#Critique Mars (Minisérie, National Geographic)

#Critique Mars (Minisérie, National Geographic)

Note de l'auteur

Forcément, au Daily Mars, on en connait un rayon sur la planète rouge ! On ne pouvait donc pas décemment passer à côté de cette minisérie estampillée National Geographic. L’étude de l’aéronef révèle qu’il s’agit d’un hybride entre le documentaire, la fiction, et… la publicité. Présentation.

Bien que le voyage vers la quatrième planète du système solaire soit un vaste défi, on ne peut plus vraiment le qualifier de science-fiction. Envoyer des femmes et des hommes sur Mars est aujourd’hui un projet effectif soutenu par de nombreuses organisations et personnalités, à commencer par Barack Obama qui en faisait récemment un objectif pour l’horizon 2030*.

À partir de là, l’idée de cette minisérie s’imposait, notamment dans l’esprit de Brian Grazer et Ron Howard, un duo déjà notamment responsable d’Apollo 13. Ils reprennent ici le même principe de récit mêlant documentaire et fiction, à ceci près que cette dernière se situe dans le futur (entre 2033 et 2037).
Pour imaginer le trajet vers Mars, ils ont choisi de s’inspirer du livre de Stephen Petranek (Comment nous vivrons sur Mars, éd. Marabout). Ancien journaliste scientifique, le pessimiste Petranek a la conviction que l’humanité doit coloniser la planète pour assurer sa survie. Néanmoins, la minisérie de Grazer et Howard va droit au but et ne s’attache qu’au voyage ainsi qu’à l’installation sur le sol martien, s’épargnant au passage d’encombrantes considérations géopolitiques.

En mettant en parallèle l’avancée de la recherche spatiale contemporaine avec le premier voyage vers Mars imaginé une quinzaine d’années plus tard, la minisérie fait émerger l’ensemble des problématiques à surmonter pour mener à bien cette expédition. C’est indiscutablement le gros point fort de ce « docudrama » qui présente ainsi très concrètement les enjeux des équipes de recherche.
Le premier épisode évoque en particulier toute la difficulté d’envisager l’approche d’un engin, quel qu’il soit sur une planète à faible gravité et dont l’atmosphère est presque inexistante. Le crash de la mission Schiaparelli l’a récemment rappelé cruellement.

Toutefois, le déséquilibre entre les deux facettes de la minisérie apparaît singulièrement. La partie documentaire fait effectivement une plus forte impression ne serait-ce qu’en comparant la sidération des équipes respectives face aux lancements de leurs bébés.

mars_national-geographic_elon-muskMais le téléspectateur s’interrogera surtout sur l’omniprésence de SpaceX, la société dédiée à l’aérospatiale d’Elon Musk (PayPal, Tesla). Pourquoi mettre en avant une compagnie privée plutôt que la NASA (par exemple) alors que dans la partie fictionnelle, un organisme international chapeaute le projet ? Malgré un récit qui n’hésite pas à montrer les échecs rencontrés par SpaceX, la portée publicitaire n’est jamais réellement évacuée.

La chaîne National Geographic tente actuellement de se réinventer. Elle est en train de renoncer aux programmes façon télé-réalité en Alaska pour lui préférer une approche dite « Premium » avec plus de contenus ambitieux comme Mars, sur le modèle des grandes chaînes câblées (type HBO). Malgré ses défauts, cette minisérie constitue une initiative pertinente au regard de cette évolution.

MARS (National Geographic) Minisérie en 6 parties.
Diffusée le dimanche soir sur NatGeo France depuis le 20 novembre.
Créée par : Ben Young Mason et Justin Wilkes.
D’après une idée de Brian Grazer et Ron Howard.
Basée sur : How We’ll Live on Mars de Stephen Petranek.
Réalisation de : Everardo Gout.
Avec (pour la partie fictionnelle) : Jihae, Ben Cotton, Clementine Poidatz, Sammi Rotibi, Anamaria Marinca, Alberto Ammann et Olivier Martinez.
Musique originale de : Nick Cave et Warren Ellis.


* : B. Obama sur sa volonté d’envoyer des Américains sur Mars via CNN.

Visuels : Mars © Imagine Entertainment, Radical Media & Zak Productions.

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