
Bruce LaBruce : « Aborder la pornographie sous l’angle du romantisme est une approche révolutionnaire »
Cinéaste à part, icône d’une culture gay totalement libérée et auteur intransigeant, le canadien Bruce LaBruce mérite qu’on dépasse, et même qu’on oublie, sa sulfureuse réputation. Alors qu’il vient d’achever à Berlin le tournage de son nouveau film The Misandrists (l’histoire d’une cellule de femmes terroristes déterminées à renverser le système patriarcal), le metteur en scène de L.A. Zombie, Gerontophilia et Hustler White, s’est confié au Daily Mars avec une rare sincérité. Interview à cœur ouvert d’un réalisateur totalement libre.
Avec Gerontophilia, on pouvait s’attendre à un nouveau film provocant et pourtant… Le sujet l’est, le film non. Aviez-vous envie de faire un film « apaisé » ?
Bruce LaBruce : L’idée derrière Gerontophilia, dès le départ, était de réaliser un film plus doux, plus léger. Une approche qui, dans un sens, est une notion politiquement incorrecte, d’autant que lorsqu’on parle d’un film avec une dimension artistique, on s’attend généralement à un ton plus dur et cynique, ou même carrément nihiliste. Compte tenu des films extrêmes et pornographiques que j’ai pu réaliser par le passé, j’ai pensé que la chose la plus choquante que je pouvais faire cette fois-ci, en abordant le thème de la gérontophilie, un désir fétichiste plutôt choquant, était justement de l’aborder de manière non choquante, avec une approche de comédie romantique. Gerontophilia est mon premier film non explicite sexuellement. Dès le commencement, l’idée était aussi de faire un film dans un contexte plus traditionnel, donc avec un budget plus conséquent, en soumettant le projet à des aides gouvernementales, en travaillant avec une équipe syndiquée…
À bien des égards, Gerontophilia est une sorte de Lolita inversée. Était-ce influence ?
BLB : J’ai effectivement écrit ce film en le calquant comme une sorte de Lolita inversée, avec le vieil homme dans le rôle joué par Lolita. Comme dans l’œuvre originale, le garçon part avec l’objet de son affection après que la mère a été définitivement mise de côté. Le jeune garçon se fait passer pour le petit-fils, de la même manière qu’Humbert se fait passer pour le père de Lolita.
Gerontophilia est parcouru d’une infinie tristesse. Par bien des aspects c’est, à mon sens, un des films les plus émouvants de 2014…
BLB : Je vous remercie. Je voulais que Gerontophilia soit comme un de ces programmes de l’après-midi mais réalisé par Ingmar Bergman !
Je voulais que Gerontophilia soit comme un de ces programmes de l’après-midi mais réalisé par Ingmar Bergman !

Image extraite de « Gerontophilia » – ©New Real Films / 1976 Productions
Est-ce que vous considéreriez Gerontophilia comme votre film le plus accessible ?
BLB : Oui, en effet je le pense. D’abord, parce que ce film ne contient pas d’images pornographiques ou de scènes sexuellement explicites, il a pu être vendu à davantage de chaînes et à des réseaux de distribution plus importants, comme HBO Latin America. En France, je crois qu’il est sorti sur un circuit de 30 ou 40 salles. Il a même été distribué à Taïwan et en Thaïlande. Beaucoup de gens m’ont dit en ligne que c’était le premier film réalisé par moi qu’ils avaient vu notamment par ce qu’il était disponible sur Netflix, même si certains de mes précédents longs métrages avaient déjà été proposés sur Netflix, comme Otto.
Quel que soit le thème ou le degré de pornographie de vos films, ils sont sous-tendus par une profonde dimension romantique. Ne serait-ce pas finalement votre vraie recherche thématique ?
BLB : Je pense que ma mission est de réaliser des films qui ajoutent cette dimension romantique à des thèmes ou des genres qui ne le sont pas par essence. J’ai clairement une relation romantique aussi bien à mon homosexualité et à ces personnages d’outsiders ou de marginaux. J’idéalise romantiquement ces gens qui ne se conforment pas à la norme, qui n’ont pas peur d’être bizarres, qui vont à contresens de la société et de la nature. Aborder la pornographie et les sujets pornographiques sous l’angle du romantisme est une approche révolutionnaire d’une certaine manière, et c’est aussi plus en adéquation avec le cinéma porno gay et le cinéma gay d’avant-garde des années soixante et soixante-dix.
Vous avez juste un petit peu plus de 50 ans. Vous avez réalisé un tout petit peu plus d’une dizaine de films. Est-ce que le moment est venu, si tant est qu’un tel moment vienne, d’évaluer votre carrière ? Ou bien vous ne regardez jamais en arrière…
BLB : La rétrospective de mes films organisée par le MoMA de New York au mois d’avril dernier a justement été l’occasion de regarder derrière moi et de considérer mon œuvre. Et de l’évaluer moi-même. J’ai été étonné par le fait que mes films sont si différents les uns des autres, que ce soit d’un point de vue esthétique ou par les genres qu’ils abordent. Et pourtant, ils sont cohérents par leurs thématiques et leur dimension politique. Mon premier long métrage en 1991 a coïncidé avec une forme d’explosion de la visibilité de l’univers queer, grâce notamment à l’avènement de nombreux festivals LGBT. Mais mes films ont été programmés, à ma grande surprise, dans de nombreux festivals de cinéma internationaux. Compte de leur teinte queer et du contenu sexuellement explicite, sans oublier quelques questionnements controversés sur la race ou le genre et quelques expressions de sexualité, de fétichisme et autres sujets tabous, cela me surprend de voir à quel point ces films ont pu être visibles en dehors d’un certain cercle gay. J’ai commencé à faire du cinéma avant la révolution digitale, mes premiers films ont donc été tournés et montés sur pellicule. Les revoir était intéressant parce que cela m’a permis de réaliser à quel point j’avais réussi la transition avec le numérique, que ce soit d’un point de vue technique ou esthétique, soit en y opposant une résistance soit en l’embrassant totalement, mélangeant parfois l’argentique et l’esthétique numérique au sein d’un même film. J’ai toujours attaché énormément d’importance au processus, donc voir cette évolution au sein de mes films et réaliser à quel point ce processus a eu un impact sur les films que je réalise a été particulièrement instructif.
Que voudriez-vous que les spectateurs conservent de votre œuvre au final ?
BLB : J’essaie de faire des films que personne d’autre ne pourrait faire ou ne voudrait faire ! Quand vous travaillez avec des petits budgets, voire des budgets inexistants, je ne vois pas l’intérêt de faire un film de style traditionnel. J’ai vu cette restriction comme une opportunité de laisser mon imagination se déchaîner, de construire une œuvre difficile et exigeante, d’explorer des territoires que d’autres pourraient considérer comme tabous ou inconvenants. Donc j’aimerais que les spectateurs pensent à ces limites et ces barrières, et ce que cette transgression signifie.
J’essaie de faire des films que personne d’autre ne pourrait faire ou ne voudrait faire !

Image extraite de « Hustler White » – ©Strand Releasing
Comment avez-vous conçu cette rétrospective au MoMA justement ?
BLB : C’est une sorte de rétrospective de mi-carrière, en tout cas c’est ce que je souhaite ! Cette exposition a été conçue par Rajendra Roy, conservateur au sein du MoMA spécialisé dans la vidéo et les films, et mon distributeur américain de longue date, Strand Releasing. C’était un vrai risque de la part du MoMA, parce que mon œuvre est exigeante, pornographique sans concessions, mais cette rétrospective a été menée avec beaucoup d’assurance et de respect pour le public. Cela a débouché sur une expérience très agréable et profonde en même temps. La fréquentation a été bonne, mais bien sûr quelques spectateurs ont été déconcertés ou offensés par certains aspects de mon travail tandis que d’autres étaient heureux de le découvrir pour la première fois. Nous avons débuté avec une projection d’un de mes films récents, Gerontophilia, pour revenir au début, avec No Skin Off My Ass. À chaque fois, nous avons essayé de redonner le contexte et d’expliquer comment j’ai évolué en tant que cinéaste, de dire à quel point la représentation queer et la politique ont rapidement évolué, comment je suis allé souvent à contre-courant du cinéma traditionnel mais aussi de l’orthodoxie gay, ou de la patriarchie gay, comme elle est désormais parfois appelée. Je me suis toujours senti comme un outsider à l’intérieur de la communauté gay, et mon œuvre reflète cela, aussi esthétiquement que thématiquement.
Quelle était la mission de J.D.s., le fanzine que vous avez créé dans les années 80 ?
BLB : J.D.s. était un fanzine gay et punk que mon coéditeur G.B. Jones et moi-même avons créé pour les jeunes queers qui avaient l’impression de ne pas trouver leur place nulle part, qui étaient en décalage avec la culture mainstream, la culture gay traditionnelle et, plus globalement, la scène punk hétéro. Nous étions las de la culture gay bourgeoise qui essayait de conserver une séparation entre gays et lesbiennes, qui avait des tendances racistes et misogynes, et qui rejetait les gens qui n’avaient pas leur place à cause de leur classe, de leur race ou de leur genre. Ce n’était pas seulement un fanzine mais plutôt un mouvement radical et fictionnel. Nous avons tenté de faire une réalité à travers notre simple force et notre volonté et un peu de magie. Nous avons fait de la photographie, écrit des manifestes à l’adresse des hommes et des femmes, réalisé des films, expérimenté avec la pornographie, animés par l’idée de désobéissance civile, de trouble à l’ordre public, de perversité sexuelle et de délinquance juvénile. Voilà ce que J.D.s. défendait. Nous avons également affronté le mouvement punk qui, malgré sa radicalité esthétique et politique, était devenu relativement sexiste, sexuellement conservateur et machiste au fil des années 80. On pourrait dire que c’était une révolution de gouines et de tapettes !
Que diriez-vous au Bruce LaBruce des débuts ? Vous l’avertiriez de quoi ?
BLB : Tout d’abord, je lui dirais qu’aller à contre-courant de la société n’est pas un chemin aisé, et que cela ne devient pas plus facile avec l’âge. En réalité, il y a une énorme pression pour se conformer, pour céder, pour « mettre en sourdine » et, de manière basique, pour arrêter de faire tanguer la bateau. Ensuite, jouer avec la pornographie peut être dangereux. Une fois que vous vous engagez à montrer du sexe dans un film, ou à simplement faire de la pornographie, cela restera avec vous pour toujours. Donc, il faut se préparer pour ce long voyage ! Il y aura toujours des gens pour vous juger, vous mépriser ou ne pas vous prendre au sérieux. Puis j’ai créé le personnage de Bruce LaBruce comme un spectacle, au sens situationniste du terme, une construction fictionnelle pour soutenir et l’utiliser dans un but propagandiste et politique. Mais on peut à terme perdre le fil de ce qui est fictionnel ou réel, ou perdre tout simplement le sens du réel. Flirter avec la folie est une chose. Devenir fou en est une autre. Il ne faut pas oublier les bonnes manières !
Flirter avec la folie est une chose. Devenir fou en est une autre.
Avez-vous peur de devenir un de ces artistes bourgeois que vous méprisiez durant votre jeunesse ?
BLB : Pas vraiment !
Et avez-vous peur de devenir « sage » ?
BLB : Sans commentaire.
Comment la représentation de la culture gay a-t-elle évolué au cinéma à travers les années ?
BLB : Je suis contre toute forme de contrôle ou de police de la représentation gay, ou contre le fait de la rendre convenable ou inoffensive pour le grand public. L’art, la pop culture, le cinéma ne sont pas seulement composés de propositions individuelles d’artistes, mais ils sont aussi l’expression de l’air du temps, de comment la société perçoit la culture ou s’accorde émotionnellement ou intellectuellement avec les idées de classes, de races, de genres… En ce sens, il ne devrait pas y avoir de censure préalable, ou même de tentative de censure ou de condamner ce qui pourrait être perçu comme politiquement incorrect, même si c’est offensant ou dégoûtant pour certaines personnes. Les spectateurs comme les consommateurs ont le droit de protester, de condamner, d’écrire des critiques dégueulasses, et même de refuser de voir ces films offensants. Mais la censure ou la répression artistique ne sert d’autre but que l’ignorance. Le mouvement assimilationniste gay a conduit à une ère de représentation gay soigneuse et étroitement policée, qui a pu servir un certain agenda politique, ce qui n’est pas toujours une bonne chose pour l’art en général et le cinéma.
À notre époque, toute contre-culture est, à un moment donné, ingérée et digérée par la culture mainstream, laquelle reproduit en trahissant ses symboles. Comment cette contre-culture peut-elle survivre à ce système affamé et financier ?
BLB : Il est finalement beaucoup plus simple d’être ignoré. La culture mainstream est toujours intéressée par coopter et reconfigurer en évidant de sa signification radicale et de transformer en quelque chose d’inoffensif, en un produit pas méchant. Il est vrai que le pouvoir de cooptation du capitalisme est de plus en plus puissant, mais il y a encore des tabous à explorer. Le câble est devenu plus osé et explore davantage que le cinéma, mais la pornographie – le sexe explicite – est encore massivement taboue pour être reprise. Les idées politiques radicales sont, elles, neutralisées par les médias mainstream. La violence extrême et la représentation de la violence sexuelle sont globalement acceptées, mais seulement comme une expression du nihilisme. Il y a finalement peu de place pour une analyse politique ou sociale. Le statu quo a été réinstauré et l’idéologie dominante est rarement défiée. Les tabous sexuels ne sont généralement acceptés que lorsqu’ils sont placés dans un contexte fantastique ou lorsqu’ils sont dépeints comme moralement répréhensibles. Les problèmes de classes sont rarement abordés et la représentation de la classe laborieuse est rare au-delà d’une poignée de programmes de télé-réalité. Pour éviter d’être coopté, il faut simplement aborder vraiment les sujets.
La violence extrême et la représentation de la violence sexuelle sont globalement acceptées, mais seulement comme une expression du nihilisme. Il y a finalement peu de place pour une analyse politique ou sociale.
Quels sont les réalisateurs, d’aujourd’hui ou d’hier, que vous admirez ?
BLB : Maya Deren, une véritable prêtresse vaudou, la déesse du cinéma d’avant-garde. Agnès Varda, qui est une réalisatrice intransigeante, féministe et politique. Robert Altman, parce qu’il a démoli le mythe d’Hollywood et qu’il n’a cessé de se battre contre les règles. Par ailleurs, formellement il était particulièrement innovant. John Cassavetes pour son cinéma personnel et intense. Il expérimentait et il était émotionnellement brut. Frank Perry, un outsider d’Hollywood, un intellectuel, le représentant d’un cinéma vraiment indépendant. Ida Lupino parce qu’elle est une véritable pionnière pour les réalisatrices. Une féministe, qui n’avait pas peur d’aborder des sujets controversés et qu’elle savait travailler avec des budgets modestes. C’est ridicule ! Il y a tellement de cinéastes que j’aimerais citer.
D’une certaine manière, on pourrait considérer Lars von Trier et Gaspar Noé comme vos cousins européens. Ressentez-vous ce lien artistique ? Qu’avez-vous pensé de Nymphomaniac et de Love ?
BLB : Il m’arrive d’être enchanté et atterré par le travail de ces deux maîtres du cinéma, ce qui est toujours bon signe. J’aime comment ils écrasent certains tabous et repoussent les conventions formelles et esthétiques. J’ai aimé la première partie de Nymphomaniac et détesté la seconde. Mon film préféré de Gaspar Noé est Seul contre tous, mais bien sûr Love a des moments brillants et j’apprécie sa tentative, une approche directe et émotionnelle du porno.
Qu’avez-vous pensé de Carol de Todd Haynes ?
BLB : C’est toujours difficile de parler de l’œuvre de quelqu’un que vous connaissez personnellement, comme c’est mon cas pour Gaspar et Todd. Je connais ce dernier depuis que je l’ai interviewé pour le journal de mon université pour la présentation de Superstar: The Karen Carpenter Story au festival du film de Toronto ! Carol est un bien meilleur film que d’autres nommés pour l’Oscar du meilleur film cette année. Mais je dirais que Superstar et Safe restent mes préférés.
Dans un monde où la pornographie est devenue si facilement visionnable en ligne et où la transgression est devenue une sorte de marque, comment cette transgression peut-elle justement se réinventer ou demeurer artistiquement valable ?
BLB : La transgression peut prendre différentes formes. Défier les conventions narratives et formelles peut être aussi transgressif que le sujet abordé, ce que Godard a si brillamment montré. Quelqu’un, à un moment donné, inventera une nouvelle forme de pornographie qui sera plus transgressive encore que ce que nous avons pu voir jusqu’ici. Je ne considère pas le nouveau style de gonzo porn, qui transforme la pornographie en quelque chose qui ressemble à du sport extrême, particulièrement transgressif. En général, cela renforce même le statu quo, surtout dans la manière dont les femmes sont représentées et traitées au cinéma. Un retour à la narration dans le porno serait transgressif en partant de ce constat, surtout si cette narration transcendait les précédentes conventions à propos de la manière dont la narration doit opérer dans les films pornographiques, à savoir davantage un prétexte qu’autre chose pour du sexe hardcore.
La transgression peut prendre différentes formes. Défier les conventions narratives et formelles peut être aussi transgressif que le sujet abordé, ce que Godard a si brillamment montré.
Vous avez déclaré que l’étape la plus difficile pour vous dans le processus de réalisation était le financement. Votre dernier long métrage en date a été réalisé via le crowdfunding. Est-ce une solution qui change les règles du jeu ?
BLB : Une toute petite partie du financement de Gerontophilia a été réalisée via le crowdfunding en réalité. Cela n’a d’ailleurs pas été une campagne très réussie. Ce type de financement sied à des petits projets, mais cela peut devenir très compliqué et chronophage à une plus grande échelle. Si les contreparties sont nombreuses, qu’il s’agisse de goodies ou d’interactions personnelles ou autres récompenses pour les donneurs, cela devient presque comme un emploi à temps plein pour simplement assurer le suivi. Je ne sais vraiment pas comment certaines personnes réussissent à mener ces opérations à bien.
Vous avez créé le personnage de Bruce LaBruce. Sûr de lui et qui assume tout. En quelle mesure ce personnage protège Justin Stewart (ndlr : son vrai nom) ?
BLB : Bruce LaBruce a toujours été mon Magicien d’Oz, cette grande fiction racontée et guidée par ce petit homme derrière le rideau. J’ai inventé ce personnage et fait de lui cette tapette robuste, faisant toujours la fête, parfois vicieux, cette créature intimidante que les hétéros craignaient et qui faisait même rougir les gays. Mais bien évidemment, une part de la création de ce personnage était un mécanisme de défense, une image pour divertir l’attention du public de la réalité secrète. Celle d’un homme d’une certaine manière introverti, socialement pas toujours à son aise, harcelé durant son enfance, un petit gars nerveux, intensément secret. Et c’est souvent comme ça que ça se passe.
Une part de la création du personnage de Bruce LaBruce était un mécanisme de défense. Celle d’un homme d’une certaine manière introverti, socialement pas toujours à son aise, harcelé durant son enfance, un petit gars nerveux, intensément secret.
Quelle musique écoutez-vous de manière générale ?
BLB : J’adore les bandes originales de films, que je collectionnais avidement sur vinyl. Mais j’écoute une grande variété de musique. En ce moment, j’écoute Pictureplane, John Grant, Disclosure, Mykki Blanco, Le1f, Marlena Shaw. Des choses comme ça.
Quelle est la chose la plus surprenante que le public découvrirait à propos de l’homme qui se cache derrière le pseudonyme « Bruce LaBruce » ?
BLB : Qu’il n’est pas particulièrement exhibitionniste.
Propos recueillis par Thomas Destouches le 8 février 2016
Sincères remerciements à Bruce LaBruce pour sa gentillesse et le temps accordé pour cet entretien.