
#Critique Les Enfants de la Baleine (T. 6)
Le seinen fantastique, poétique et onirique de l’éditeur Glénat continue sa route avec un sixième tome passionnant et rempli d’infos. Depuis le premier tome, je suis tombé sous le charme du titre d’Abi Umeda et à chaque nouveau titre, je réitère ma déclaration d’amour pour cette série incroyablement riche. Les Enfants de la Baleine a trouvé sa voie, loin des sentiers battus et nous, lecteurs, sommes prêts à suivre ce peuple maudit jusqu’au bout du monde !
Le secret de Baleine de Glaise a éclaté au grand jour. En effet, le noûs, cœur du vaisseau des sables, ne se nourrit pas des émotions des habitants comme cela a toujours été dit. Il se nourrit de la vie des « marqués »… Voilà la vraie raison pour laquelle ces derniers vivent moins longtemps. Il va donc être nécessaire d’abandonner le vaisseau dès que cela sera possible. Mais, afin que cette malédiction et ses conséquences ne deviennent pas une source de trouble et de discorde au sein de la communauté, certains préfèrent ne pas ébruiter ces révélations assommantes. Maintenant que la Baleine de Glaise est de nouveau en mouvement, elle se dirige vers de nouvelles contrées. Durant sa traversée, elle passe à proximité d’une gigantesque tour, appelé « la Tour du Temps ». Chakuro, Lycos et l’arrogant et énigmatique Roxalito décident donc de s’y rendre et y font la connaissance du prince du Royaume au Chemin Blanc, seul rescapé d’une ancienne guerre, qui leur révèle que celui ou celle qui atteindra le sommet, sera en mesure de contrôler le temps et de revenir à une époque souhaitée. De son côté Ohni, privé de son Saima, le pouvoir des « marqués », est en pleine introspection, ne sachant comment agir face à la situation. De l’émotion, de la tristesse, de l’humour et des surprises, voilà ce que nous offre ce sixième tome de Les Enfants de la Baleine. Avec toujours autant de poésie et de délicatesse, Abi Umeda poursuit son récit, nous transporte et nous plonge en immersion totale dans son imaginaire aux effluves miyazakiennes.
Comme à chaque fois, ce nouveau tome nous offre une magnifique couverture donnant au titre une véritable tonalité. Loin du tumulte tokyoïte, loin des héros de shônen interchangeable, loin de cette mode du « Death Game » et du « Survival », sous-genres qui finissent par gangrener le seinen ces derniers temps, Les Enfants de la Baleine s’est créé son propre monde. On sent la volonté de l’auteur de nous conter une histoire et de nous embarquer le plus loin possible dans son univers foisonnant de détails et d’idées. Depuis six tomes maintenant, on suit les habitants de la Baleine de Glaise et on semble désormais lié à leur destin. Leur chemin de croix, car s’en est un, s’effectue dans la douleur et il a déjà fallu dire au revoir à certains personnages. Bien que la série ait cette patte mélancolique et parfois cruelle, Abi Umeda parvient à la contrebalancer avec une forme de douceur et de rondeur dans son dessin mais également dans le récit, notamment avec les voyages astraux de Chakuro et Emma. Non seulement, ils confèrent à l’ensemble du titre une ambiance onirique et planante mais ils permettent au mangaka d’exprimer son talent à travers un imaginaire foisonnant. D’ailleurs, si jusqu’ici nous n’avions vu presque que la Baleine, ce nouveau tome est l’occasion de découvrir de nouveaux lieux et de s’émerveiller devant la finesse et la délicatesse du trait de Umeda. Son dessin vibre sous ses traits de crayon donnant naissance à une esthétique à la fois épurée et pourtant fourmillante de détails. Pour le moment, c’est un sans-faute, chapeau l’artiste !
Les Enfants de la Baleine (T. 6)
De Abi Umeda
Édité par Glénat