Brass: Lancashire : le retour d’un grand classique

Brass: Lancashire : le retour d’un grand classique

Note de l'auteur

Je l’avoue, je guettais la sortie de la nouvelle édition de Brass avec le plus grand intérêt, ma principale hésitation quant à son achat n’étant due qu’à la récente acquisition de deux autres jeux de stratégie pas encore étrennés (The Gallerist et Root si vous êtes curieux). Aussi, quand FunForge m’a proposé d’en faire le test, je n’ai pas hésité un instant. Et j’ai vraiment bien fait !

Plus beau, plus performant, en un mot, le meilleur ! ©

Brass: Lancashire est un jeu de stratégie économique dans lequel les joueurs incarnent des entrepreneurs concurrents tentent de s’imposer dans le Lancashire durant la révolution industrielle. Pour cela, ils doivent développer et construire des industries et réseaux de transport afin de répondre à la demande de fer, de charbon et de coton.

Brass: Lancashire est en fait la réédition de Brass, jeu sorti en 2007 déjà largement acclamé par la critique. En 2018, Roxley lança sur Kickstarter une réédition du jeu. Brass devenait sous de nouveaux atours de toute beauté Brass: Lancashire et se voyait accompagné d’une suite, Brass: Birmingham qui reprenait le même concept, mais dans une nouvelle région d’Angleterre et avec de nouvelles possibilités en termes de mécaniques et d’industries à développer.

Ce sont ces deux jeux que FunForge traduit et édite désormais en France en partenariat avec Roxley et on ne peut vraiment que s’en satisfaire puisque ces deux jeux sont des merveilles en plus d’être magnifiques. On va faire simple : ils sont tous les deux dans le Top 20 des meilleurs jeux de société mondiaux toutes catégories confondues sur BoardGamesGeek (LE Site de référence) et ce n’est pas un hasard. Si vous aimez les jeux de stratégie aux mécaniques aussi bien huilées qu’ingénieuses, vous vous devez d’en avoir au moins un des deux dans votre ludothèque !

Voilà, merci et à la prochaine ! #micdrop


Ah, vous aimeriez quand même en savoir plus ? Bon ok… #lookforthef..mic

Parlons mécanique !

Une fois le matériel installé, chaque joueur dispose d’un plateau personnel où sont disposées les industries qu’il va pouvoir construire : ports, chantiers navals, filatures de coton, usines sidérurgiques et mines de charbon. Leur niveau de développement technologique va croissant (de 1 à 4) mais il faudra placer les tuiles de bas niveau en les construisant (ou s’en débarrasser via l’action développement technologique) pour accéder à celles de niveau supérieur.

Le plateau central où seront construites ces industries représente une carte du Lancashire durant sa révolution industrielle. Les villes présentes peuvent accueillir uniquement certains types d’industrie et il faudra également construire des liaisons entre elles pour faire circuler les matières premières nécessaires aux constructions et les marchandises.

Seulement, on ne place pas ses industries comme ça, où on veut ! Il faut disposer d’une carte indiquant le lieu ou le type d’industrie, sachant que pour utiliser ce second type de cartes, le joueur ne peut construire que dans son réseau (une mécanique qui représente la zone d’influence d’un joueur) et qu’il faut dans tous les cas pouvoir acquérir et acheminer les ressources nécessaires à la construction (depuis des mines ou industries ou sur le marché global).

Les mécaniques du jeu sont très élégantes et ne sont ni complexes ni très nombreuses. Mais elles créent un cadre dans lequel le champ des possibles est aussi riche qu’il peut vite se restreindre si l’on fait de mauvais choix ! Le jeu se joue en deux phases (la période des canaux et celles des chemins de fer), sachant qu’à la fin de la première période, les industries obsolètes et les canaux sont enlevés du plateau, ce qui fait comme un grand vide (mon beau réseau, il est parti !!!)

Pour remporter la partie, il faut accumuler le plus grand nombre de points de victoire. Ces points qui correspondent à l’industrialisation réussie par les joueurs ne sont comptabilisés qu’à la fin de chacune des deux phases. Les canaux et les rails rapportent des points de victoire. Mais les industries, elles, ne rapportent de points que si elles sont utilisées, qu’il s’agisse de déployer le charbon et l’acier, ou d’envoyer le coton vers les ports ou le marché extérieur.

En conclusion

Je ne rentrerai pas davantage dans le détail des mécaniques du jeu, car ce serait fastidieux. Disons simplement que pour réussir, il faudra parvenir à trouver le bon équilibre entre développement scientifique et développement industriel, réussir à établir un réseau efficace, le faire prospérer en l’utilisant à bon escient et surtout savoir préparer et gérer la transition entre les deux périodes. Plus que tout, il faudra savoir se montrer opportuniste ! En effet, les tours sont comptés, et si savoir planifier son développement est important, il faudra surtout s’adapter pour tirer le meilleur profit de chaque situation.

C’est cette mécanique aussi élégante qu’exigeante qui fait de Brass: Lancashire un classique et un des meilleurs jeux de stratégie actuels. La seule question reste en fait : choisirez-vous Brass: Lancashire (l’original avec sa mécanique au cordeau centrée sur les concepts essentiels) ou Brass : Birmingham (qui bien que possédant une mécanique très proche offre, par ses possibilités supplémentaires et son nouveau contexte, une expérience de jeu réellement différente).

 

Brass: Lancashire (ou Birmingham)

Typologie :  Jeu expert, stratégie, de 2 à 4 joueurs, 120-180 minutes
Auteur : Martin Wallace
Illustrateurs : Lina Cossette, David Forest, Damien Mammoliti
Editeur : Funforge (en partenariat avec Roxley)
Prix conseillé : 65 €

 

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