#Critique Ivar, Timewalker de Fred Van Lente

#Critique Ivar, Timewalker de Fred Van Lente

Note de l'auteur

Dans la famille Anni-Pada, je voudrais le frère aîné, Ivar. Après les aventures d’Archer & Armstrong (notre comics préféré de 2016), Bliss Comics continue l’exploration de la plus ancienne fratrie de la Terre avec un voyageur temporel dont les aventures ne sont pas sans rappeler celle d’un célèbre Seigneur du temps. Heureusement, la série de Fred Van Lente ne s’arrête pas qu’à ça.

 

ivar 03Ça raconte quoi ?

Neela Sethi s’apprête à faire une découverte fabuleuse dans le domaine du voyage dans le temps. Arrive soudain Ivar qui la convainc de stopper son expérience et de partir avec lui pour un voyage à travers le temps dont l’objectif est connu de lui seul. Réticente au départ, elle décide de l’accompagner, il faut dire qu’être poursuivi par une horde de chrononautes et de guerriers temporels vous change une femme.

 

C’est de qui ?

On ne change pas une équipe qui gagne. Scénariste d’Archer & Armstrong (dans laquelle apparaît pour la première fois Ivar), c’est Fred Van Lente qui se charge du scénario. Il retrouve à cette occasion Clayton Henry avec qui il avait collaboré sur la série The Incredible Hercules, une des grandes oubliées de Panini (promis, on y revient bientôt). Les dessinateurs Francis Portela (Faith, Black Panther) et Pere Pérez (Batgirl, Unity) viennent compléter l’équipe de cette courte mais intense série.

 

ivar 04C’est bien ?

Un peu que c’est bien ! Il faut dire qu’on partait assez enthousiaste compte tenu de la présence d’un scénariste qui nous avait offert une série géniale. Publié juste après la fin d’Archer & Armstrong, Ivar, Timewalker est le prolongement du même état d’esprit qui caractérisait le buddy comic. Son faible nombre d’épisodes lui confère ainsi un rythme effréné qui ne s’affaiblit jamais. Une fois la lecture commencée, on ne peut s’arrêter et on ne peut que ressentir une certaine pointe de jalousie envers les lecteurs qui ont suivi la série en cours de publication et qui devaient imaginer cent mille scénarios à chaque rocambolesque fin d’épisode.

 

Pour autant, cette frénésie ne porte pas atteinte à une notion nécessaire à ce genre d’histoire, celle de la temporalité. Il est même assez enthousiasmant de voir un auteur prendre le sujet à bras le corps et le triturer suffisamment pour en tirer mille et un concepts. Notion capitale pour la série, on ressent le temps qui passe contribuant à donner l’émotion nécessaire quant aux destins croisés des deux personnages principaux de la série.

 

ivar 05De la même manière que le personnage d’Archer renvoyait à Hercules ou que Bloodshot était une sorte de mix entre le Punisher et Wolverine, il est évident qu’Ivar, Timewalker s’inspire de la série Doctor Who et notamment d’une des histoires les plus emblématiques de la relance effectuée par Russell T. Davies et perpétuée par Steven Moffat, celle de la relation avec River Song. Mais c’est bien le filtre Valiant qui va faire la différence de la même manière que l’approche Whonienne de Dan Slott sur Silver Surfer confère l’originalité bienvenue et rafraîchissante au personnage. Cela passe par son rythme bien sûr, des dialogues au diapason et un dessin d’une grande richesse, mais au-delà de cela, il y a cette capacité à trouver le juste milieu entre la comédie nécessaire à ce genre d’histoire et la tragédie servant de socle au récit. Ivar, Timewalker #9 est ainsi un bel exemple de ce brillant mélange. Premier épisode survenant après l’événement clé qui fait basculer le récit sur une autre perspective, il restitue parfaitement la souffrance émotionnelle d’un personnage tout en le voyant faire face à de terribles clowns vikings. De la joie de la destruction des lignes temporelles…

 

Ce qu’il y a de rafraîchissant avec les productions Valiant soutenues par l’excellent boulot de Bliss, ce n’est pas tant qu’il propose un nouvel univers peu plombé par des dizaines d’années de continuité ou que la faible interdépendance des titres fait que le lecteur peut piocher aisément dans ce qui lui plaît sans avoir à lire d’autres choses en parallèle ; c’est avant tout parce que ce sont d’excellentes histoires et Ivar, Timewalker en est une nouvelle preuve.

 

 

 

ivar 01

 

 

 

Ivar, Timewalker (Bliss Comics, Valiant) comprend les épisodes de Ivar, Timewalker #1 à #12
Écrit par Fred Van Lente
Dessiné par Clayton Henry, Francis Portela et Pere Pérez

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