Critique de Coin Locker Girl (Festival de Cannes 2015)

Critique de Coin Locker Girl (Festival de Cannes 2015)

Note de l'auteur

433356.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxAujourd’hui, premier jour à Cannes et premier film vu à la Semaine de la Critique : c’est la séance spéciale de Coin Locker Girl (à traduire : « la fille de la consigne à pièce » ) premier film du réalisateur coréen Jun-hee HAN. Annoncé comme un film de genre, noir, l’intrigue est à son compte. Mais qu’en est-il de cette première découverte ?

Synopsis : Alors qu’elle vient de naître, Il-young est abandonnée dans la consigne n°10 d’une station de métro. Huit ans plus tard, elle est vendue à la marraine d’un gang de Chinatown, connue sous le nom de Mom. Elle devient ainsi un membre de sa famille. Seuls les personnes « utiles » peuvent tenir dans cette famille de Chinatown.

Ce qui est évident c’est que les Coréens ne font pas les choses à moitié, quand ils ont décidé d’être un peu violents, ils y vont à fond les ballons. Ça craque dans tous les sens, ça frappe, ça saigne, ça coule, ça dégouline et ça glace le sang. Jun-hee HAN possède une maitrise de cette violence dans sa mise en scène. Le traitement du son y est primordial, les craquements d’os et les coups résonnent dans notre esprit après avoir été brisés ou assénés. 

Les deux comédiennes principales sont excellentes, l’une dans sa froideur de mère inquiétante, l’autre dans une timidité proche du mutisme. La plus jeune (Go Eun Kim) possède un physique très androgyne qui fascine et joue avec notre oeil.

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On observe régulièrement dans le film d’excellentes idées de mise en scène, visant toujours à inclure le spectateur au plus proche de l’histoire. Les couleurs et les cadrages sont magnifiques, des tons très bleus et verts, des néons et des compositions de plans parfaitement étudiés renforce l’idée que ce Jun-hee Han possède une vraie vision de cinéma. Les longs travellings posent un effet de pesanteur sur le film et semblent parfois suspendre le temps.

Hélas une belle réalisation ne fait pas tout et le jeune cinéaste tombe dans le piège du « joli premier film » en laissant passer un scénario bien trop prévisible et attendu. On a du mal à croire à certains personnages et on finit par se lasser de leur dessein. L’ennui se fait sentir et finalement, le film aurait pu se terminer deux ou trois fois avant son générique de fin.

Coin Locker Girl est un premier film enthousiasmant qui, malgré de très belles idées, ne transcende pas. Dommage.

Coin Locker Girl, Corée, (1h50), réalisé par Jun-hee Han, avec Kim Go-eun, KIM Hye-soo…

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