#Critique Ajin (T. 8)

#Critique Ajin (T. 8)

Note de l'auteur

ajin-manga-volume-8-simple-274684Tome après tome, Gamon Sakurai fait un peu plus preuve de sa maestria avec son thriller fantastique burné et ultra-stylisé, Ajin. Voilà maintenant huit tomes que nous sommes suspendus à son récit peuplé d’êtres immortels et autres adeptes de terrorisme urbain. Il ne cesse de nous bluffer par son incroyable sens de l’action et du timing, ciselant son découpage et jouant avec la temporalité. Avec ses innombrables qualités, le seinen de l’éditeur Glénat est assurément devenu au fil des mois, l’un des titres les plus excitants et attendus à chaque sortie.

 

Sato et ses complices continuent de mettre leur plan en œuvre, en exécutant tout un tas de personnalités politiques haut placées. Pour mettre un terme à leurs exactions, Kei Nagai en collaboration avec Yu Tosaki, décide de leur tendre un guet-apens au siège de l’entreprise Forge Sécurité. C’est Tanaka qui dirige l’assaut du groupuscule terroriste, et malgré sa rapide progression dans les étages du building, il est loin de se douter de ce qui l’attend. Pour Kei, l’objectif est clair, faire sortir Sato de sa cachette et l’attirer afin d’en finir une bonne fois pour toute avec lui. Action, infiltration et gunfights, le tout habilement saupoudré de fantastique, Ajin manie les styles à la perfection pour nous balancer un thriller surnaturel, sombre et haletant. L’inépuisable force du titre de Gamon Sakurai vient de sa thématique autour de l’immortalité, qu’il ne perd jamais de vue. Il a su parfaitement délimiter son concept afin de l’exploiter au mieux et cela toujours au service de son récit. Si l’immortalité est la faculté de vivre éternellement, elle est ici surtout l’occasion de mourir et revivre à volonté. La manière dont les protagonistes exploitent ce pouvoir, tout en jouant avec les possibilités, donne lieu à des scènes aussi inventives que radicales. Cela permet également à Ajin de sublimer son concept de base en lui donnant beaucoup plus de relief. Ce huitième tome se focalise sur les IBM, les créatures qui apparaissent sur la couverture de chaque tome et qui sont une composante essentielle de l’histoire. De manière réfléchie et pertinente, l’auteur explore à fond son idée d’êtres fantomatiques composés de fines particules et d’ondes invisibles pour le commun des mortels, leur conférant une aura des plus angoissantes.

 

e4df27957c0b53feb5af12bf7922b647D’un point de vue formel, Gamon Sakurai survole la concurrence. Le découpage millimétré et les cadrages dignes des meilleures productions hollywoodiennes, offrent un parfait écrin à la tension croissante et l’action omniprésente. Le détail apporté aussi bien aux décors qu’aux personnages et leurs expressions, le tout dans une esthétique très réaliste, amplifie l’expérience, la rendant d’autant plus immersive. Malgré la complexité de l’action et de ses multiples composants, Ajin reste toujours lisible et parfaitement fluide, sans jamais faiblir en intensité. Au contraire, le titre va crescendo depuis ses débuts et nous met KO à chaque fois. L’éditeur Glénat dont on connaît déjà l’impressionnant catalogue, a une nouvelle fois, mis la main sur une véritable bombe seinen. Un truc exigeant, intelligemment écrit et formellement maîtrisé. Bref, l’un des titres dont on ne peut plus se passer !

 

Ajin (T. 8)
Écrit par Gamon Sakurai
Édité par Glénat

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