas suivi

Vedette d’une émission sportive à la radio, Ryan King (Perry) partage sa vie entre son bureau et des séances de thérapie de groupe. Veuf depuis quelques mois, il essaie de surmonter la perte de sa femme en avançant étape par étape. Et la seule façon qu’il a d’y parvenir, c’est d’échanger avec des gens que la vie a encore plus cabossés que lui.

Ce qu’on avait pensé du pilote

Le lancement de Go On laissait une impression assez mitigée. D’un côté, il montrait que cette histoire de thérapie possédait une certaine capacité à émouvoir – ce qui est souvent essentiel pour faire rire : on ne se marre jamais mieux que lorsque le ou les dilemmes du héros sont crédibles. De l’autre, on souriait plus que l’on ne riait. Il faut dire qu’il y avait beaucoup de personnages et que Perry était pas mal en mode Chandler Bing…

Julie White (Anne) et Brett Gelman (Mr. K.) dans « Any Given Birthday ». Photo NBC / Justin Lubin

L’évolution de la série

Globalement, Go On est restée fidèle à son pilote. Et c’est ce qui fait que, jusqu’ici, la sitcom a du mal à totalement convaincre. Elle est bien fichue, son héros n’est jamais plus intéressant que lorsqu’il est confronté au décès de son épouse… mais on a toujours l’impression que la série pourrait être franchement plus drôle.

Peut-être parce que King et ses névroses sont souvent utilisées d’une seule et même façon : transformer Perry en machine à répliques/vannes. Ce qu’il sait faire depuis un peu plus de 18 ans avec le lancement de Friends. Or, cela ne sert pas toujours le développement de son personnage.

A côté de ça, Go On possède beaucoup de protagonistes… et je trouve qu’ils ont du mal à exister indépendamment. Le choix d’alterner intrigues de bureau et séance de thérapie n’aide pas beaucoup pour cela. Dommage : on a l’impression d’être face à un très bon ensemble show potentiel qui s’obstine à tout faire passer à travers son héros. La preuve, c’est que la plupart des intrigues secondaires sans Matthew Perry sont assez décevantes.

Il y a sans doute mieux à faire. Et peut-être que le jour où Silveri resserrera un poil sa distribution, creusera davantage les personnalités des uns et des autres, on aura une pure série. Et même des épisodes avec très peu de Matthew Perry (1).

Carrie, l’assistante de Ryan (Allison Miller). Photo Universal

Les Plus et les Moins

(+) Tout ce qui tourne autour de Ryan King et de la perte de sa femme. Le travail de deuil et tout ce qui s’y rattache. Tout ça et les apparitions du fantôme de la disparue.

(+) Les personnages d’Anne, l’avocate lesbienne revêche, et de Carrie, l’assistante de Ryan. Dans des genres très différents (et surtout dans l’épisode Goooooooall Doll !!!, pour la seconde), elles apportent vraiment quelque chose à l’univers de la série.

(+) Les guest stars : Lauren Graham était vraiment bien dans Dinner Takes All (1.09). On attend de voir ce que nous réserve Courteney Cox.

(-) Le manque d’aspérités du personnages de Ryan King. Certes, on n’est pas dans le ratage à la Mr Sunshine, mais si le héros de Go On possédait au moins une caractéristique que ne pourrait jamais avoir Chandler Bing, ce serait un peu l’occasion de « tuer la bête ».

(-) John Cho et son personnage de Steven. On a du mal à comprendre pourquoi Ryan et lui sont si proches que ça. Et c’est regrettable.

Ryan King, un homme qui a du chat. Photo Universal

(-) La multiplicité des personnages. S’ils n’apparaissent pas tous dans tous les épisodes, on a trop souvent l’impression qu’ils servent de passe-plat. Problème : ça se voit.

Le meilleur épisode

Normalement, ce bilan devrait couvrir les épisodes 1 à 13. Mais le numéro 14, Comeback Player of the Year, avec Piper Perabo en vedette, une vraie intrigue stupide pour Mr. K. et du AC/DC dans la bande son, est vraiment bon. Alors on choisira celui-là. Avec Any Given Birthday, l’épisode 7.

La série, elle, mérite 2,5 planètes rouges sur cinq. Mais comme on ne peut donner que 2 ou 3, on va dire 3. En signe d’encouragement. Mais si rien ne bouge significativement, elle se ramassera un 2 en fin de saison.

(1) : Je ne veux pas me débarrasser de lui : je pense juste que si on privilégiait la quantité à la qualité, ce serait mieux. Surtout avec autant de personnages.

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