On a lu…Infinite Crisis – Tome 2 : Unis pour le pire

Note de l'auteur

Tome- 2

Le décompte est enclenché pour les héros de l’univers DC. A leur insu, les différentes pièces du drame se mettent en place lentement mais sûrement. La vaste saga Infinite Crisis déploie peu à peu ses ailes avec un deuxième volume qui nous donne l’occasion de découvrir un autre aspect de ce vaste univers.

La Société Secrète a rassemblé tous les super-vilains de l’univers sous le commandement de Lex Luthor et un conciliabule de génies criminels. Tous ? Non ! Car six malfaiteurs planifient dans l’ombre la rébellion, tandis qu’à l’autre bout de la galaxie, les planètes ennemies Rann et Thanagar, se livrent une bataille sans fin.

Tout comme le premier tome, Infinite Crisis : Unis pour le pire, compile mini-séries et épisodes extraits de séries régulières ; le tout servant de prologue et de mise en place pour la saga Infinite Crisis en tant que telle. Mais loin d’être des petits apéritifs en attendant le plat principal, celles-ci se révèlent être des excellentes histoires permettant de brosser tous les différents aspects qui composent l’univers DC. Ainsi Countdown to Infinite Crisis et Projet O.M.A.C. balayaient des éléments de Jack Kirby tout en revenant sur des personnages secondaires ayant fait la force de la Ligue de Justice à la fin des années 80. De la même façon, ce deuxième tome va s’intéresser au versant cosmique de DC via la mini-série Rann-Thanagar War pour s’attarder ensuite sur sa majestueuse galerie de vilains à travers Villains United.

Space opera trouvant notamment sa source dans les aventures de John Carter, Rann-Thanagar War décrit avec une violence étonnante la guerre entre deux peuples suite à une catastrophe d’ampleur galactique causée par l’apparition de la planète Rann dans le même système que celui de Thanagar. Se rapprochant de plus en plus du soleil, cette dernière est devenue une terre aride et désolée et voit sa population être secourue par les Ranniens. Écrite par Dave Gibbons (excellent scénariste mais surtout connu pour être le dessinateur de Watchmen), cette mini-série de 2005 surprend par un certain avant-gardisme dans la nature d’un conflit basé sur une catastrophe écologique, un afflux migratoire massif et l’émergence d’une religion en tant qu’outil de manipulation. Il n’y a pas de gentil et de méchant dans cette guerre, mais deux peuples qui souffrent et qui sont manipulés par des puissants. Au milieu de ce conflit, les efforts d’Adam Strange, Hawkman et Hawkgirl paraissent vains, même si cela donne lieu à des batailles et des passages passionnants et épiques.

Rann-Thanagar War #1

On passera rapidement sur les deux épisodes d’Action Comics (le #830 et #831) pas forcément inintéressants et donnant toujours l’occasion d’admirer les dessins de John Byrne, mais l’autre gros morceau et meilleure histoire de l’album nous tend déjà les bras. Révélée dans les épisodes précédents, la Société Secrète de Lex Luthor a pour but de réunir tous les super-vilains de la planète sous une même bannière. Mais alors que l’on pouvait s’attendre à voir les exactions de cet immense groupe et de son « conseil d’administration » de six membres (à savoir Lex Luthor, Black Adams, Deathstroke, Talia al Ghul, le Docteur Psycho et le Calculateur), la scénariste Gail Simone va s’attacher à nous faire aimer un groupe adversaire, les Secret Six. Villains United nous raconte comment six méchants considérés comme de seconde zone sont réunis par un mystérieux individu du nom de Mockingbird. Ce dernier connaît suffisamment leurs vies et secrets pour les faire chanter et les utiliser pour combattre la Société Secrète.

Même si écrite en 2005, on peut voir dans la réédition de Villains United un dernier écho à la saga Forever Evil qui avait rythmé l’univers DC l’année dernière, et qui nous montrait des héros vaincus par leurs doubles malfaisants venus d’une autre Terre. Au sein de cette saga plusieurs personnages considérés comme méchants (tels que Lex Luthor, Captain Cold, Sinestro, Black Manta, Black Adams, etc, etc) se sont opposés à cette invasion. Malgré ses défauts, cette saga avait l’avantage de mettre sous le feu des projecteurs l’incroyable bestiaire de DC Comics en matière de vilains. Cette diversité fut également mise en avant par Urban via leurs collections DC Nemesis et l’anthologie Super-Vilains qui permirent aux lecteurs de se rendre compte de l’importance de cette figure depuis des dizaines d’années. Villains United s’inscrit dans cette lignée d’histoires mettant en scène des méchants ambigus et fascinants.

Villains United #3

L’espace de six épisodes, Catman, Cheshire, Deadshot, Scandal, Radgoll et Parademon vont être tiraillés entre un manipulateur diabolique et la peur face à la confrontation avec une force supérieure en nombre et en puissance. Face à une mort quasi certaine, ces personnages vont puiser leurs forces dans le lien qui les unira peu à peu. Passionnant à lire, très bien dessiné par Dale Eaglesham, Villains United fait partie de ces petites séries annexes au sein desquelles les artistes peuvent s’en donner à cœur joie, et où souvent naissent les idées et concepts qu’on retrouvera plus tard dans des titres plus importants. En outre, sa révélation finale quant à l’identité de Mockingbird rajoute une pièce fondamentale à l’énorme bâtiment Infinite Crisis.

Même si la saga Infinite Crisis est en soi de qualité très moyenne, il n’en reste pas moins que les mini-séries qui l’accompagnent restent toujours d’agréable lecture, et se bonifient avec le temps. Ce deuxième tome en est encore une fois la preuve, avec un space-opera épique et une histoire d’anti-héros qui deviendra quelques mois plus tard une série passionnante : Secret Six qu’on aimerait bien voir éditée chez nous.

Infinite Crisis – Tome 2 : Unis pour le pire (DC Classiques, Urban Comics, DC Comics) comprends les épisodes US de :

 

• Rann-Thanagar War #1 à #6 – Ecrit par Dave Gibbons et dessiné par Ivan Reis, Joe Prado et Joe Bennett
• Action Comics #830 et #831 – Ecrit par Gail Simone et dessiné par John Byrne
• Villains United #1 à #6 – Ecrit par Gail Simone et dessiné par Dale Eaglesham et Valdis Semeiks

Prix : 28,00 €

Critique basée sur la version numérique de l’album