
On a lu…OSS 117 (T.1) de Gihef et Pino Rinaldi
L’histoire : Après avoir écourté ses vacances dans le Sud de la France, Hubert Bonnisseur de La Bath, alias l’agent OSS 117, est envoyé à Mexico avec pour mission de s’infiltrer dans l’ambassade Russe et d’exfiltrer un mystérieux homme au visage bandé. Le tout sans se faire démasquer par un luchador servant d’homme de main à un méchant froid comme l’hiver en Sibérie et à sa femme chaude comme la braise.
Mon avis : Remis au goût du jour grâce aux adaptations décalées de Michel Hazanavicius, OSS 117 revient aujourd’hui à la bande dessinée qu’il avait quittée en 1982. Toutefois, en 33 ans, le monde a bien changé. En adaptant OSS à Mexico, le scénariste Gihef (Mister Hollywood) et le dessinateur Pino Rinaldi (Nathan Never) se retrouvent face à un dilemme. Doivent-ils adapter l’œuvre pour la faire convenir à notre époque ou bien rester fidèle à l’œuvre au risque de paraître trop anachronique ?
Évitant le ridicule de manière générale, Tequila Molotov pour OSS 117 reste fidèle à l’univers créé par Jean Bruce. Toutefois, le prix à payer pour ce respect est élevé et le plaisir de lecture sans ressent grandement. A ne jamais prendre d’audace dans la narration et le dessin, le récit devient rapidement ennuyeux. Ce n’est pas tant le défilé de clichés ou de passages obligés qui agacent, mais bel et bien l’agencement du tout. On notera ainsi certaines planches assez incompréhensibles dans leur déroulé, si bien qu’on perd facilement le fil d’une intrigue pourtant simple.
On le sait, il avait suffi à Jean-François Halin et à Michel Hazanavicius d’un petit pas de côté pour transformer les aventures sérieuses d’Hubert Bonnisseur de La Bath en une comédie jouant sur le décalage entre le héros et son environnement. Aventures, exotisme, héros intrépides, humour, action et jolies filles… Les ingrédients d’un OSS 117 sont, somme toute, très classiques et peuvent alors paraître désuets à une époque qui célèbre de moins en moins les héros sans failles.
A rester trop terre à terre, à ne pas oser faire ce pas de côté afin de rendre plus passionnant les aventures de l’agent secret, les auteurs perdent l’occasion de remettre en avant un personnage de la culture populaire. C’est certes agréable à lire mais vraiment sans plus et on mettra rapidement de côté cette bd pour repartir savourer un bon vieux James Bond.
(Allez au hasard, Au service secret de Sa Majesté)
Si vous aimez : OSS 117, James Bond, The Man from the U.N.C.L.E.
En accompagnement : Un verre d’un excellent vin rouge
Autour de la BD : Considéré, à tort, comme un ersatz de James Bond, l’agent américain descendant d’une famille française ayant quitté le pays sous la révolution est le héros de plus de 250 romans. Personnage de cinéma, il fut également aventurier en BD à travers une collection de 73 tomes parus entre 1966 et 1982 et catégorisé comme « bd pour adulte ».
Sortie : 16 septembre 2015. Soleil. 48 pages. 14.50 €