
#Critique On a fait le tri n°25
Parce qu’on n’a malheureusement pas le temps de vous parler en détail de tous les bouquins qui sont passés entre nos mains, « On a fait le tri » revient sur les dernières sorties de la planète BD.
DÉSINTÉGRATION – JOURNAL D’UN CONSEILLER À MATIGNON
Si la cuisine politique vous intéresse, c’est le témoignage qu’il vous faut lire. Celui d’un conseiller de Jean-Marc Ayrault, qui découvre les affres de ces petites mains qui font avancer des projets. Toujours dans l’ombre sauf quand un projet aboutit. Matthieu Angotti fut l’un d’eux pendant 18 mois, connut les joies du succès avec son plan national contre la pauvreté et les désillusions profondes avec celui sur la refonte de la politique d’intégration. C’est du vrai de vrai et cela permet de mieux comprendre comment ces hauts fonctionnaires, pour la plupart, ne sont pas maîtres de grand-chose et sont surtout ballottés par les jeux d’influence. Hyper instructif et intéressant. L’avers et le revers de la machine à nous gouverner.
De Matthieu Angotti et Robin Recht, éditions Delcourt.
LES MIROIRS DU CRIME – 1. LES TUEURS DE PIGALLE
Règlements de compte à Ok Paname. Dans le Paris sombre d’années 50 dissolues, ça grouille de proxos et de bandits de grand chemin. Il ne fait pas toujours bon vouloir y faire du commerce. Licite ou pas. Guy, patron de la Perle Noire et pas le plus corrompu, voudrait agrandir son empire. Bien mal lui en prend. Dans ce premier tome d’un récit qui en comptera deux, ça rifle dur. On y trouve aussi des influences cinématographiques bien marquées, particulièrement avec la présence de Jean-Pierre Melville, himself, dans les soirées sombres des bars à effeuillage. Un vrai bon polar où les méchants et les gentils frayent et où la morale des voyous est à géométrie plus que variable. Noire.
De Noël Simsolo et Dominique Hé, éditions Glénat.
LE MONDE À MALEC – PARIS, TOKYO, INTERNET
Quoi de plus logique pour un couple iconoclaste franco-coréen que de vivre au Japon ? Pas grand-chose. Ses tribulations loufoques nous sont contées par le menu. Leur différence d’âge, les mentalités et les cultures de chaque pays, les lubies d’un éternel adolescent et d’une femme enfant qui ne s’en laisse pas compter. C’est total foutraque, ça ne ressemble à rien, mais ce n’est pas désagréable du tout. C’est plutôt rigolo et ça se lit en picorant. Une BD à l’image parfaite de son auteur.
De Malec, éditions Delcourt
MON OPÉRA ROCK
La comédie musicale jusqu’à l’absurde. Jusqu’à la nausée. Avec ses réussites et ses échecs, ses absurdités et sa volonté de se démarquer à tout prix les unes des autres sans jamais y parvenir. Leslie Plée s’est pliée à l’exercice de Personne ne bouge sur Arte, à chaque semaine ou presque sa création loufoque de comédie musicale par les Nouveaux Serge Lama. Des thèmes délirants pour un son marketing et accessoire. Des critiques parodiques avec un chorégraphe toujours audacieux, une metteuse en scène à jamais avant-gardiste et un producteur visionnaire, ce n’est pas de sa faute, c’est comme ça. Difficile de ne pas en sourire.
De Leslie Plée, éditions Delcourt.