#Critique One Piece (T. 81)
On est repartis ! Nous voilà embarqués dans un tout nouvel arc de l’immense fresque One Piece. Avec un équipage au complet, enfin presque, Luffy s’embarque dans une nouvelle aventure, l’occasion de savoir ce qu’a vécu le reste de l’équipage durant la fin de l’arc précédent. Comme toujours, l’inventivité et la créativité sans limite de Eiichiro Oda sont au rendez-vous. Intarissable en informations, en ramifications et en flashbacks, chacun de ses arcs, chacun de ses tomes s’inscrit dans un vaste récit en constante expansion. Même si dans la structure, le mangaka tend à se répéter, son titre reste bien au sommet.
Fraîchement débarqué sur l’île de Zo qui s’avère être en fait un éléphant géant, l’équipage du chapeau de paille découvre une ville en ruine et un peuple d’animaux anthropomorphes qui les accueillent assez froidement. Scindée en deux pendant quelques tomes, l’équipe se retrouve enfin, mais l’un d’eux manque à l’appel. Où est passé Sanji ?! C’est un peu LA question que pose ce tome et les révélations que l’on nous offre sont franchement de taille. Je me garderai bien de vous en dévoiler le contenu, mais autant dire qu’elles sont autant de pierres vraisemblablement essentielles dans l’édifice de la mythologie One Piece. Bien évidemment, le tome ne se limite pas à cela car qui dit nouvel arc, dit développement d’un tout nouvel univers, régit par autant de règles, lois et traditions. Tout l’art d’Oda d’imbriquer les univers les uns dans les autres afin de construire une œuvre-monde. On revient donc sur le triste destin de l’île de Zo et de ses habitants assaillis par des hordes de pirates. Même s’ils n’ont pas véritablement montré le bout de leur nez, l’ombre des Grands Empereurs est un peu plus présente à chaque tome et la pression monte.
Toujours dans un souci de divulguer les informations au compte-gouttes, Eiichiro Oda fait doucement monter la sauce avant des affrontements que l’on espère explosifs. Au-delà du secret entourant Sanji et sa famille, le tome s’articule donc aussi autour des habitants de l’île, attaqués puis torturés pour soi-disant avoir caché et protégé un mystérieux personnage. À ce niveau-là, pas de souci, on est dans du One Piece à fond les ballons. Un peuple victimisé mais fier et qui ne renonce pas, même face à la torture et des personnages hauts en couleur venant compléter une galerie déjà hallucinante. La fin du tome nous offre un petit twist émouvant et surprenant, qui là encore, s’inscrit parfaitement dans la philosophie One Piece, si on peut l’appeler ainsi. Bref Eiichiro Oda fait du Eiichiro Oda, maîtrisant absolument tous les aspects de son récit et faisant preuve d’une inventivité sans borne. Son dessin est, comme toujours, rempli de détails, les codes graphiques sont assimilés depuis maintenant bien longtemps et il nous gratifie de planches toujours plus fouillées et toujours plus denses. Ce tome 81 ouvre donc de nouvelles pistes, empruntant des voies que l’on ne pensait pas arpenter. Comme quoi, One Piece parvient encore à nous surprendre même après quatre-vingt-un tomes, la marque des très grands.
One Piece (T. 81)
De Eiichiro Oda
Édité par Glénat
