Critique de Dégradé (Festival de Cannes 2015)

Critique de Dégradé (Festival de Cannes 2015)

Note de l'auteur

1Deuxième film visionné lors de ce premier jour à Cannes, Dégradé, film palestinien, étonne par son casting mais épuise par ses personnages un peu caricaturaux.

Synopsis : Une famille mafieuse a volé le lion du zoo de Gaza et le Hamas décide de lui régler son compte ! Prises au piège par l’affrontement armé, treize femmes se retrouvent coincées dans le petit salon de coiffure de Christine. Ce lieu de détente devenu survolté le temps d’un après-midi va voir se confronter des personnalités étonnantes, de tous âges et de toutes catégories sociales…

Huit clos haut en couleurs et en caractères de femmes, Dégradé étonne quant à son insolence et son atmosphère plus qu’anxiogène. Enfermées dans le salon, ces femmes nous intègrent dans leurs conversations, leurs émois et leurs histoires. Mais la qualité principale de ce film (ses dialogues) en est également son principal défaut : le sarcasme et l’ironie de ses personnages sont trop présents et nous éloignent de l’émotion que pourrait nous procurer la situation. Le cassage constant de ces femmes les unes envers les autres sonne faux et nous déconnecte de toute empathie possible vis à vis d’elles. Malgré quelques belles idées de personnages, de jolies scènes et des comédiennes irréprochables, la sauce ne prend pas spécialement. Le film n’est pas mauvais à proprement parler, il se perd à son propre jeu. À vouloir écrire des dialogues trop secs, on crée chez le spectateur un sentiment de retrait.3

La mise en scène est plutôt basique, et à part quelques beaux effets avec les miroirs, on se lasse vite des champs/contrechamps incessants. L’effet anxiogène du salon (otage du monde extérieur) fonctionne. On comprend le sentiment de ces femmes par rapport à la situation de guerre qui les entoure, on s’intéresse aux thématiques traditions vs modernité, on s’interroge sur la religion, et ça c’est un réel aspect positif.

En bref, on finit par s’ennuyer et pour un film d’à peine 1h24 c’est pas très bon signe.

Dégradé, de Tarzan & Arab Nasser, Palestine, 1h24, avec Hiam Abbass, Maisa Abd Elhadi, Manal Awad, Mirna Sakhla, Dina Shuhaiber, Victoria Balitska.

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