
Critique de Arq
Après plusieurs comédies ratées portées par Adam Sandler ou Ricky Gervais, Netflix persiste et signe dans la production cinématographique avec un huis clos futuriste bête comme ses pieds.
Produit par Netflix, Arq narre la(les) journée(s) de Renton (Robbie Amell, cousin/sosie de Stephen Arrow Amell, également aperçu dans Flash et la dernière saison de X-Files), un ingénieur ayant inventé une technologie, l’Arq donnant son titre au film, capable de sauver le monde postapocalyptique cliché dans lequel il vit. Malheureusement pour lui, ses anciens employeurs souhaitent remettre la main sur cette machine qui va alors créer une boucle temporelle dans laquelle Renton revivra l’assaut contre sa maison.
La première chose choquante au visionnage d’Arq est son usage abusif (le mot est faible) du shaky cam. Tony Elliot, scénariste de plusieurs épisodes d’Orphan Black qui réalise ici son premier long métrage, cadre à la manière d’un Paul Greengrass amputé d’une jambe, sautillant pour se déplacer, caméra vissée à l’épaule. Six minutes de films avant d’avoir un plan fixe. Six ! Autant cette réalisation peut se concevoir lors de scènes d’action, autant lorsque deux personnes sont attachées à des chaises et discutent, cela a tendance à rendre l’ensemble nauséeux.
Du point de vue scénaristique, ce n’est guère mieux. Rien ne fonctionne, les rebondissements sont ultra-prévisibles, les réactions des protagonistes sont toutes plus absurdes les unes que les autres. Malgré son principe de base vu, revu et rerevu (Un jour sans fin, Edge of Tomorrow, Source Code pour ne citer qu’eux), le long-métrage se repose uniquement sur son concept, là où les films précédemment cités parvenaient à jouer avec cette idée, à surprendre, ce qu’Arq ne parvient jamais à réaliser.
Quant aux comédiens, tous plus fades les uns que les autres, avec en point d’orgue Robbie Amell, bellâtre blondinet censé incarner le génie scientifique de son époque, choix de casting aussi pertinent que 50 Cent en hackeur informatique à lunettes dans Evasion. Malgré un personnage au potentiel intéressant, tantôt femme-forte, tantôt love-interest au gré des réveils du héros, Rachael Taylor, meilleure amie/demoiselle en détresse de Jessica Jones, ne parvient pas à tirer son épingle du jeu, la faute à un script accumulant les clichés.
Mise en scène pachydermique, scénario pompeux, interprétation catastrophique, Arq s’avère un échec cuisant, démontrant une fois de plus l’incapacité de Netflix à rencontrer le même succès dans leurs productions cinématographiques qu’avec leurs séries TV.
Sur Netflix depuis le 16 septembre.
2016. USA. Réalisé par Tony Elliot. Avec Robbie Amell, Rachael Taylor, Shaun Benson…