#Critique Karman Gain (T. 1)

#Critique Karman Gain (T. 1)

Note de l'auteur

karmangain-vol1Manga/jeux vidéo, c’est une grande histoire d’amour. On ne compte plus les adaptations et interactions entre les deux médias. De son côté, la bande dessinée japonaise n’a de cesse de s’approprier les nouvelles technologies à travers des titres qui nous plongent en pleine réalité virtuelle. Karman Gain, nouveau seinen de l’éditeur Doki-Doki, est de ceux-là. Ce premier tome, sans parvenir à convaincre vraiment, propose un concept relativement sympa qui attise légèrement notre curiosité. Game on!

 

Ryûichi est un jeune lycéen lambda. Comme tout le monde, il passe son temps sur son smartphone à jouer online. Il s’essaie à la version gratuite du jeu Karman Gain, censé pouvoir réaliser nos veux les plus chers dans la réalité. Si les choses semblent tourner à son avantage, très rapidement, tout dérape lorsqu’il passe à la version payante. Il se retrouve plongé dans un monde virtuel et doit affronter des boss balèzes, à l’aide d’avatars qu’il invoque. Le petit problème, c’est que ces avatars représentent en fait ses potes et sa famille et qu’évidemment, s’ils meurent dans le jeu, ils meurent dans la vraie vie. Fort heureusement pour lui, il n’est pas le seul joueur et sa rencontre avec l’ermite pourpre va quelque peu lui faciliter les choses. Karman Gain tente un pari assez malin, consistant à fusionner deux sous-genres très en vogue dans le manga. D’une part, nous avons le délire virtuel en mode RPG avec levels, avatars et tout ce qui s’ensuit. De l’autre, nous avons une tendance aux jeux online pervers et mortels, qui s’est développée depuis quelques années, avec des titres comme Duds Hunt, Real Account, King’s Game ou encore Darwin’s Game. C’est là-dessus que repose la mini-originalité du manga. Le fait d’embarquer des proches dans des combats à mort, sans même qu’ils en aient conscience. L’idée est suffisamment tordue pour que l’on y prête attention.

 

karmangain2Maintenant, encore faut-il savoir quoi en faire… Et sur ce point, il faut se montrer beaucoup plus prudent. Car combien de titres de ce style sont restés enfermés dans leur petit concept étriqué, réduisant l’ensemble à un vulgaire jeu de massacre ? Un certain nombre… D’autant que les personnages tels qu’ils nous sont présentés dans ce premier tome, Ryûichi en tête, ne semblent pas bien originaux. Ils paraissent tous bien fades, quelque peu prisonniers de leurs archétypes. Pour ce qui est du dessin, l’auteur Akira Kazumiya offre un travail propre et fin, mais sans grande originalité, là encore. Le trait passe-partout oscille constamment entre style shôjo et shônen et apporte finalement peu de plus-value au récit. On commence donc cette année 2017, timidement avec un titre qui sent un peu le réchauffé. On attend de voir la suite et la tournure des choses en espérant que Karman Gain s’étoffera et prendra de plus gros risques. Allez, game is not over… yet!

 

Karman Gain (T. 1)

de Akira Kazumiya

Édité par Doki-Doki

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