
On a (aussi) lu…Solo (T.2) d’Oscar Martin
Récit post-apocalyptique avec des souris, Solo revient dans un deuxième tome tout aussi chargé en émotion et en tripaille servit de main de maître par Oscar Martin.
Ça parle de quoi ?
Solo, c’est Fury Mouse ! Après un conflit nucléaire qui a ravagé la terre, les rescapés tentent de survivre dans un monde désolé. Ils vivent dans des villes, des villages ou bien seuls errant à travers les plaines et les montagnes et luttant chaque jour pour un peu de nourriture. L’originalité de la BD tient dans sa proposition à nous faire suivre les aventures des personnages anthropomorphiques. Partant du fait que les retombées radioactives ont permis la mutation des animaux, la série fait évoluer chiens, singes, rats, cochons, souris etc. en tant que prédateurs et guerriers pourvus d’intelligence, de muscles et de sentiments. Parmi ce bestiaire, nous allons suivre le périple de Solo, une souris contrainte de quitter sa famille à cause du manque de nourriture et qui va errer et tenter de survivre sur cette terre désolée.
C’est de qui ?
Au dessin et à l’écriture, Oscar Martin a bien roulé sa bosse entre ses travaux d’adaptation de Tom & Jerry, pour Le Journal de Mickey et pour Warner. Son premier album en France fut publié chez Casterman. Il s’agit de La Guilde.
C’est aussi bien que le premier tome ?
Mieux même ! Après un périple terrible où Solo semblait perdre tout contact avec l’humanité et une renaissance salutaire au sein d’une petite communauté, ce nouveau tome met en valeur les conséquences de ces aventures sur un personnage dont on a vite fait d’oublier la relative jeunesse. Maladroit dans ses rapports avec les autres, il verra, dans la fuite, la seule solution après l’arrivée d’un potentiel rival dans le cœur de sa bien-aimée.
Histoire d’amour et histoire de vie. Oscar Martin continue à dépeindre les aventures de son personnage avec talent. Son trait est magnifique et on sent à quel point l’école Disney est marquante. Les animaux sont anatomiquement parfait et l’anthropomorphisme très bien rendu.
Lointain cousin du Blacksad de Juan Díaz Canales et Juanjo Guarnido, Solo est un personnage torturé qui ne sait pas comment grandir pour vivre au lieu de survivre. Les nouvelles rencontres qu’il fera tout au long de son périple seront là encore l’occasion pour ce personnage d’évoluer dans le bon sens. Si on peut regretter une ou deux facilités dans le scénario, c’est sans grande incidence sur une histoire qui ne varie jamais de son fil conducteur et qui gagne en émotion au fur et à mesure des pages.
On remarquera également que Martin continue de développer un univers qu’on devine plus complexe qu’on pourrait le croire au premier abord. Ainsi, il lance quelques pistes pour une suite qu’on sera curieux de découvrir et de voir comment elle s’intégrera dans le parcours du héros.
Bon ben ça donne envie tout ça !
Je rajoute aussi que ce deuxième volume propose en plus trois petites histoires qui permettent de développer un peu plus l’univers et le personnage de Solo. Trois histoires de quelques pages jouant sur divers registres (épique, comédie et poétique) et qui sont surtout une démonstration du talent de dessinateur d’Oscar Martin.
Solo – Tome 2 : Le cœur et le sang (Contrebande, Delcourt)
Écrit et dessiné par Oscar Martin