#Critique Dunkerque – Mai 1940 de Thierry Gloris et Ramon Marcos

#Critique Dunkerque – Mai 1940 de Thierry Gloris et Ramon Marcos

Note de l'auteur

Clap de fin pour Champs d’honneur. Dernière sortie pour cette série qui essaye de comprendre ce que signifie être français. C’est par la force des armes et les batailles, perdues ou gagnées, que le sentiment national d’appartenance est né en France. Pour ce cinquième et ultime rendez-vous, Dunkerque – Mai 1940, une victoire à la Pyrrhus pour les Allemands et une défaite qui sauvera l’essentiel pour les Alliés.champsDhonneurDunkerque-1

L’histoire : la première armée du monde ne cesse de reculer dans les premiers mois de ce que l’Histoire retiendra comme la Deuxième Guerre mondiale. Les troupes françaises, impréparées et cramponnées à une ligne de défense désuète, se font percer de part en part et bientôt encercler entre Lille et Dunkerque au début de l’année 1940. Reste à sauver l’essentiel : le futur. Si bien que les troupes françaises se sacrifient pour que l’opération Dynamo permette au corps expéditionnaire anglais de retraverser la Manche pour continuer la lutte. À travers cet écroulement d’une nation, ce sont des hommes qui se sont dressés, individuellement et collectivement, pour redonner de l’honneur à un pays.

Mon avis : la grande Histoire par le prisme de la petite, cela fonctionne toujours aussi bien dans cette série qui nous raconte notre passé, ce qui a permis de faire de notre pays la République française. Le sentiment d’appartenance par le sang versé. Et plus directement, comme dans les quatre premiers opus, on suit la trajectoire d’hommes qui se sont sublimés dans l’adversité. Là, c’est un « couple » étrange engagé dans la 15e DIM (Division d’infanterie mécanisée) qui apprend à s’apprivoiser au gré des reculades d’une armée qu’ils ne comprennent plus. L’un est un militaire de carrière au sens de l’honneur et au patriotisme assumés, l’autre est un appelé, militant communiste qui gravite à la CGT et qui envisage la guerre comme la rançon du capitalisme, ce qui est loin d’être erroné. Ce curieux attelage va se retrouver dans le combat pour la survie de la patrie. Et se perdre dans une défaite devenue inéluctable même si provisoire.

Cette série vaut le coup d’œil et nous en dit un peu plus sur ce qu’être et se sentir français peut signifier. Pas inutile par les temps qui courent.

champsDhonneurDunkerque-2En accompagnement : une carbonnade flamande. C’est de saison !

Si vous aimez : L’appel du 18 juin sur les ondes de la BBC aka Radio Londres. Là aussi, c’est de saison.

Autour de la BD : Thierry Gloris a fait de brillantes études d’histoire, pas étonnant qu’il les exploite dans ces bd. Des Malgré nous en passant par Isabelle, la louve de France ou Une génération française, il les met à toutes les sauces. Sans en renverser. Ramon Marcos est un touche-à-tout plutôt doué avec un trait réaliste et qui n’hésite pas à servir des deux pages côte à côte pour nous servir des grands angles magistraux.

Extraits : « Je ne sens plus mes jambes. Ma vie s’échappe. C’est la fin. Mais j’suis content de t’avoir connu, Teyssier. »

« Car maintenant, j’sais que rien n’est perdu. Communiste ou pas. Tu te battras pour la France, ou pour la liberté, c’est pareil.  »

« J’suis pas d’acc… »champsDhonneurDunkerque-3

« Ferme-la, Teyssier, laisse-moi avoir raison… une dernière fois. »

Dunkerque – Mai 1940
Écrit par Thierry Gloris
Dessiné par Ramon Marcos
Édité par Delcourt

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