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On a lu…Harley Quinn (T.01) – Complètement marteau d’Amanda Conner, Jimmy Palmiotti et Chard Hardin

On a lu…Harley Quinn (T.01) – Complètement marteau d’Amanda Conner, Jimmy Palmiotti et Chard Hardin

Note de l'auteur

Longtemps attendues, voilà que les aventures de la psychopathe la plus délurée de l’univers DC arrivent en France. L’occasion pour nous pencher sur ce premier tome et de constater que, pour une fois, les louanges sont méritées et que la demoiselle et ses nouveaux anges gardiens sont bien à la hauteur de leur réputation.

 

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L’ancienne psychiatre Harleen Quinzel n’est pas le genre de femme à se satisfaire d’une vie convenable et tranquille. Elle fuit la routine comme la peste et cherche par tous les moyens à faire de sa vie une aventure. Sa toute fraîche installation à Coney Island est donc l’occasion rêvée d’en commencer un nouveau chapitre ! Avec son entrée fracassante dans l’équipe locale de roller derby, l’approche de la Saint-Valentin et la découverte d’un contrat mis sur sa tête, la pétillante Harley Quinn aura beaucoup à faire.

 

Personnage au parcours particulier (mais pas unique) Harley Quinn est l’incarnation même de la porosité entre les différents supports artistiques et la preuve que l’influence d’autres médias sur le comic-book ne date pas d’hier. Apparue en 1992 dans la série télévisée Batman – The Animated Serie, la psychiatre tombée follement amoureuse du Joker n’eut de cesse de voir sa popularité s’accroître au fil du temps. Ayant officiellement intégré l’univers DC à l’occasion de la saga Batman – No Man’s Land, elle prend peu à peu son indépendance vis-à-vis de monsieur J pour devenir un électron libre réjouissant et sympathique davantage trublion que véritable méchante.

 

Screen+Shot+2013-11-21+at+10.24.19+AMA l’instar d’un Deadpool¹, sa tendance à jouer sur le fil du rasoir, sa dérision et sa distanciation vis-à-vis de l’univers qui l’entoure ont énormément fait pour son succès. Preuves en sont le nombre incroyable de cosplay qui lui sont consacrés, mais également le très grand nombre de rumeurs quant à sa présence sur chaque projet cinématographique lié à l’univers de la chauve-pourrie. La belle a d’ailleurs obtenu la consécration attendue par beaucoup avec le film Suicide Squad. Bien qu’ayant eu les honneurs d’une série régulière au début de l’année 2000, la nouvelle série éditée aujourd’hui peut se voir comme un nouveau départ pour un personnage que le relaunch de DC en 2011 a modifié tant dans ses origines que dans son rapport avec le Joker. Bien plus indépendante qu’auparavant, elle est un des éléments moteur de la Suicide Squad et se retrouve dorénavant à la tête d’un immeuble à gérer. Si on pouvait légitimement craindre que la popularité du personnage entraîne une perdition de celui-ci, la lecture de ces premiers épisodes nous rassure.

 

A la tête de la série, on retrouve le duo Amanda Conner/Jimmy Palmiotti. Si on regrette que Conner ne soit pas au dessin, le travail de Chad Hardin épouse totalement l’atmosphère voulue par les scénaristes et s’inscrit totalement dans leurs travaux précédents (que ce soit sur Power Girl ou Before Watchmen – Spectre soyeux). Drôle et enlevée, Harley Quinn est une bouffée d’air frais au sein d’un univers DC qui tombe trop souvent dans la déprime et la noirceur. Bien qu’on puisse s’étonner de certaines transitions abruptes dans le récit, on reste surtout admiratif devant le maintien d’un fragile équilibre d’un personnage oscillant entre la dangereuse psychopathe et la justicière tarée. On avait pourtant eu peur après un épisode #0. La mise en abyme et la manière de détruire le quatrième mur sont réjouissantes et maîtrisées. Il peut, en outre, passer rapidement pour un acte nombriliste.

 

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Heureusement dès Harley Quinn #1, la série revient sur une narration plus classique. Un schéma qui sied beaucoup plus à la demoiselle et met particulièrement bien en avant son coté déluré et son envie de bien faire quitte à tout détruire. Telle une Blues Brothers, la conception du bien et du mal d’Harley est somme toute basique et sa réponse à une injustice peut prendre des proportions gigantesques et catastrophiques. Elle n’en a cure, ce qui compte c’est de corriger le mal. On retrouve le dynamisme autant dans le dessin que dans une narration maîtrisée qui multiplie ses arcs et personnages sans jamais les perdre de vue et en les inscrivant à la fois dans cette espèce de rédemption décalée que dans un délire bad-girl. On citera ainsi la manière dont se pose la nouvelle situation d’Harley, l’arc narratif autour du contrat mis sur sa tête, ou bien encore sa manière tendre et subtile de résoudre un problème familial.

 

On ne doutait pas vraiment de la qualité d’une œuvre signée par Amanda Conner et Jimmy Palmiotti mais on pouvait craindre que l’aura d’un personnage tel qu’Harley allait jouer contre la série. Il n’en est rien et ce premier tome s’avère une excellente lecture. De celle qu’on aimerait en voir plus souvent dans l’actuelle production de DC.

 

 

 

bloggif_55a8a4431ff48Harley Quinn – Tome 1 : Complètement Marteau (DC Renaissance, Urban Comics, DC Comics) comprend les épisodes US d’Harley Quinn #0, #1 à #8 et Secret Origins #4

 

Ecrit par Amanda Conner et Jimmy Palmiotti

 

Dessiné par : Chard Hardin (#1 à #8, Secret Origins #4) et Stephane Roux (#2)

 

Dessinateurs invités pour Harley Quinn #0 : Charlie Adlard, Art Baltazar, Becky Cloonan, Amanda Conner, Darwyn Cooke, Tony Daniel, Chad Hardin, Adam Hughes, Dave Johnson, Sam Kieth, Jim Lee, Tradd Moore, Dan Panosian, Jeremy Roberts, Stephane Roux, Walter Simonson, Bruce Timm

 

Prix : 19,00 €

 

 

 

¹ Également apparus à la même époque, les deux personnages ont aussi en commun d’être très probablement les seules créations Marvel/DC du début des années 90 à être encore très populaires aujourd’hui

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