• Home »
  • SÉRIES »
  • #Critique : Diffraction (The Girlfriend Experience s2 / Starz / OCS)
#Critique : Diffraction (The Girlfriend Experience s2 / Starz / OCS)

#Critique : Diffraction (The Girlfriend Experience s2 / Starz / OCS)

Note de l'auteur

Anthologie oblige, The Girlfriend Experience se réinvente en saison 2. Mais elle ne fait pas les choses à moitié puisque ses deux responsables, Amy Seimetz et Lodge Kerrigan, se dissocient pour proposer chacun une proposition distincte. Un divorce sans dilution !

En saison 1, The Girlfriend Experience proposait un geste formel poignant. Le regard de Seimetz et Kerrigan imposait une perception très sensorielle et au plus près d’une jeune femme alors qu’elle expérimentait le métier d’escort. À travers leur approche, le travail sur la musique ressortait de manière singulière. Cette composition originale signée alors du cinéaste Shane Carruth (mari de Seimetz à la ville), phagocytait une série pourtant déjà remarquable.

La musique est justement le facteur de séparation à amplitude maximale entre les deux récits de cette saison 2. Kerrigan opte pour de simples sons lorsque Seimetz choisit un univers riche d’une ambiance plus latine. Deux sensibilités pour deux univers profondément éloignés. Le premier poursuit l’exploration d’un univers citadin froid et inhospitalier. La deuxième se transpose dans un milieu chaud et aride.

Du côté de Washington DC, Erica Myles (Anna Friel) tente de rassembler des financements pour un candidat républicain et n’hésite pas à faire appel à Anna (Louisa Krause) pour y parvenir par tous les moyens. Au Nouveau Mexique, Bria (Carmen Ejogo) tente d’échapper avec sa fille à un mari encombrant par le biais du programme de protection des témoins.

Chacun à leur manière, les deux cinéastes indépendants s’émancipent définitivement du film originel de Steven Soderbergh, ainsi que de leur première saison en commun. Avec Anna, Kerrigan prolonge le parcours de Christine (Riley Keough) avec une prostituée plus expérimentée et sûre de ses choix. Avec Bria, Seimetz envisage la vie d’une femme qui avait fait le choix de ne plus être une call girl.

Ils font aussi tous les deux le choix d’opter pour des thrillers aux motifs relativement inattendus. Le milieu interlope du financement politique d’une part et le contexte en vase clos d’une protection rapprochée.
Néanmoins, la diffusion parallèle n’est pas justifiée tant les deux récits se distinguent. Il aurait été plus logique de les envisager comme des saisons successives plutôt que de les associer.

Prises indépendamment, ces deux nouvelles entités constituent toutefois un prolongement remarquable de la série. The Girlfriend Experience demeure une série belle et singulière.

À noter que si suite il devait y avoir, le maestro Soderbergh a prévu de renouveler ses cinéastes/showrunners. Est-ce que la chaîne sera prête à changer d’escort ?!

THE GIRLFRIEND EXPERIENCE Saison 2
Un épisode de chaque récit couplé chaque semaine.
À voir sur OCS dès le 6 novembre.
“Erica & Anna”
É
crit et réalisé par Lodge Kerrigan.
Photographie d’Ari Wegner.
Avec Anna Friel, Louisa Krause, Narges Rashidi, Trevor Hayes, Drew Nelson & Emily Piggford.
Design sonore de Dave Paterson.
“Bria”
Écrit et réalisé par Amy Seimetz.
Photographie de Jay Keitel.
Avec Carmen Ejogo, Tunde Adebimpe, Morgana Davies, Frances Lee McCain & Jim Berleson.
Musique originale des Mondo Boys.

Visuels : Ken Woroner / Screen Grab © 2017 Starz Entertainment, LLC

Partager