#Critique Hawkwood (T. 7)

#Critique Hawkwood (T. 7)

Note de l'auteur

hawkowood-7-dokiNous voilà arrivés à l’avant-dernier tome de la passionnante saga historique de Tommy Ohtsuka et les choses s’emballent. Le mangaka nous jette au cœur de l’ultime bataille opposant les armées anglaise et française et l’immersion est totale. Les dernières tactiques se mettent en place, et bien que les français soient en large supériorité numérique, Edward III, souverain anglais sort son joker et clairement, la surprise est de taille.

 

26 août 1346, l’armée anglaise arrive à Crécy, au nord d’Amiens. C’est au milieu d’une vaste plaine qu’Edward III décide d’installer ses troupes en vue de l’affrontement final, la fameuse bataille de Crécy, qui marquera vraiment le début de la guerre de Cent Ans. Le chef de guerre anglais semble avoir une idée derrière la tête et met à contribution John Hawkwood pour mettre son plan à exécution. Stupéfaction dans les rangs français lorsqu’ils se retrouvent face à un canon, cet étrange objet dont ils ignorent l’utilité. Dès lors, la tactique d’Edward III se met en branle et malgré leur imposante supériorité, les troupes françaises tombent comme des mouches. Plantagenêt vs Valois, faîtes votre choix. Hawkwood, tome après tome, aura réussi à capturer notre attention, nous plongeant avec force de détails dans les prémices de cette guerre. À travers le personnage de Hawkwood, mercenaire à la tête de la Compagnie Blanche du Corbeau, Tommy Ohtsuka nous fait vivre les coulisses, les petits arrangements et les revirements de situation au gré des opportunités. Sa non-position dans ce conflit dû à son statut de mercenaire proposant ses services au plus offrant, apporte un point de vue intéressant. Bien qu’il ait été majoritairement au service du prince Edward d’Angleterre, il garde un certain recul vis-à-vis de la situation afin de ne pas se faire manipuler. Une situation d’autant plus intéressante car c’est bien au sein du même camp que se joue un autre face à face. Entre méfiance, rivalité et admiration réciproque, Hawkwood et le prince Edward se regardent en chien de faïence, tentant de percer l’autre à jour.

 

20150810053752Autour d’eux, gravite une galerie de personnages tout aussi badass et chevaleresque. Du simple troufion aux souverains, Ohtsuka tente d’apporter une vision d’ensemble à son récit et laisse à chacun de ses protagonistes l’occasion de s’exprimer. En résulte une multitude de points de vue apportant du relief à l’histoire. À côté de l’apparente volonté de réalisme et de véracité historique concernant les faits et les personnages, le mangaka n’oublie pas de donner à son récit le souffle épique qu’il mérite et c’est très certainement ce qui compte vraiment ici. Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse disait de Musset et c’est parfaitement applicable à Hawkwood. Finalement, on y cherche pas tant des faits historiques, établis et immuables, qu’un frisson chevaleresque, un élan qui nous transporte sur le champ de bataille, au cœur d’une cavalerie en pleine charge. À ce titre, l’auteur fait un formidable travail graphique. Son trait toujours aussi épais, noir et appuyé s’impose un peu plus encore. De ce septième tome, on retiendra forcément la scène du canon, magnifiquement illustrée et mise en page, ainsi que la séquence finale, dans laquelle, Ohtsuka lâche les chevaux, au sens propre comme au figuré, en nous balançant de pleines pages à la puissance graphique hallucinante. Et que dire de cette couverture… ?! Quoiqu’il en soit, il ne reste donc qu’un seul et unique tome à savourer avant que le titre historique édité par Doki-Doki, ne tire sa révérence, en apothéose. Enfin, on l’espère !

 

Hawkwood (T. 7)
De Tommy Ohtsuka
Édité par Doki-Doki

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