
The Walking Dead 5.09 -What Happened and What’s Going – (critique de l’épisode)
Retour en disgrâce pour The Walking Dead! Son ouverture de saison tonitruante avait pourtant tellement bien démarré mais las, le show s’est pourtant vite de nouveau englué comme de coutume dans sa direction routinière habituelle, tel un manège incessant et rébarbatif, pour confiner à une vaste blague lors de son épisode de mi-saison en décembre dernier (5×08). La mort soudaine de Beth, tragique mais un brin prévisible, (l’insistance maximale à développer un personnage tertiaire durant quasiment un quartet d’épisodes éveillait franchement les soupçons) semble aujourd’hui bien précaire pour cacher la poudre aux yeux que cette saison se borne plus de que raison à nous faire miroiter.
Car coordonner et concentrer un quart de la saison sur la jeune fille pour finir par l’envoyer ad patres, relevait d’un opportunisme franchement faisandé, afin de faire durer une pseudo-intrigue trop rance avec pour seule justification que de la faire tourner en rond. Ici, et encore plus qu’auparavant, cette saison est celle du statu quo le plus absolu qui soit. En témoigne l’éclatement des 3 groupes distincts de la mid-season passée (Abraham and c°/Rick et C°/Beth et Carol) qui n’auront cesse d’aller et venir, de tout quitter pour repartir puis de se rassembler une ultime fois, ponctué par un grand moment tragique, celui du décès de Beth donc. Le résultat est amer pour l’ensemble de cette moitié de saison : Rien n’aura changé, rien n’aura bougé. Il y a eu des pertes significatives mais dans le dessein du showunner et de ses ouailles, le surplace convient à être la règle la plus absolue qu’il soit de satisfaire, afin d’en garder grossièrement sous la pédale pour des événements plus majeurs à venir.
Et pour son épisode de reprise, What Happened and What’s Going On ne fait pas exception à la règle de cette accoutumance plan-plan dont elle sait faire preuve encore une fois. Un épisode à l’image de quasiment tout le reste de sa saison passée: Celle d’un état stationnaire scénaristique lénifiant, encore plus aberrant qu’à sa triste habitude. Bien sûr, d’autres arcs de la série ont souvent émaillé la bonne marche de son intrigue auparavant. Mais si la recherche de Sophia en saison 2 (2×02/2×08) , de même que les flashbacks du gouverneur (4×05 à 4×07) ou l’envolée générale vers le terminus (4×08/4×15) paradaient dans cette même volonté statique, il y avait pourtant un but commun, une décision qui les faisait avancer, qui les emmenait dans une direction précise. Ce dont est dépourvue cette saison, et dont cet épisode n’est qu’un illustre témoin supplémentaire.
Pourtant le récit s’amorçait plutôt bien avec une belle intro chimérique d’images rapiécés et étranges, avec comme toile de fond, un enterrement en demi-teinte, jouant assez adroitement la carte de la fausse piste. Mais avant de découvrir le pot-aux-roses somme toute inutile de ce teasing sous la forme d’un mic-mac finalement pas si malin que ça, l’histoire commence. Et pour ne pas changer, les deux tiers de l’équipe manquent à l’appel. Seule une poignée d’entre eux (Rick/Michonne/Tyreese/Noah) accompagne une fois encore le téléspectateur et de nouveau, les personnages sont séparés.
La justification de ce nouveau schisme tente maladroitement de nous faire avaler la pilule que 8000 kilomètres et autant de temps passé sur la route se sont écoulés depuis décembre dernier. Un énième retour donc, dans la ville de Noah, nouveau survivant fraichement intégré dans la bande de Rick comme canard boiteux. A ses côtés, le fidèle Tyreese, toujours là pour apporter une épaule de soutien. Car si Noah doit faire son deuil en découvrant la perte de tous ses proches à son arrivée, nous devons nous préparer à faire de même puisque Tyreese se doit de partir à son tour de la série. Et pas vraiment par la grande porte.
Le temps d‘une morsure donc, s’ensuit le calvaire du personnage mais aussi celui de son spectateur. Car l’épisode est long. L’agonie de Tyreese nous use. Par l’ennui qu’elle procure, par l’étalement stérile de dead-guests qui n’apporte rien dans son délire, corroborant une fois de plus un spectaculaire inutile aux effets de manche agaçants, presque prétentieux. A un moment, on reprend espoir, on se dit que la sclérose scénaristique va cesser puisqu’un bras va être coupé, rappelant un moment fort du comics mais ce sera peine perdue.
Parce qu’en plus d’être incroyablement pataud dans son déroulement, l’épisode continue ici d’embrayer ce même statu quo honteux, aux allures de tranquillisant pour pachyderme décérébré au possible (à l’image globale de la saison, cet épisode ne servira encore une fois à rien). Le tout, associé à une ellipse kilométrique fulgurante tellement facile qu’on nous demande de ne plus réfléchir (Et hop, 8000 km plus loin, comme ça, paf!). La poudre aux yeux continue de faire son petit effet en jouant sur un onirisme de pacotille (Coucou le gouverneur, coucou beth et compagnie), le tout faisandé par du gros sensationnalisme apathique (Tyreese va t-il mourir? Oui? Non?).
Il y avait pourtant une possibilité de relance intéressante pour le personnage, Tyreese n’ayant jamais vraiment eu son moment de gloire dans sa version télé (Le jeu figé et permanent de Chad Coleman n’ayant jamais vraiment aidé non plus). Leader charismatique dans la bd de Kirkman, il quitte ici la série par la petite porte via une séquence dramatique poussive et dont le discours précédemment évoqué à Noah sur le fait de continuer à vivre, lui administre un goût de toc. Tyreese, on ne le regrette pas vraiment, l’empathie n’a jamais été vraiment de mise avec son personnage (excepté lors de la protection de Judith peut être) et sa mort n’apporte pas grand chose, si ce n’est que l’on va encore pleurer dans les chaumières dans les épisodes à venir (Après avoir perdu son boyfriend, c’est sa soeur qui va être contente…)
Une mort de plus donc. Et le statut quo, toujours maitre d’ordre ici, fait une fois de plus loi. Car cette disparition n’a servi qu’une fois encore à la série de continuer son petit jeu de surplace permanent pour pouvoir finir la saison dans quelques semaines. Une belle esbrouffe du show donc, qu’on émaillera d’émotions obligatoires, toujours figé dans une glaise narrative où tout est prétexte pour gagner du temps.
La série a certes toujours traîné des pieds à l’image des morts vivants qui émaillent son intrigue, mais cette fois elle vient méchamment de se prendre les pieds dans le tapis. Pourtant, malgré ses titubements et ses (nombreux) trébuchements, elle a su aussi se relever avec force pour montrer que même tétanisante, elle en avait encore sous le coude. Mais pas cette fois. The Walking Dead se vautre bel et bien lamentablement pour son retour, et cela de manière édifiante par sa paresse dramaturgique, ses enjeux stériles et son écriture immobile, sclérosée par une volonté de figer absolument chaque situation qui ne sont que allers et retours constants. D’ailleurs, on me dit dans l’oreillette que dans le prochain épisode, les personnages auront soif. ET faim. Putain, c’est trépidant. J’ai déjà hâte d’y être…
The Walking Dead, Saison 5 Episode 9, What Happened and What’s Going On
Réalisé par : Greg Nicotero
Ecrit par : Scott M. Gimple
Dommage, fallait attendre la fin de la saison pour en dire encore plus de mal. Rien que le 10 est (presque) plus moisi que le 9. Mais Tyreese est à l’image de la comparaison comics/série : Pas assez développé. Il a un goût de pas assez ce Tyreese mou et sans panache. C’était l’un des personnages que je voulais le plus voir dans la série, depuis que j’ai appris que la série allait se faire. Et pour en faire quoi ? Une espèce de trouillard tout moisi qui refuse de s’adapter ? Quel message, bravo. Même T-Dog était plus intéressant.
Nul besoin de tirer sur une série déjà plus qu’à terre. On aura bien l’occasion de voir où nous mènera le reste de la saison pour l’achever si nécessaire ou en dire du bien (si c’est encore possible). Je n’ai toujours pas vu le 10 et je retarde ce moment masochiste le plus possible pour le moment…
J’ai arrete a l’épisode 3 de la saison et apparement je ne pense pas que je verrais les autres, sauf en cas de disette de série cet été, pour passer le temps
D’une manière générale , la problématique de cette série c’est d’avoir délibérément choisi de ne pas suivre le comics dans son intégralité laissant aux scénaristes la possibilité de développer les personnages, l’intrigue. Au final , du médiocre et des errances ponctuées par quelques épisodes bien punchy ( en général le 1er et les deux dernièrs / saison), surfant sur une renommé qui ne leur appartient pas.
Un massacre, une adaptation catastrophique qui a pris les éléments phares du comics sans en comprendre les enjeux.
Tu t’es arrêté juste avant que tout ne se dégrade complètement. Franchement, perds pas ton temps, même en cas de disette. Regarde Banshee, regarde The Affair, Rectify ou Black Mirror ou que sais je encore… Mais franchement, perds pas ton temps collègue, perds pas ton temps…
Et bien moi je vais continuer à perdre mon temps devant TWD. L’ambiance de la série me plait de plus en plus, la présence incontournable de la mort. Je ne lis pas le comics, je m’y mettrai peut être (si j’ai le temps) 😉
Be seeing you,
Mentine
Oui, scénaristiquement ça ronronne un peu. Mais si on veut des effets de manche fracassants à la pelle, faut aller du côté de Lost qui pourtant n’arrive pas à la cheville de TWD d’un point de vue tension dramatique. Je n’aime pas TWD quand ils se mettent à faire de pseudos phrases philosophiques sur le sens de la vie. Mais je trouve que l’ambiance en début de saison et en fin de saison est toujours là et je vis toujours aussi fortement leur « l’homme est un loup pour l’homme » pourtant rabâché. La fin de cette saison 5 est intéressante.