#Critique Batman – Cité brisée par Brian Azzarello et Eduardo Risso

Note de l'auteur

Quand l’un des maîtres du polar rencontre l’univers de Batman, il y a comme une sorte de naissance fabuleuse qui intervient de manière logique. Avec Batman – Cité brisée, Urban Comics nous propose une sorte du meilleur de la chauve-souris.

Ça parle de quoi ?

Alors qu’il traque un homme suspecté de meurtre, Batman arrive trop tard pour empêcher la mort d’un couple devant les yeux de leur enfant. Situation tragique qu’il ne connaît que trop bien. Le Chevalier noir va n’avoir de cesse qu’il retrouve le coupable, mais les apparences sont bien trompeuses.

C’est de qui ?

Du duo à qui l’on doit la fabuleuse série 100 Bullets : Brian Azzarello et Eduardo Risso.

Bon à savoir pour briller en société

L’histoire principale du volume, Cité brisée (Batman #620 à #625), se situe juste après le célèbre Batman – Silence (Batman #608 à #619).

C’est bien ?

Oh que oui ! Avec cet album, Urban ne nous propose rien de moins que l’intégralité des histoires écrites par Brian Azzarello et dessinées par son compère Eduardo Risso, le tout dans l’ordre chronologique de parution. Nous avons ainsi droit à un court récit extrait de Batman : Gotham Knights #8 qui ouvre l’album et à une mini-série en trois épisodes, Flashpoint : Batman Knight of Vengeance qui le clôture. Déjà publié chez nous (respectivement dans Batman – Black & White et la revue Flashpoint), ces deux histoires évoquent la question du pouvoir pour le premier ou procède à un retournement astucieux et intriguant pour le second¹.

Le gros de l’album reste bien sur l’histoire Cité brisée. Prenant la suite de l’arc Hush (alias « Pourquoi j’aime Batman par Jim Lee et Jeph Loeb en sept points, le cinquième va vous surprendre ! »), le récit d’Azzarello tranche par sa noirceur et sa volonté de se concentrer sur quelques personnages tout en offrant une intrigue complexe qui réserve son lot de surprise.

Polar haletant, Cité brisée voit Batman revivre par procuration son traumatisme fondateur et tente par tous les moyens d’être le rédempteur d’une ville pourrie par le mal. On n’est pas loin de la terrible Sin City à laquelle le dessin de Risso nous renvoie régulièrement. Et si l’ancien scénariste de Wonder Woman n’hésite pas à convoquer quelques monstres habituels du bestiaire de la chauve-souris (Killer-Croc, le Pingouin, Scarface), c’est avant tout des figures classiques du polar qu’on retrouve tout au long des pages.

Récit passionnant à la conclusion assez terrassante, Batman – Cité brisée rejoint la famille des œuvres de haute volée du Chevalier noir qui arrive à s’affranchir des ouvrages multi-cités (coucou Batman – The Dark Knight Returns) pour proposer d’autres choses tout aussi passionnantes. On notera enfin la présence d’une histoire parue dans Wednesday Comics à la fréquence d’une page par semaine. Un rythme bien différent que le scénariste et le dessinateur arrivent à maîtriser.

« Un homme sans peur est un menteur. La vérité, c’est qu’on a tous peur de quelque chose. Avec succès, j’ai consacré encore plus de temps que d’argent à m’assurer que tout le monde ait peur de moi. » – Batman

Batman – Cité brisée (DC Deluxe, Urban Comics, DC Comics) comprend les épisodes US de  Batman : Gotham Knights #8,  Batman #620 à #625, Wednesday Comics #1 à #12 et Flashpoint : Batman Knight of Vengeance #1 à #3

Écrit par Brian Azzarello
Dessiné par Eduardo Risso

¹ Situé dans une réalité parallèle, le récit raconte les aventures d’un Batman dont la véritable identité est Thomas Wayne, un riche médecin qui a vu son fils se faire tuer par un voleur.