Chère Carrie Fisher

Chère Carrie Fisher

Chère Carrie Fisher,

star-wars-7-ewoks-force-awakensDésolée de ne pas t’avoir écrit plus tôt.
Je voulais prendre le temps, mettre en ordre certaines pensées. Depuis quelques jours, déjà, te sachant malade, mon frère et moi nous passions en boucle le thème final de l’épisode 6, quand les Ewoks et toutes les planètes font la fête après la destruction de l’Empire. Tu avais les cheveux détachés et longs. Je sais, je sais, tu feras beaucoup de choses par la suite. Mais oui, comme beaucoup, c’est dans Star Wars que je t’ai d’abord rencontrée. Et pour être plus précise, c’est dans Le Retour du Jedi que regardaient mes cousines. Je n’y ai bien entendu rien compris, c’était sans doute à un dîner de famille où on nous avait tous mis devant le film pendant que les « grands » dînaient. Chère Carrie Fisher, tu as été ma première princesse.

Par la suite, je t’ai découverte, dans l’ordre cette fois, et au cinéma où une nouvelle version rénovée passait. C’était avec mon papa, et toujours mon frère. Tu étais une princesse forte, puissante. Qui dégommait les abrutis venus soi-disant l’aider. Bien entendu, mon frère, c’était Luke, ce benêt gentil, mais sans sex-appeal (jusqu’à l’épisode 6, mais bon, je ne le verrai que bien plus tard). Moi, j’étais en robe blanche, je me battais contre les méchants, je savais tirer avec un fusil, on ne me draguait pas, et je pouvais me sauver seule, merci. Une vraie princesse en somme. Qui savait piloter, en plus.

20140927_carrie_fisher_interview_1-1Alors, après, les bandes usées, la bande-son dans les oreilles, je t’ai un peu perdue de vue. Lors de ma première année de fac, le cousin de mon père m’offrira ta trilogie, connaissant ma passion pour ces films. Je les ai alors dévorés une nouvelle fois, avec mon compagnon. Et revus. Et re-re-vus. Puis est sorti Star Wars VII. L’occasion pour nous de te revoir, devenue générale, comme Mon Mothma (elle aussi, je la trouvais classe, en plus, elle avait les cheveux courts). Chef de guerre et mère.
J’ai appris, avec ton décès, ta participation à certains de mes scénarios cultes, comme Hook, que je partage toujours avec mon frère. Tu as fait partie de notre famille, malgré toi, un peu, toujours présente.

carrie-fisher2-700x400Chère Carrie Fisher, je dois te l’avouer, Star Wars VII, c’est là aussi où je t’ai regardée hors de l’écran pour la première fois. C’est bête, peut-être, d’attendre d’être adulte pour voir comment vont les gens, qui ils sont quand ils ne jouent plus un rôle. C’est comme découvrir que nos maîtres et maîtresses d’école ont une vie. Tu as existé. Je te savais un peu malade, je t’ai découverte combattante. Une militante même avec ton petit chien adorable, Gary. Je ne savais même pas que des animaux pouvaient être des compagnons aussi thérapeutiques. Je ne connaissais rien à la réalité de l’addiction et de la bipolarité. Tu m’as appris, en plus qu’une princesse pouvait botter des fesses et avoir le prince charmant, qu’il ne fallait pas avoir peur, de ce que l’on est et des autres.

Alors, il m’aura fallu apprendre ta mort pour enfin me pencher sur tes livres. Parce que je me rends compte que comme ma prof de CM2, Mme Machetto, je t’adorais, mais je ne connaissais pas grand-chose de toi. Je vois l’empreinte que tu as laissée dans ma vie, le standard élevé que tu y as posé. Je ferai de mon mieux.

Merci Carrie.

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