Un bolide en sous régime (critique du 2.01 de Flash)

Un bolide en sous régime (critique du 2.01 de Flash)

Note de l'auteur

Avec efficacité et énergie, Flash a su nous offrir une première saison pleine de panache, malgré quelques écueils certains. Son retour crée donc forcément une attente de haute volée, surtout après un cliffhanger extraordinairement épique. Hélas, cet épisode de reprise ne tient pas vraiment ses promesses. 

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Car les dernières minutes spectaculaires et apocalyptiques nous annonçaient le meilleur pour le come-back du bolide écarlate.
En empêchant la singularité de tout dévaster, l’acte héroïque de Barry Allen ne s’est malheureusement pas fait sans un énième sacrifice. Car si Eddie a perdu la vie pour empêcher Wells de nuire, c’est au tour de Ronnie alias Firestorm de disparaître à son tour. Dans un dernier baroud d’honneur, ce dernier empêchera la destruction de Central City, laissant un Barry Allen rempli de culpabilité et rongé par les remords, endeuillant un peu plus toute la flash-family. Six mois plus tard, Barry continue d’officier dans son rôle de super-héros mais il décide de le faire désormais seul.

Démarrer sur un postulat de cet acabit, si l’intention est louable après deux décès marquants et successifs, on évaluera rapidement que le récit se trouvera gangrené par les décisions tourmentées de Barry sur le souhait de combattre en solitaire. Pas de miracles à l’horizon donc. Barry ergote, discute, réfléchit. Le temps d’une commémoration à son encontre qu’il assume forcément mal et d’un combat difficile contre un métahumain passablement ridicule, l’épisode ne donne décidément pas la part belle à son héros, y compris dans l’action.

fMême sa scène d’ouverture confirme un remplissage bouffi d’un spectacle onirique totalement superficiel. Ici, le rêve que fait Barry Allen se conforte malheureusement à n’exploiter qu’une surenchère explosive complètement dispensable et qui n’a aucun impact sur le récit concernant ses compagnons décédés, si ce n’est de faire du remplissage besogneux. On trouvera néanmoins quelques toutes petites notes d’intérêt à redécouvrir la nouvelle vie de chacun. Si Star Labs existe toujours, ses membres ont désormais un autre rôle au quotidien. Caitlin Snow, maintenant dans un autre laboratoire, ne reste pour l’instant qu’un outil narratif destiné à déculpabiliser Barry de la perte de Ronny. Mais son histoire à venir en tant que future Killer Frost promet une direction passionnante, et très attendue pour les connaisseurs du comics. Cisco, fort de ses précédents duos rapprochés avec Joe West, se retrouve naturellement à ses côtés en tant que consultant pour la police anti-méta-humains. Au-delà du capital sympathique indéniable du personnage, on appréciera que ses pouvoirs, l’annonçant comme le héros nommé Vibe, continuent de s’éveiller et tease un flashforward un brin malingre mais qui nous réveille tout de même de notre torpeur. Plus étonnamment, Iris West semble tirée vers le haut. Moins godiche, plus affirmée et même meneuse, l’irritante fan-girl de Flash prend ici place avec plus de conviction. Est-ce passager ? Nul doute que la jeune femme a, de toute façon, besoin d’un sacré lifting scénaristique. Souhaitons que les scénaristes lui programment une direction dorénavant plus ambitieuse pour ne pas embourber certaines storylines dès qu’elle est impliquée.

The-Flash-Episode-2-01-The-Man-Who-Saved-Central-City-Promo-Pics-the-flash-cw-38866651-500-333Remplaçant l’indispensable Harrison Wells, le professeur Stein répond présent pour donner une cohérence certaine aux affres scientifiques de l’intrigue. Sans être gênant, et appuyant plus un ressort comique en définitive, difficile de voir où cela le mène. Mais une chose est sûre, l’empreinte de Wells, prégnante et magnétique durant la première saison, crée déjà un manque évident. Sa présence par caméra posthume dans un ultime legs pour Barry (créant un deus ex machina un poil expédié pour clôturer l’innocence de Papa Allen) délivre un constat alarmant : il va être nécessaire de trouver rapidement un adversaire digne d’intérêt pour donner du corps à la série. Et ce ne sont pas les quelques balbutiements à l’agonie du métahumain de la semaine concernant le professeur Zoom, qui ne sont pour l’instant, guère emballants. Quoi qu’il en soit, The Man who Saved Central City, titre ronflant de cet épisode par ailleurs, étale béatement son récit en racontant peu de choses et en les racontant assez mal de surcroît.

The-Flash-Episode-2-01-The-Man-Who-Saved-Central-City-Promo-Pics-the-flash-cw-38866660-500-334Il reste une scène magique, où un père et un fils se retrouvent enfin. La série a toujours su gérer le pathos avec beaucoup de constance et justesse sur la relation paternelle qu’entretient Barry avec ses figures tutélaires. Les Allen goûtent donc à la joie de retrouvailles bien méritées, hélas pour une courte durée. Pour des raisons dont on ne comprend pas vraiment le sens d’ailleurs, si ce n’est un prétexte scénaristique qui permet d’évacuer la présence du père biologique qui pourrait faire de l’ombre à l’autre « père » de Barry, Joe West. Exit Henry Allen donc, qui servira de guest à l’occasion, comme le récit nous le fait comprendre très maladroitement et dont le départ a des airs d’évacuation désobligeants.

Flash nous propose donc une reprise timorée et manquant clairement d’allant. Son investissement, ici célébré par les habitants de Central City, ne nous motive malheureusement pas à faire de même à son égard. Clairement, les scénaristes conservent précieusement des pans importants de sa mythologie pour en garder largement sous la pédale. Mais toute série qui décide de faire traîner son fil rouge ne doit pas oublier de rester captivante sur d’autres aspects. En cela, et même si son cliffhanger interpelle énormément, Barry Allen et son avatar ont pour l’instant manqué le coche.

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