#Critique Killjoys, SF joyeuse et sans prétention

#Critique Killjoys, SF joyeuse et sans prétention

Killjoys n’est pas de ces séries qui feront les couvertures des magazines. Elle n’est ni luxueuse, ni conceptuelle, ni novatrice. Pour tout dire, elle serait même un peu old school avec son petit budget, ses enquêtes de chasseurs de primes de l’espace et ses épisodes unitaires mais qui sèment les grains de riz d’une mythologie qui prend forme petit à petit.

©SyFy

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Dans un univers lointain qui tourne autour de quelques planètes seulement, un duo de chasseurs de primes, bientôt devenu trio, enchaîne les missions tout en essayant de démêler ce qui ressemblerait bien à une conspiration. La série est donc portée par ce trio à la tête duquel trône Dutch, une guerrière plus qu’affûtée, incarnée par une actrice aussi convaincante dans l’action que dans l’émotion. À ses côtés gravitent John, son partenaire depuis plusieurs années, et D’Avin, le grand frère de John dont le passé est quelque peu trouble.

Killjoys est une série où tout nous semble familier : les structures narratives sont classiques et l’esthétique rappelle à la fois Dark Angel et Firefly. Il faut dire que Killjoys sait utiliser son micro-budget au maximum : pas d’effets numériques ou presque, un univers de rouille, de bidouille et finalement très « tactile ». Son point fort est sans conteste ses personnages, qui sont engageants et dont les relations sont écrites avec intelligence, parvenant à éviter les clichés trop énervants sans pour autant être révolutionnaires. Sauf sur un point : Killjoys est clairement une série féministe, mais de manière très naturelle. La série n’est pas un manifeste féministe et hors un épisode assez malin sur la gestation pour autrui qui brandit le droit absolu de la femme sur son corps, elle n’aborde pas le sujet. Cependant, les personnages féminins, Dutch en tête, sont tridimensionnels et il n’y a pas de différence de qualité d’écriture entre hommes et femmes.

©SyFy

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Alors certes, l’univers n’est pas toujours clairement établi, les enjeux politiques peinent à décoller malgré la bonne idée de départ et le tout manque de raffinement. Mais on se sent respecté en tant que spectateur, la mythologie est modeste mais plutôt solide, les personnages sont attachants, les scènes d’action sont efficaces, l’humour est dosé (pas de ruptures tonales trop fréquentes) et surtout l’ensemble est très fun ! Avec 10 épisodes par saison, ça serait vraiment dommage de bouder son plaisir…

Amandine SRS

Killjoys, Saison 03 à partir du 30 juin sur SyFy, disponible sur Netflix en France
Créée par Michelle Lovretta
Avec Hannah John-Kamen, Aaron Ashmore, Luke Macfarlane,…

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