
Critique La route de Tibilissi de Chauvel, Kosakowski et Lou
Road-trip sanguinaire au milieu de la toundra pour deux mômes esseulés et pourchassés par tous les détrousseurs de chemise de la planète. Une aventure où la fraternité et un brin de solidarité permettent encore d’apercevoir la lumière au bout du tunnel.
L’histoire : Jack et Oto, deux orphelins, prennent la route après l’assassinat, sous leurs yeux, de leurs parents, dans un pays gelé où la guerre et ses relents fleurissent. Au gré de leur périple, ils font des rencontres plus ou moins dangereuses. Aidés en cela par un drôle d’équipage : une bête à fourrure et un robot dégingandé.
Mon avis : Il y a un peu de Willow of good dans ce récit fantastique et un brin déjanté. Improbable aussi avec un attelage de bric et de broc où le tragique le dispute au comique. Où la violence suinte par tous les pores d’une forêt effrayante et immense. La guerre, dans son acception générale, y est parfaitement relatée. On y trouve des cortèges de pillards et de braillards ; de mercenaires qui courent la rapine et qui usent du vol et du viol comme armes de destruction massive.
Dans ce chaos généralisé, des gamins subissent un cours accéléré de cette chienne de vie qui leur est promise. Mais leur humanité, leur sens de la dérision et leur amour instinctif de l’existence vont être de précieux atouts pour essayer de survivre dans cet enfer sur Terre.
Au gré, cela peut arracher des rires ou des larmes, mais c’est un récit qui ne laisse pas indifférent.
En accompagnement : If de Rudyard Kipling.
Si vous aimez : La Route de Cormack McCarthy.
Autour de la BD : Scénariste et éditeur, David Chauvel est un homme de séries, telle Wöllödrin, qui a aussi séduit en littérature jeunesse avec Popotka. Il a, selon Delcourt, longtemps cherché son complice au crayon. Bien lui en prit car cela valait la peine d’attendre Alex Kosakowski. Engagé dans le jeu vidéo, ce Californien livre un univers et un trait aux influences multiples.
Extraits : « Qu’est-ce qu’on va faire ? »
« T’a pas entendu le père ? On doit aller à Tibilissi. »
« Bien sûr que j’ai entendu. C’était pas ça que je demandais. Qu’est-ce qu’on va faire après ? Maintenant qu’ils sont… Pourquoi ils nous ont attaqués ? On leur a rien fait. »
« Je sais pas… »
« Maman disait tout le temps que ça allait arriver, mais papa ne voulait pas écout… »
« Arrête ! »
Écrit par David Chauvel
Dessiné par Alex Kosakowski
Édité par Delcourt