
CANNES 2012 : Paradis Love, de Ulrich Seidl (competition, selection officielle)
Une touriste autrichienne vieillissante et ses copines s’offrent du bon temps dans un village de vacances au Kenya. Amours tarifees avec les autochtones comprises. C’est tres long.
Avertissement : je tape cette chronique depuis un fucking clavier qwerty en salle de presse, seul endroit ou j’ai pu me rabattre pour taper ces lignes. Pardon d’avance donc pour les coquilles et l’absence d’accents ! Je ne suis pas bien sur de l’utilite de cette critique, a part peut etre de me venger du realisateur Ulrich Seidl qui vient de nous offrir un magnifique exemple de pensum complaisemment chiant. Dans Paradis Amour donc, premier volet d’une trilogie sur trois femmes d’une meme famille, nous suivons les vacances au Kenya de Teresa, autrichienne quinquagenaire elevant seule sa fille et gagnant sa vie en s’occupant d’enfants trisomiques. Pour ses vacances, elle s’offre un petit sejour dans un camp de vacances au Kenya ou d’autres memeres aux seins qui tombent comme elle se rendent aussi, par l’odeur des « beachboys » allechees. Les « beachboys », ce sont ces jeunes hommes locaux vigoureux, arpentant nuit et jour les abords du camp pour proposer leurs services aux europeennes vaches a lait : bibelots divers, course en taxi… et amours tarifees. Au debut reticente malgre les encouragements de sa compatriote habituee, Teresa se prete au jeu puis enchaine les gigolos, bercee par l illusion que, peut-etre, l’un d’entre eux finira bien par en vouloir a autre chose que son porte- monnqie. Peine perdue !
Tourne en partie sans scenario, mixant acteurs pro et amateurs, improvisant leurs dialogues, Paradis a pour merite (ca en fait au moins un) de ne jamais travestir la glauquerie des situations qu’il decrit. Ulrich Seidl n’edulcore ni le racisme ecoeurant de ces vieilles peaux lubriques ivres du fantasme de l’Homme Noir, ni l’irreductible cupidite des autochtones animes d’un seul but : plumer de la cougar occidentale, au gre d’une invariable strategie d’approche parfaitement rodee. Des deux cotes de la ligne du developpement economique, pas un seul personnage pour remettre en question cette exploitation instinctive d’autrui, pas une bonne ame pour rendre la vision du film plus confortable et nous donner l’impression d’assister a autre chose qu’un simple tableau clinique de la merditude humaine. Les chairs sont montrees sans la moindre pudeur, au cours d’interminables successions de plans fixes accentuant un malaise allant crescendo jusqu’à une conclusion nous laissant une tenace impression de nausee. Un vrai malaise devant la representation du peuple kenyan, exclusivement montre comme une mosaique de gigolos menteurs et manipulateurs, ou d’employes demeures. On a bien compris que le point de vue adopte ici est celui des heroines racistes, que l’ambition du film lorgne davantage vers le documentaire sur un contexte bien precis et qu’il ne fallait pas s’attendre a un remake d’Harold et Maud version austro-kenyane. Mais ce Dogme-like charriant les habituels cliches formels du film d’auteur extreme (plans fixes a foison, debut et fin qui n’en sont pas, aucune musique autre que celle vraiment entendue par les protagonistes…) valait-il de s’etirer sur deux heures ? Deux heures de tranche voyeuriste a l’issue desquelles on se demande presque si, hormis nous avoir royalement gonfle, le realisateur n’a pas pris non plus un malsain plaisir a plonger ses acteurs dans autant de situations humiliantes. NEXT !
Paradis Love, d’Ulrich Seidl. Pas de sortie salles annoncee.
c’est là que l’on constate la très néfaste influence de Hanneke, les gars font des films froids, chiants, glauques pour nous « expliquer » (parce qu’on est un peu con) que le monde est très moche par moment…super !!