The Slap (Critique et chronique du DVD)

The Slap (Critique et chronique du DVD)

Note de l'auteur

Rosie (Melissa George), un étonnant personnage à la fois fragile et impitoyable

Adaptée d’un roman de Christos Tsolkias, The Slap/La Gifle aura pris son temps pour arriver sur les écrans (dès ce soir, 5 septembre sur Arte) et dans les bacs à DVD français. Mais l’attente valait résolument la peine.

Diffusé à l’automne 2011 sur ABC1, ce projet venu d’Australie ressemble à une fascinante série de poupées russes.

Au départ, il y a un événement. Un barbecue dans la banlieue de Melbourne qui réunit la famille et les amis d’Hector, qui célèbre son quarantième anniversaire. Côté famille, il y a sa femme Aisha et ses enfants ; son cousin Harry et sa tribu mais aussi Manolis, son père, et son épouse.

Côté amis, ce sont d’abord les copines d’Aisha qui sont là : Anouk et Rosie, venue avec son mari (Gary) et son fils, Hugo. Mais Bilal, un de ses copains converti à l’Islam, est aussi présent. Tout comme Connie, la baby-sitter et son ami Richie.

Tout bascule lorsque Harry gifle le turbulent Hugo, après que ce dernier a brandi devant Rocco, son fils, une batte de cricket. L’événement fait violemment rejaillir les tensions qui existent entre Hector, Rosie et Gary. Il provoque surtout une avalanche de réactions qui bousculent irrémédiablement les choses.

À la fois succession de portraits finement esquissés, évocation subtile de questions de société (les châtiments corporels, l’allaitement, la parentalité) et d’interrogations plus métaphysiques (Que devient l’amour avec le temps ? Comment vivre avec la mort lorsqu’elle vous entoure ?), cette histoire dans un récit très fluide, très fin.

Alex Dimitriades joue Harry, un homme avec une vraie part d’ombre.

Développée par des réalisateurs (Robert Connolly, Tony Ayres et Jessica Hobbs notamment) et des scénaristes (Emily Ballou, Brendan Cowell entre autres) expérimentés, The Slap/La Gifle est une série qui vous agrippe avec une force peu commune. Intégrant complètement les codes de la narration télévisuelle, elle multiplie la description de figures complexes portées par d’excellents acteurs.

Si Melissa George trouve dans cette série un rôle qui montre que sa mémorable performance dans In Treatment est tout sauf un accident, Jonathan LaPaglia (Cold Case, Sept jours pour agir), Essie Davis et surtout Alex Dimitriades (Hartley coeurs à vif) livrent eux aussi une prestation de tout premier plan.

Au gré des épisodes, au gré des questionnements et des portraits, il se peut qu’un personnage/un épisode vous parle plus qu’un autre (chaque épisode se concentre effectivement sur un protagoniste en particulier). À titre personnel, les épisodes Aisha et Richie (les deux derniers) m’ont un peu moins touché. Mais cela n’enlève en rien la force d’une évidence : The Slap/La Gifle est un projet remarquablement pensé et construit.

Le genre de créations qui vous marque un bon moment après l’avoir vu. Autant vous dire, donc, qu’il ne faut pas la manquer.

Le DVD, aux éditions Montparnasse

Le visuel officiel du coffret, aux éditions Montparnasse

On aurait aimé vous pondre une chronique DVD riche d’exemples de bonus, d’analyses sur le contenu, ou de retours sur des commentaires audios. Hélas, rien de tout cela dans cette édition. Quand la version UK nous offre des scènes supprimées et un making-of, le coffret français propose les épisodes et seulement les épisodes. Les menus sont réduits à leur plus simple expression : un diaporama sur lequel on peut sélectionner les épisodes.

Au niveau interactivité, on repassera aussi : pas possible de sélectionner une scène (accessoire, on l’admet), ni de changer les caractéristiques de visionnages. C’est en VOST ou rien. Les bilingues qui aiment désactiver la fonction repasseront.

Reste la qualité du pressage, de très bonne facture (test sur un téléviseur 116cm Full HD). On conseille ces DVD à ceux qui ne vont pas au-delà des œuvres dans leur visionnage, on comprendra les regrets de ceux qui aiment en savoir plus.

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